MONTRÉAL – Dix-sept secondes. C’est ce qui séparait le Canadien d’un vilain pétrin vendredi soir quand sa persistance a fini par rapporter.

Tomas Plekanec a créé l’égalité dans la dernière minute de la troisième période, puis Alexander Radulov a marqué à 18:34 de la première prolongation pour offrir au Tricolore une précieuse victoire de 4-3 sur les Rangers de New York.

La série qui oppose les deux équipes est désormais égale 1-1.

Radulov, qui avait écopé de deux pénalités d’indiscipline en deuxième période, a obtenu rédemption lorsqu’il a poussé un retour de lancer de Max Pacioretty sous Henrik Lundqvist au terme d’une étourdissante présence de leur trio en zone adverse. Le Russe a délivré les siens sur leur 58e tir de la soirée.

« C’est bien. Je suis content qu’on ait pu égaler la série ici devant nos partisans, mais on n’a encore rien accompli, a sobrement souligné le héros du match. Il faut maintenant aller jouer dans leur building. Ça ne sera pas facile. On devra jouer comme on l’a fait en troisième période et en prolongation. »

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Le Canadien s’est doté d’une avance d’un but dans les vingt premières minutes du match, gracieuseté de Jeff Petry et Paul Byron, mais n’a pu la conserver même s’il a décoché 36 tirs sur le filet adverse dans les deux dernières périodes du temps réglementaire. Le but chanceux de Mats Zuccarello, inscrit en fin de deuxième, semblait être le poignard qui allait crever le cœur des locaux avant que Plekanec ne remette les pendules à l’heure à minuit moins une.

« C’est sûr que quand ça arrive vers la fin et que tu retires ton gardien, tu te dis que ça serait dommage que ça ne fonctionne pas parce qu’on a vraiment eu une bonne poussée à partir de la troisième période, a commenté l’entraîneur Claude Julien. On a travaillé fort pour nos buts ce soir et c’est une victoire qu’on méritait. »

Plekanec, à qui Julien a fait confiance en fin de match en raison de ses succès répétés dans le cercle des mises en jeu, assure que le doute ne s’est jamais installé dans l’esprit de ses congénères.

« On a joué avec l’énergie du désespoir pendant toute la troisième période et on y croyait. Nous sommes une équipe tissée serrée et je crois qu’on l’a démontré ce soir », a affirmé le vétéran tchèque.

Auteur d’un jeu blanc dans le premier duel de la série, Lundqvist a dû s’avouer vaincu avec 54 arrêts au compteur. Le dos au mur, il avait été sauvé par son poteau sur un puissant tir de Shea Weber et avait réalisé un arrêt salvateur sur Phillip Danault avant d’accorder le but décisif.

À l’autre bout, Carey Price a réalisé 35 arrêts. Moins occupé que son vis-à-vis, il s’est invité dans l’histoire du match juste avant que Radulov n’y mette fin quand un soulèvement scapulaire de dernière seconde lui a permis de bloquer un tir de Jimmy Vesey.

Les deux équipes se retrouveront dimanche au Madison Square Garden.

L’attaque se réveille

Le Canadien s’était tiré dans le pied dans le premier match de la série en étant incapable de monnayer une sortie des blocs explosive. Après une période, il dominait 16-5 au chapitre des tirs au but, mais n’avait aucune récompense concrète à exhiber pour ses efforts.

Vendredi, il n’y avait pas encore cinq minutes d’écoulées dans le match quand le premier trio a calmé la brise de panique qui soufflait sur les étendards bleu-blanc-rouge partout en ville depuis deux jours. Alimenté par Danault au cercle des mises en jeu, Petry a patienté pendant que deux coéquipiers se plaçaient dans le champ de vision de Lundqvist et a battu le gardien à sa droite.

C’était la première fois en 126 minutes et 9 secondes que le Canadien déjouait Lundqvist dans un match de séries.

Le Canadien a raté une chance platine de doubler son avance à mi-chemin dans la période. Après une manœuvre de Dan Girardi à la ligne bleue du Canadien, Byron s’est échappé avec la complicité de Brendan Gallagher, mais sa feinte du revers pour faire naître l’ouverture entre les jambières n’a pas trompé le gardien.

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Une opportunité similaire s’est présentée aux Rangers peu de temps après et ils l’ont saisie pour s’inscrire au pointage. D’un marchand de vitesse à un autre, Michael Grabner a profité d’une bévue de Nathan Beaulieu pour prendre ses jambes à son cou et convoquer Price en duel. D’une feinte sublime, l’Autrichien a couché le gardien et décroché quelques mâchoires dans le Centre Bell.

C’était 1-1 et le début d’un petit repos pour Nikita Nesterov. Jusqu’au début de la deuxième période, Claude Julien a, à partir de ce moment, privilégié une rotation à cinq défenseurs pour passer un message au Russe, qui n’a finalement joué que 13:05.

Pugnace, le Canadien a servi une riposte immédiate. Gallagher a battu deux adversaires derrière le filet de Lundqvist avant de remettre à Byron dans l’enclave. Cette fois, le petit rouquin n’a pas manqué son coup.

Promotion pour Galchenyuk

Confiné au quatrième trio depuis le début de la série, Alex Galchenyuk a obtenu une promotion aux côtés d’Andrew Shaw et Artturi Lehkonen pour amorcer la deuxième période. Immédiatement, le jeune homme a démontré une volonté d’y laisser sa marque. Il s’est mis le nez dans le trafic pour soulever l’ire de J.T. Miller sur sa première présence et s’est fait brasser par Brendan Smith sur sa deuxième.

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« Ça fait partie du travail d’un entraîneur, il faut s’ajuster à différentes situations, a justifié Julien. En fait, je l’ai même replacé au centre à un certain moment en mettant Shaw à droite. J’ai trouvé qu’Alex a joué un très bon match ce soir et c’est important de récompenser un gars quand il le mérite. Ce soir, je croyais que sa place était sur ce trio. »

Miller a éventuellement payé le gros prix pour sa gaillardise. Il tentait de faire la loi dans le coin de la patinoire, à la fin d’un jeu de puissance raté par les Rangers, quand Shea Weber lui a mis la main au collet. Ça ne s’est pas bien terminé pour le jeune joueur de centre...

Mais la colère du mastodonte du CH n’a pas nécessairement refroidi les tenaces visiteurs.

À 9:58, Rick Nash a épelé le mot « perfection » d’une simple flexion des poignets. Profitant d’une mauvaise substitution au banc du CH, le franc-tireur est descendu sur le flanc gauche et a laissé partir un tir par-dessus la mitaine de Price qui n’aurait pu être mieux cadré : à l’intersection des tiges et derrière la ligne rouge en un battement de cils. De toute beauté.

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Impuissant sur deux jeux parfaits, Price a ensuite été victime d’une malheureuse malchance. Oublié à la gauche du gardien, Zuccarello s’est laissé atteindre par un tir hors-cible de Brendan Smith pour donner aux Rangers leur première avance de la soirée.

Dix-sept secondes. Il leur aurait fallu la protéger pendant encore dix-sept secondes.

ContentId(3.1228973):Shea Weber revient sur la victoire du Canadien lors du deuxième match de la série contre les Rangers
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ContentId(3.1228968):Claude Julien revient sur la victoire du Canadien lors du deuxième match
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