Comme le Canadien sera vendeur à la date limite des transactions, il y a beaucoup de spéculations à savoir qui l’organisation devrait échanger et sur ce qu’elle devrait être mesure d’obtenir en retour de ces joueurs. Cependant, je veux m’attarder sur un joueur que le CH devrait garder : Mark Barberio.

Barberio, qui aura 26 ans à la fin de la saison, offre des performances à la hauteur de ce que l’on est en droit de s’attendre de sa part. Cela lui donne une valeur intéressante, bien qu’il ne soit probablement pas sur le marché des échanges.

Après avoir passé la majorité de la saison dans la Ligue américaine de hockey, l’échantillon de données recueillies sur Barberio est plutôt restreint. Il demeure que dans les parties qu’il a disputées, il a surpassé les attentes d’un peu tout le monde. Regardons les statistiques qu’il a compilées.

Tableau Mark Barberio

En ce qui concerne les jeux générant des chances de marquer, il faut garder à l’esprit que comme P.K. Subban en génère beaucoup et qu’il est souvent sur la patinoire, la moyenne de l’équipe est excessivement élevée. Ainsi, Barberio se classe au troisième rang chez les défenseurs du Tricolore au moment de générer des chances de marquer.

Cependant, le plus impressionnant à propos de Barberio est qu’il se classe présentement au premier rang des défenseurs du CH pour le nombre de jeux effectués lors de poussées offensives, pour le nombre de rondelles libres récupérées et pour les passes complétées. Cela signifie qu’il se trouve toujours en possession du disque, peu importe les circonstances.

Nous savons aussi d’un article récemment publié sur RDS que Barberio a, de loin, le plus haut taux de revirements commis par un défenseur du Canadien. Cela fait de lui ce que l’on peut qualifier de « joueur à risque », sa façon de jouer permettant tout de même à son équipe de générer 58,1 % des tentatives de tir lorsqu’il se trouve sur la glace (meilleur résultat chez le CH).

Évidemment, il faut que Barberio commette moins de revirements qu’il ne le fait présentement, car ceux-ci peuvent résulter en un but pour l’adversaire. Il demeure qu’il y a beaucoup plus de positif que négatif ressortissant des performances de Barberio.

Une des raisons expliquant que Barberio commet plus de revirements que ses coéquipiers est qu’il tente plus de jeux à haut risque que les autres défenseurs. Par exemple, Barberio complète une passe dans l’enclave pour chaque 20 minutes jouées à égalité numérique. Cela peut ne pas sembler énorme, mais un seul défenseur dans la LNH complète plus fréquemment de ces passes, Erik Karlsson, avec 1,2 passe complétée dans l’enclave pour chaque 20 minutes jouées.

Ces jeux à haut risque ont plus de chances d’être contrés par l’adversaire. Il demeure que leurs dividendes sont significativement plus importantes lorsqu’ils sont complétés que le risque engendré par leur échec.

La question pertinente portant sur l’avenir de Barberio est à savoir s’il sera en mesure d’assumer un rôle plus important dans la formation. En évoluant sur la troisième paire défensive, il peut prendre de tels risques et avoir du succès. Je dirais même que dans le pire des scénarios, Barberio continuera d’être en mesure de jouer ce rôle pour le Canadien à raison de 15 minutes par rencontre, tout en ayant un impact positif sur l’équipe. Cependant, s’il veut évoluer sur la deuxième paire, les choses se compliqueront quelque peu.

Le talent de Barberio est indéniable, mais face à de meilleurs adversaires, Barberio bénéficierait à renforcer son jeu quelque peu. Pour y parvenir, il doit avoir plus de temps de glace et celui-ci ne devra pas lui être retiré lorsqu’il prendra une décision à risque s’avérant coûteuse.

Barberio est le genre de joueur qui, en tant que quatrième, cinquième ou sixième défenseur, peut amener la profondeur dont les équipes compétitives ont besoin, et ce à un prix raisonnable. Bien que le Canadien n’aspire pas aux grands honneurs cette année, il n’y a pas de raison de croire qu’il ne sera pas de retour dans la compétition l’année prochaine alors que Carey Price sera en santé.