Parce qu’il n’a pas un premier trio à l’image de ceux de MacKinnon, au Colorado, de Matthews, à Toronto, de Bergeron, à Boston, de Monahan, à Calgary, ou de Seguin, à Dallas, le Canadien a besoin de tous ses trios pour mousser ses chances de victoires.

 

Mardi, c’est le trio de Domi qui a guidé le Canadien à la victoire aux dépens des Senateurs.

 

Jeudi, c’est Gallagher et ses compagnons de jeu qui ont donné le ton dans cette deuxième victoire consécutive contre Ottawa. De fait, contre une défense poreuse comme celle des Sens, tous les trios ont été impliqués jeudi. Solides même. Le quatrième trio mérite également les éloges alors qu’il a pressé la défense d’Ottawa. Qu’il l’a poussée à l’erreur. À plusieurs erreurs.

 

Dimanche, dans un autre match qui est à la portée du Canadien qui pourrait prolonger sa série de victoires à trois, contre des Blackhawks qui connaissent une saison de misère, ce sera au tour à qui?

 

Peu importe.

 

Ce qui compte pour le Canadien, ce qui est essentiel pour mousser ses chances de victoires, même contre des clubs qui en arrachent, c’est qu’au moins un des trois premiers trios donne le ton. Que le quatrième fasse son job. Que Shea Weber consolide la défense. Que Carey Price soit simplement Carey Price.

 

Cet équilibre affiché par les trios du Canadien coïncide avec le retour au jeu de Paul Byron.

 

Pas question ici de prétendre que Byron est le catalyseur de l’attaque. Qu’il a le talent des grandes vedettes des 30 autres équipes de la LNH.

 

Sauf que : sans exceller dans rien, Paul Byron est bon dans tous les aspects du jeu. Il est rapide. Il est fougueux. Il est même solide malgré une stature qui est loin d’annoncer cette caractéristique. Byron a aussi de bonnes mains. Il est capable de marquer. Et il peut le faire de bien des façons.

 

Le retour en forme et en santé de Paul Byron offre des options à Claude Julien. Après l’effet Weber remarqué en marge du retour du jeu du capitaine, il est permis de parler maintenant de l’effet Byron.

 

Cet effet Byron permet au coach de coacher. De jongler avec ses trios dans ses préparations de match. De jongler encore une fois le match en cours afin de s’ajuster au fait qu’un joueur va bien; qu’un autre va moins bien.

 

Shaw et Byron peuvent passer d’un trio à un autre selon les besoins spécifiques du match. Selon leurs performances lors de ces matchs.

 

Et c’est très bien ainsi. Car ce qui est vrai pour les joueurs l’est aussi pour les trios. Ceux qui roulent jouent plus. Ceux qui roulent carrés, jouent moins. Si tous les trios jouent bien, comme c’était le cas jeudi à Ottawa, tu les fais jouer tous. Ils ont donc plus d’énergie. Ils sont donc plus rapides. Ils sont donc en mesure de dominer les adversaires. Comme le Canadien l’a fait hier.

 

Le score de 5-2 l’indique très bien.

 

Les tirs au but encore plus. Le Canadien a cadré plus de tirs (43) que les Sénateurs en ont décochés (38), dont 21 ont touché la cible, 12 ont été bloqués en défensive et cinq ont raté la cible.

 

Avec Gallagher, Byron et Shaw, le Canadien compte sur des ailiers fougueux, solides et capables de marquer des buts quand leurs centres offrent des occasions de le faire.

 

C’est une très bonne nouvelle pour tous les centres. Particulièrement pour Jesperi Kotkaniemi qui, avec Byron ou Shaw, peut compter sur un ailier capable de marquer davantage qu’Artturi Lehkonen ou Joel Armia.

 

On voit depuis le début de la saison Andrew Shaw en avantage numérique. On a même vu souvent – peut-être trop – Joel Armia également lors des attaques massives.

 

Mais comme l’attaque à cinq est loin de produire à un rythme qui serait simplement honnête, il serait peut-être temps de faire confiance à Paul Byron à cinq contre quatre.

 

Qui sait? L’effet Byron qui se fait sentir positivement dans plusieurs aspects du jeu depuis son retour au jeu, pourrait peut-être se faire tout aussi positivement sentir en faisant de l’attaque passive du CH une vraie attaque massive.

 

En bref

 

  • Utilisé dans un sixième match de suite, Carey Price a offert une performance solide. Vrai qu’il n’a pas été très occupé, mais il n’a rien à se reprocher sur les deux buts accordés. De plus, sur les 21 tirs qu’il a affrontés, Price a su s’imposer avec des arrêts importants sur quelques très bonnes occasions des Sens…

 

  • Jesperi Kotkaniemi s’est rendu coupable de quelques rondelles perdues et de jeux mollement effectués en première moitié de partie. Il s’est ensuite très bien repris. Non seulement at-il amorcé le jeu qui a ouvert la porte au but important d’Andrew Shaw qui a redonné une avance de deux buts en troisième au Canadien, mais il a offert un tir sur réception à Lehkonen avec une passe savante en entrée de zone des Sens. On voit la recrue de plus en plus en attaques massives. Et c’est très bien ainsi. Il sera intéressant de voir si Claude Julien décidera de lui donner plus qu’une présence de temps en temps entre Tatar et Gallagher. Juste pour voir…

 

  • Thomas Chabot est un jeune défenseur sensationnel. Ses sept buts et 31 points en 29 matchs le confirment avec éclat. Il est promis à une brillante carrière et plusieurs considèrent qu’il a déjà remplacé son ancien capitaine et mentor Erik Karlsson. Mais jeudi, contre Ottawa, Chabot ne l’avait pas du tout. Bon! Il a donné cinq mises en échec. Il a bloqué quatre tirs. Mais il s’est rendu coupable de trois revirements coûteux et a terminé sa soirée avec un différentiel de moins4…

 

  • C’était jour de fête à Ottawa jeudi alors qu’on célébrait les 28 ans de la confirmation que les Sénateurs et le Lightning de Tampa faisaient leur entrée dans la LNH. Le Canadien a gâché la fête, sans oublier que Bobby Ryan en première et Matt Duchene, en période médiane, ont quitté la partie en raison de blessures et ils ne sont pas revenus au jeu…

 

  • Le Canadien a signé sa cinquième victoire cette saison (57-2) lorsque l’adversaire marque le premier but. Il a aussi amélioré sa fiche (8-1-2) lorsqu’il mène après 40 minutes…