MONTRÉAL – Confiné dans la Ligue américaine avec les IceCaps de St. John’s pour la plupart de la saison, Mark Barberio aurait eu raison de se pincer quand il a appris qu’il compléterait le premier duo de défenseurs, avec Andrei Markov, pour le match de samedi soir.

À l’approche de son 26e anniversaire (le 23 mars), Barberio aspire toujours à un poste régulier dans la LNH et son rendement des dernières semaines jouera en sa faveur.

Le Québécois ne voulait donc pas rater son coup en étant jumelé à Markov surtout qu’il a grandi en admirant le jeu du général russe.

« Quand j’étais plus jeune et que je regardais le Canadien, il était certainement mon joueur préféré. C’était spécial de voir, samedi matin, que je patinerais à ses côtés pour le match », a témoigné Barberio à propos du vétéran de 37 ans.

Une place sur le duo de confiance vient avec une utilisation élevée. D’ailleurs, Barberio a battu sa marque personnelle (23:42) en atteignant le plateau des 25 minutes pour la première fois de sa carrière dans la LNH.

« Au moins, je jouais souvent à St. John’s donc ça m’a aidé même si le niveau est différent. Tous les joueurs diraient que tu entres plus dans une zone quand tu obtiens plus de minutes, tu penses moins et ça roule mieux sur la glace », a commenté le numéro 45 qui gagne à être connu.

Mais le fait de se retrouver aussi souvent sur la patinoire comportait aussi le risque de commettre plus d’erreurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a évité ce piège en plus de marquer son deuxième but de la campagne.

Barberio a confirmé qu’il avait abordé ce défi comme l’audition idéale pour démontrer à l’organisation qu’il pouvait assumer plus de responsabilités.

« En étant sur la première paire, j’ai vu ça de cette façon, mais je ne dois pas juste le faire pour une partie, ça prend de la constance », a noté celui qui dit avoir appris des bons défenseurs de l’organisation du Lightning comme Anton Stralman.

« J'ai aimé le niveau de compétition »

La réponse de Michel Therrien sonnera comme de la musique à ses oreilles.

« Il a été très bon, je l’ai trouvé très engagé dans le match. Il a bien distribué la rondelle, il jouait avec beaucoup de confiance, c’est une bonne prestation de sa part », a indiqué l’entraîneur qui apprécie plusieurs de ses atouts.

La saison du Canadien a été décevante à plusieurs chapitres, mais l’exemple de Barberio a donné raison à l’organisation qui souhaite toujours miser sur une grande profondeur à la ligne bleue. D’ailleurs, Therrien a rappelé que Barberio aurait pu entamer la saison à Montréal.

« Oui, je pense qu’il aurait pu rester avec nous et on lui a dit quand on l’a cédé dans la LAH. Il a conservé une bonne attitude et on a encore vu qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver et il profite de la situation », a décrit Therrien sur le fait que le risque de perdre des jeunes défenseurs au ballottage avait mené au renvoi de Barberio aux IceCaps.

Justement, Barberio n’était pas loin de croire qu’il se retrouvait dans le vestiaire des IceCaps samedi à la suite des nombreuses blessures affectant la formation régulière.

« Je regardais autour de moi et je me suis mis à compter les gars qui ont joué au moins un match à St. John’s et je crois que je suis arrivé à 10. C’est bien de voir que les jeunes obtiennent des occasions », a déclaré Barberio en se concentrant sur le bon côté.

Dietz poursuit son développement, Plekanec peine à s’y faire

Si Barberio a bien connu le milieu de la Ligue américaine, Darren Dietz y évolue pour une troisième saison. Ses efforts ont été récompensés alors que le Canadien lui a fait confiance pour un premier match dans la LNH.

Le droitier de 22 ans s’est bien débrouillé et il a terminé sa soirée avec quatre mises en échec et un lancer en 16 présences (13:01).

« Oui, j’ai ressenti un peu de papillons, mais le conseil de la plupart des gens était d’apprécier le moment et j’ai gardé ça en tête pour la plupart du match », a confié Dietz.

Énormément de pression pour les jeunes

L’Albertain n’a pas caché que cette étape a été plus facile à franchir avec l’expérience des matchs préparatoires dans le chandail du Canadien.

« C’est plus facile quand tu es un peu habitué à l’environnement. Uniquement les installations du Canadien peuvent te jeter par terre donc c’est moins stressant quand tu connais le tout », a argué Dietz.

Auteur de 16 points (4 buts, 12 aides) en 58 matchs avec les IceCaps cette saison, Dietz sent qu’il se rapproche de l’ultime but.

« Ça demeure une progression, je veux continuer de travailler sur mon jeu et je veux prouver que je peux franchir les dernières étapes pour devenir un joueur de la LNH », a mentionné le choix de cinquième ronde en 2011.

Tandis que Dietz pouvait se permettre de savourer sa première prestation dans la Ligue nationale, Tomas Plekanec ne pouvait pas chasser la déception de son visage.

Le Tchèque ne parvient pas à se faire à l’idée qu’il ratera les séries éliminatoires pour la troisième fois en onze saisons avec le Canadien.

« Ça va être difficile, c’est toujours pénible de rater les séries. Ce n’est pas évident de regarder les autres équipes qui vont y participer », a déploré celui qui n’a pas réussi à marquer depuis 14 parties.

En regardant autour de lui, Plekanec se dit qu’il doit utiliser son expérience pour aider les nombreux jeunes qui essaient de s’implanter avec le club.                                         

« Quand ils auront besoin d’aide, je serai là, peu importe la situation. Je veux aussi m’assurer de terminer la saison en force. Je ne pense jamais que quelque chose est acquis malgré toutes mes saisons dans la LNH, je ne veux pas négliger un seul match », a conclu Plekanec qui a amassé 12 buts et 34 aides en 68 matchs cette saison.