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TABLEAU DES TRANSACTIONS | SUR LE MARCHÉ

MONTRÉAL- Témoin impuissant de la performance gênante de son équipe qui s’est fait blanchir 5-0 par les Jets, samedi soir, au Centre Bell, Marc Bergevin a résisté aux chants des sirènes qui l’incitaient à donner un grand coup : offrir son choix de première ronde, ajouter quelques autres sélections de qualités en plus de mettre dans la balance des espoirs de premier plan pour conclure une transaction importante.

Un tel mouvement de panique aurait peut-être apaisé la grogne populaire. Au moins jusqu’à la prochaine défaite. Mais est-ce qu’un grand coup aurait nécessairement sorti le Tricolore carré de sable dans lequel il patine depuis cinq matchs?

 

C’est loin d’être assuré.

 

Au lieu de donner un grand coup, le directeur général du Canadien a plutôt misé sur Jon Merrill. Vétéran défenseur âgé de 29 ans, Merrill est loin d’être spectaculaire. Ses cinq passes récoltées en 36 matchs confirment aussi que c’est dans sa zone bien plus qu’en territoire ennemi qu’il est efficace.

 

Malgré le fait qu’il passait près de 20 minutes par match à défendre les pauvres gardiens des Red Wings, malgré le fait que son ancienne équipe a accordé 43 buts de plus qu’elle en a marqués (139 buts accordés vs 96 buts enfilés), Merrill a maintenu un différentiel positif cette saison. Bon ! Vous direz, avec raison, que son +2 est loin de menacer la première place dans la LNH de son nouveau coéquipier Joel Edmundson (+29). Mais quand même. Un différentiel positif à Detroit, c’est un exploit en soi.

 

Acquis en retour d’un choix de cinquième ronde et d’Hayden Verbeek qui rejoint son oncle Pat – l’un des adjoints de Steve Yzerman à la tête des Red Wings –  à Detroit, Merrill n’a pas l’envergure de David Savard que le Lightning de Tampa Bay a acquis samedi, de Mattias Ekholm ou même de Vince Dunn dont les noms sont associés à plusieurs rumeurs de transaction.

 

Mais avec le peu de marge de manœuvre dont il dispose sous le plafond, Marc Bergevin pouvait difficilement conclure une transaction importante. Sans oublier que le DG du Canadien tient à ses choix au repêchage et à ses espoirs.

 

L’arrivée de Jon Merrill s’inscrit donc dans la lignée de celle d’Eric Staal il y a deux semaines. Le Canadien met la main sur un joueur d’expérience, qui sera joueur autonome à la fin de la saison, qui ne coûte pas cher (925 000 $), qui n’a pas coûté cher à acquérir et qui servira à solidifier une défense qui en a bien besoin en ce moment.

 

Est-ce que Bergevin profitera du compte à rebours final – 15 h heure de l’Est – pour ajouter d’autres joueurs à sa formation?

 

D’autant que les Maple Leafs qui s’amènent au Centre Bell surfant sur des séquences de six victoires de suite et de neuf gains lors des 10 derniers matchs ont fait l’acquisition, dimanche, du capitaine des Blue Jackets Nick Foligno quelques jours seulement après avoir obtenu Riley Nash de Columbus?

 

Rien n’est impossible. Mais ça semble peu probable.

 

Price et Chiarot s’approchent

 

Le Canadien semble miser davantage sur le retour des blessés que sur une autre transaction mineure pour renforcer sa formation.

 

Carey Price se remet graduellement d’une blessure mineure – mais récurrente – qui l’obligera à rater une quatrième partie consécutive, lundi soir, contre Toronto. Il n’est pas encore acquis qu’il pourra reprendre son poste dès mercredi contre les Flames, mais cette option n’était pas écartée dimanche.

 

Avec Jake Allen qui vient d’encaisser trois revers de suite et qui n’affiche qu’un gain à ses 10 derniers départs, le retour de Price sera plus que bienvenu. Même ses détracteurs attendent son retour avec impatience. Ça vous donne une idée du vide qu’il a laissé devant le filet.

 

ContentId(3.1386791):Jon Merrill : un joueur fiable en défensive (Canadiens)
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Price n’est pas seul à se rapprocher d’un retour au jeu : complètement remis de son épisode COVID, Joel Armia a retrouvé ses coéquipiers à l’entraînement dimanche. Son retour donnera plus d’options à Dominique Ducharme qui a d’ailleurs totalement chambardé ses trios à l’entraînement dimanche.

 

Ça nous amène à un retour presque aussi important que celui de Carey Price : celui de Ben Chiarot.

 

Victime d’une fracture à une main le 10 mars dernier, à Vancouver, lors d’une bagarre l’opposant à J.T. Miller, Chiarot reviendra bientôt au jeu. Peut-être dès cette semaine.

 

Ces trois retours permettent à Marc Bergevin d’afficher plus de prudence face aux «offres» acheminées par «amis» des quatre coins de la LNH qui ne demandent qu’à l’aider…

 

Sans oublier que le Canadien sera en mesure de renouer avec Brendan Gallagher en peu avant ou dès le début de séries. Et d’ici à ce que Gallagher soit remis de la fracture au pouce subie la semaine dernière, le Canadien pourra toujours se tourner vers Laval où Cole Caufield a effectué une entrée fracassante avec le Rocket vendredi et samedi.

 

Il semble toutefois que cette option ne soit pas dans les cartons à très court terme. À moins bien sûr que le jeune ne force la main de l’état-major. On verra!

 

Bien que Marc Bergevin, ses adjoints et tous les dépisteurs de l’organisation ne soient pas en mode alerte en ce moment, le directeur général du Canadien a eu de nombreuses conversations avec ses homologues de la LNH afin de ne pas rater une occasion imprévue d’améliorer l’équipe.

 

L’état-major est toutefois satisfait des acquisitions d’Eric Staal et de Jon Merrill en plus d’être prêt à s’en remettre aux améliorations associées aux retours prochains des blessés.

 

Merrill chasse Mete

 

Avec qui jouera Jon Merrill ?

 

Le défenseur américain devra d’abord se soumettre à la quarantaine obligatoire de sept jours avant de rejoindre ses nouveaux coéquipiers.

 

Considérant que Joel Edmundson avait retrouvé Jeff Petry au sein du deuxième duo, à l’entraînement dimanche, et que c’est Brett Kulak qui évoluait à la gauche de Shea Weber, Merrill pourrait hériter de ce rôle si Kulak n’arrive pas à faire le travail.

 

Ou que le retour au jeu de Ben Chiarot est repoussé plus tard que prévu.

 

Peu importe l’affectation que lui réservera Dominique Ducharme, Merrill assurera une protection défensive accrue autour des gardiens du Canadien. Que ce soit à la gauche d’Alexander Romanov, que ce soit en compagnie de Brett Kulak si on décide d’offrir un congé ici et là au défenseur recru, il est acquis que Merrill chassera Victor Mete de la formation.

 

Le jeune défenseur a d’ailleurs été soumis au ballottage dimanche afin de faire une place au nouveau venu. S’il n’est pas réclamé, Mete sera muté à l’équipe de réserve.

 

S’il est réclamé, sa carrière avec le Canadien sera vraisemblablement terminée puisqu’il serait très surprenant qu’il reçoive une offre de contrat du Tricolore s’il est disponible au marché des joueurs autonomes l’été prochain.

 

Avant même l’acquisition de Jon Merrill, la place de Mete était déjà menacée puisque le défenseur finlandais Otto Leskinen a offert, dans la défaite de samedi, une performance supérieure à la majorité des performances offertes par Mete cette saison.

 

Choix de quatrième ronde du Canadien en 2016, Victor Mete a un talent certain. Il a aussi un excellent coup de patin et est capable de relancer les attaques avec efficacité. Il est toutefois très vulnérable en zone défensive quand le jeu s’anime sur le plan physique. La piètre qualité de son tir mine également ses chances de maximiser son potentiel offensif dans la LNH.

 

Il sera maintenant intéressant de voir si l’une des 30 autres formations de la LNH profitera de sa présence au ballottage pour le réclamer. L’avenir de Mete avec le Tricolore risque d’être le seul élément de suspense avant que le couperet ne tombe sur la période des transactions.

 

Cela dit, les équipes pourront continuer à transiger après 15 h lundi. Mais les joueurs qui changeront de camp après que le couperet soit tombé n’auront pas le droit de jouer en séries éliminatoires.