MONTRÉAL – Pendant que les premiers spectateurs faisaient leur entrée dans l’enceinte du Centre Bell au son du vieux tube « Don’t stop believing », dimanche soir, Marc Bergevin claironnait sensiblement le même message lors de son bilan de mi-saison.

Même si son équipe accuse un important retard dans la course aux séries éliminatoires, le directeur général du Canadien n’a pas lancé la serviette et n’est pas prêt à s’afficher comme un vendeur à moins de deux mois de la date limite des transactions.

« L’espoir n’est pas perdu », a clamé Bergevin au début d’un point de presse d’une demi-heure au cours duquel il a dit vouloir « donner le message aux joueurs que ce n’est pas fini ».

« Je suis un fighter. Je vais me battre jusqu’à la dernière minute et je m’attends à la même chose de mes instructeurs et des joueurs : qu’on se batte jusqu’à la dernière minute », a déclaré le patron des opérations hockey du Tricolore avant le match de son équipe face aux Canucks de Vancouver.  

Bien que louable, la combativité et l’optimisme du DG s’appuient présentement sur des bases fragiles. Alors que la moitié de son calendrier apparaît dans son rétroviseur, le Canadien traînait dimanche au 14e rang du classement de l’Association Est. L’écart le séparant de la dernière équipe qualifiée pour les séries au sein de sa division était de 14 points et celui l’éloignant du dernier échelon donnant accès aux éliminatoires en tant qu’équipe repêchée était de huit points. Cinq équipes, dont les champions en titre de la coupe Stanley, s’interposaient entre le CH et son objectif.

Bergevin a débuté son point de presse en déclarant que « quatre ou cinq victoires dans les 41 premiers matchs de la saison » placeraient aujourd’hui son équipe dans une position bien différente et que seul un manque de constance expliquait le portrait peu flatteur de la situation actuelle.  

Tout est ici question de perspective. Les mauvaises langues répondront à Bergevin qu’à l’exception d’une séquence de cinq victoires initiée à la fin novembre, son équipe a aligné les contre-performances avec une régularité étonnante. Dans cette optique, le scepticisme quant aux chances de son groupe de montrer un tout autre visage au cours des prochaines semaines est certainement justifié.  

« C’est sûr qu’à un moment donné, si l’équipe ne se redresse pas et qu’on ne reprend pas du poil de la bête, il va y avoir des décisions à prendre qui seront peut-être plus pour le futur. Mais en ce moment, on n’est pas rendus là », a réitéré Bergevin.

« Je suis conscient qu’on s’est mis dans une situation très difficile, mais j’aime me battre et je vais me battre. »

L’option du sabordage écartée

La prise de position de Bergevin contraste avec une volonté qui semble grandissante, dans l’opinion publique, de le voir faire table rase pour reconstruire l’équipe sur des bases plus solides. Dimanche, l’homme de confiance de Geoff Molson a pratiquement invalidé la voie du sabordage – le « tanking », comme disent les anglais - comme une option valide pour arriver à ses fins.   

« Il n’y a plus de garantie, a-t-il argué. C’est maintenant une loterie qui détermine l’ordre du repêchage. L’an dernier, je crois que l’Avalanche est passé du premier au quatrième rang de sélection en raison de cette loterie. Ce n’est plus comme c’était avant. Et qu’est-ce qui arrive si le fameux joueur de centre de concession ne se trouve pas dans le bassin de joueurs disponibles? Vraiment, ce n’est pas si facile. J’aimerais que ça le soit, mais ça ne l’est pas. »

Mais s’il n’est pas prêt à mettre ses principaux atouts en vente, Bergevin affirme qu’il ne se retrouvera pas automatiquement dans le clan des acheteurs.

« Je n'ai pas surévalué l'équipe »

« Dans un monde idéal, est-ce que j’aimerais ajouter un morceau pour aider [nos joueurs]? C’est certain. Mais je ne suis pas prêt à sacrifier une partie de notre avenir ou prendre un risque important qui pourrait affecter notre avenir. Et pour être honnête, je ne vois pas de solution à court terme sur le marché actuel qui pourrait nous aider à redresser la barque. »

« Tout est allé mal » pour Pacioretty

Le 30 novembre, Nick Kypreos avait lâché sur les ondes du réseau Sportsnet que Bergevin travaillait activement afin de se départir de Max Pacioretty. Sans surprise, le principal intéressé n’a pas voulu s’aventurer sur ce terrain glissant.

« Depuis le Jour 1, je n’ai jamais parlé de transactions sur la place publique, que ce soit positif ou négatif, vrai ou pas vrai, a rappelé Bergevin dès que le nom de son capitaine a été mentionné. Alors je n’embarque pas là-dedans, pas du tout. »

Bergevin a toutefois  révélé avoir eu une récente discussion avec son capitaine, qui a marqué jeudi dernier son premier but en 14 matchs.

« On dirait que tout ce qui pouvait aller mal pour lui est allé mal en première moitié de saison, a commenté le DG. C’est pour ça qu’il est où il est présentement. Souvent, quand ça va mal, la nature humaine veut que tu triches un peu parce que tu veux marquer, mais en trichant tu exposes d’autres facettes de ton jeu et ça tombe dans le négatif. C’est ça, la première moitié de saison de Max. Ce n’est pas parce qu’il ne veut pas, ce n’est pas parce qu’il n’essaie pas. C’est juste qu’en ce moment, il se cherche. Mais encore là, c’est un gars qui produit par séquence. Dans les dix prochaines, il peut en compter six, C’est ce qu’on souhaite. »

« On pensait qu'il y aurait une chimie... il n'y en a pas »
« Des joueurs n'ont pas été à la hauteur des attentes »
« C'est difficile de vous faire des promesses »
« As-tu peur pour ta job? »
« Victor Mete peut nous aider »
« Je vais me battre jusqu'à la dernière minute »
« La marge d'erreur est très mince en ce moment »