Marc Bergevin vient de sauver un autre mauvais été de sa part. Jusqu’ici, mis à part le ménage effectué dans son personnel d’entraîneurs à Montréal et à Laval, il avait procédé à une certaine forme de rapiéçage dans lequel il est passé maître. Incapable de faire l’acquisition d’un centre de qualité et traînant le cas de Max Pacioretty comme un boulet au pied, cette transaction lui permet notamment d’assainir l’ambiance dans l’équipe.
 

Et qui sait, peut-être a-t-il aussi sauvé sa peau à court terme? Si la situation de Pacioretty, d’une lourdeur inquiétante à la veille du camp d’entraînement, avait perduré et si le Canadien avait connu de surcroît un autre très mauvais départ, peut-être que Bergevin aurait eu du mal à conserver son poste jusqu’à la période des Fêtes.

Le propriétaire Geoff Molson semble si satisfait de la transaction qu’il semble assez évident que son homme de hockey l’a convaincu encore une fois qu’il est l’homme de la situation. Bergevin peut donc respirer un peu mieux.
 

J’aimais Pacioretty comme joueur et comme individu. Il a eu le malheur de connaître une mauvaise saison dans un moment où le Canadien avait un urgent besoin de son talent pour éviter de s’humilier davantage. Dans la critique, il est resté un homme droit en accomplissant sa mission de capitaine au meilleur de ses capacités, même si son leadership a fait défaut dans certaines situations.
 

Est-ce que le Canadien forme une meilleure équipe après cette transaction? Certainement pas si le jeune Nick Suzuki ne parvient pas à faire sa place immédiatement car on ne remplace pas automatiquement un Pacioretty par un Tomas Tatar. Ce qui ne veut pas dire que cette transaction n’aura pas des retombées positives avant longtemps. L’équipe obtient en Suzuki un espoir de catégorie A tout en calmant énormément les craintes qu’on avait de voir Bergevin se contenter d’éléments secondaires en retour d’un athlète en fin de contrat. Disons-le, il n’est pas fréquent de le voir réussir des coups qui enjolivent l’avenir. Celui-ci en est un.
 

Il y a quelques semaines à peine, il avait semé d’autres doutes en cédant Alex Galchenyuk en retour de Max Domi. Change pour change. Pourtant, personne ne nous convaincra que Domi est un joueur plus talentueux que Galchenyuk qui détenait notamment le meilleur tir sur réception de l’équipe depuis le départ de P.K. Subban.
 

Transaction Pacioretty : Marc Bergevin s'explique

La transaction impliquant Pacioretty devrait d’ailleurs aider les deux formations. À Las Vegas, on se donne sans doute des high fives dans les bureaux administratifs de l’équipe. On vient d’obtenir un marqueur qui, pour la première fois de sa carrière, devrait se voir offrir la possibilité d’évoluer avec un centre de qualité, possiblement Paul Statsny. Si jamais Big Max se hisse parmi les francs-tireurs de plus de 40 buts, avant de brailler sur son départ, il faudra se souvenir qu’il ne l’aurait jamais fait avec le Canadien sans l’aide d’un premier trio digne de ce nom.

Vegas s’est débarrassé par la même occasion du lourd contrat de Tatar qui n’a rien apporté de plus à l’équipe après avoir été acquis en retour d’un premier, d’un second et d’un troisième choix au repêchage. Vegas a perdu deux attaquants, James Neal et David Perron, qu’on a remplacés par Pacioretty et Statsny. On peut présumer que les finalistes de la coupe Stanley forment ainsi une équipe supérieure celle de l’an dernier.

 

Transaction Pacioretty : Geoff Molson s'explique

Même s’il s’agit d’une intéressante transaction, à laquelle la majorité des observateurs autour de la ligue accordent une très bonne note, je ne pense pas qu’elle fasse trembler la concurrence. Je ne crois pas que les Maple Leafs de Toronto, par exemple, tremblent de peur à l’idée de voir le Canadien faire un bond considérable au classement. Encore aujourd’hui, une place en séries éliminatoires repose surtout dans les ambitions démesurées de ses dirigeants.


Lors du bilan final de la saison, Geoff Molson avait déclaré que des changements devaient être apportés et que dans les circonstances, le statu quo était inacceptable. Si emballé par le geste posé par son directeur général, il affirme d’emblée que le statu quo est une expression qui ne tient plus. Néanmoins, il faudra y mettre le temps avant de voir le Canadien se refaire une image et une crédibilité suffisantes pour espérer voir des joueurs autonomes considérer à nouveau Montréal comme une destination intéressante. Au cours de l’été, John Tavares et Paul Statsny ont changé d’organisations sans même avoir accordé la moindre considération au Canadien, une organisation qui aurait pu leur garantir beaucoup d’argent, mais sûrement pas une place en séries.


La situation est appelée à changer si jamais les espoirs sur lesquels reposent l’avenir de l’équipe sont à la hauteur du talent qu’ils annoncent. À défaut d’acquérir le centre tant convoité, qui sait si Bergevin, avec l’aide de Trevor Timmins, ne passera pas à la petite histoire du Tricolore en recevant tout le crédit pour avoir bâti la ligne du centre de l’avenir avec Suzuki, Ryan Poehling et Jesper Kotkaniemi.
 

On rêve, là, là...


C’est à n’y rien comprendre


Qui a dit vrai dans cette saga Pacioretty? Est-ce son agent et lui qui prétendent que l’ancien capitaine tenait à tout prix à rester à Montréal ou si c’est la direction du Canadien qui dit avoir reçu des demandes répétées de transaction de sa part?

 

Le séjour de Max Pacioretty à Montréal

Pacioretty n’est pas toujours facile à suivre. À une époque où les athlètes accordent parfois plus d’importance à la longévité de leurs ententes qu’aux montants qui y sont rattachés, le grand Américain vient d’accepter un contrat de quatre ans après avoir décliné une entente de six ans des Kings de Los Angeles. Les Kings lui offraient 36 millions et Vegas lui en a accordé 28.

Ce n’est pas d’un agent dont il a besoin. C’est d’un comptable.

 

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