Avec la passe qu’il a récoltée sur le 2e but du match de son coéquipier et dauphin Artturi Lehkonen, Tomas Plekanec a finalement atteint le plateau des 600 points avec le Canadien.

Un brin intimidé et deux brins mal à l’aise en raison de l’attention qui lui était accordée en raison de cette marque personnelle, Tomas Plekanec se gardait bien de célébrer ce plateau.

Certains diront que 600 points ce n’est qu’un chiffre. Mais ça demeure un très beau chiffre. Un chiffre que seulement 12 autres membres du Canadien ont atteint avant lui en passant. Et si l’on tient compte du fait que Plekanec a atteint cette statistique offensive alors qu’il a toujours eu à remplir les missions défensives de premier plan face aux meilleurs marqueurs des clubs adverses, on se doit de dire que ce chiffre n’est pas seulement très beau, mais qu’il est aussi un gros chiffre.

En raison de l’avenir incertain qui le guette puisqu’il devrait logiquement passer à une autre équipe avant l’heure limite des transactions – le 26 février prochain à 15 h heure de l’Est – le chiffre qui tient le plus à cœur Plekanec est le chiffre 1000. Comme dans 1000 matchs avec le Canadien. Celui de dimanche était son 974e dans l’uniforme du Tricolore. Il lui en manque donc 26 pour atteindre le plateau qui semble être le plus cher à ses yeux. S’il n’est pas blessé et s’il n’est pas échangé d’ici là, Plekanec atteindra les 1000 matchs avec le Canadien le premier avril prochain, au Centre Bell, contre les Devils du New Jersey.

Comme il l’a dit la semaine dernière sur le plateau de l’Antichambre, comme il l’a répété plusieurs fois dans le vestiaire après la partie d’hier, Plekanec ne sait pas ce que l’avenir lui réserve.

ContentId(3.1262569):Canadiens : Tomas Plekanec complète un bon match!
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«Tout ce que je peux vous assurer c’est que je ne veux pas partir. J’aime Montréal, j’aime cette équipe, j’aime nos partisans qui m’ont d’ailleurs réservé une très belle ovation pour saluer mon 600e point. C’est ici que j’ai passé toute ma carrière. Mes enfants vont à l’école», a souligné Plekanec.

Quand je lui ai demandé d’analyser son accession au plateau des 600 points – son oublier son 601e point qu’il a obtenu en marquant un but tardif dans la victoire de 4-1 du Canadien aux dépens des Sénateurs d’Ottawa – Plekanec a tenu à relativiser le tout. «Je n’ai pas le talent offensif de Max Pacioretty, de Jonathan Drouin ou d’Alex Galchenyuk. Je crois que ces gars atteindront plus facilement que moi le plateau des 600 points. Mais je suis fier d’avoir atteint cette étape tout en m’assurant d’être un joueur responsable depuis le début de ma carrière», a ajouté Plekanec quelques instants avant de prendre une photo avec la rondelle commémorant son 600e point.

Si Plekanec se qualifiait de joueur responsable, son entraîneur-chef Claude Julien l’a affublé du qualificatif fiable. «Je suis content pour lui», a lancé Julien qui a fait le saut comme coach dans la LNH en même temps que Plekanec. Tomas est un vrai pro. Il sait bien se préparer pour les matchs. Sa production offensive a diminué, mais il demeure un joueur très fiable qui affronte encore avec succès les meilleurs joueurs des autres équipes. Il est solide dans plusieurs aspects du jeu. C’est un très bon vétéran», a ajouté l’entraîneur-chef du Canadien.

Parce qu’il est un excellent vétéran, parce qu’il accepte de remplir les rôles ingrats, parce qu’il est efficace aux cercles des mises en jeu et qu’une grande majorité de coachs voudraient compter sur un gars comme lui pour maximiser leurs chances d’aller loin en séries, il semble clair que Plekanec changera de camp d’ici le 26 février.

Les commentaires de Plekanec et Lehkonen

Je vous avais d’ailleurs indiqué que le Canadien serait en mesure d’obtenir un choix de deuxième ronde et de quatrième ronde en retour de Plekanec. Surtout si le Canadien devait être en mesure de profiter d’une surenchère.

Mes prétentions étaient peut-être un peu élevées si je me fie aux indications fournies par un homme de hockey bien au fait de la valeur des joueurs disponibles en vue de la prochaine vague de transaction. «Je crois qu’un choix de deuxième ronde serait une très bonne valeur en retour de Plekanec pour le Canadien.»

À la date limite des transactions l’an dernier, les Rangers de New York ont cédé un choix de deuxième ronde et Byron Froese qui joue présentement pour le Canadien pour faire l’acquisition du gros centre défensif Brian Boyle.

Boyle est plus gros, plus fort et plus jeune que Plekanec. Il serait donc surprenant en effet que le Canadien obtienne davantage cette année.

À moins d’une grosse surenchère…

Pour en finir avec l’étape atteinte et dépassée par Plekanec dimanche, ajoutons qu’il est devenu le 7e joueur repêché en 2001, le 14e joueur natif de la Tchéquie, le 5e joueur né en 1982 et le 15e joueur repêché par le Tricolore depuis 1963 à atteindre le plateau des 600 points dans la LNH.

  1. 1- Lehkonen adore les Sens
  2. 2- L’avantage numérique s’améliore
  3. 3- Arrêts solides et discrets
  4. 4- Drouin qui pleure, Weber qui rit
  5. 5- Les adieux de Dave Jackson

Chiffre du match : 73 – Max Pacioretty a obtenu deux tirs cadrés sur les huit qu’il a décochés contre les Sénateurs samedi. Le capitaine du Canadien a ainsi pu amorcer une nouvelle séquence de rencontres avec au moins un tir. Blanchi samedi, par les Ducks d’Anaheim, Pacioretty avait mis un terme à une vague de 73 parties consécutives avec au moins un tir. Une première depuis le match du 18 février dernier contre les Jets de Winnipeg…

Lehkonen : vivement les Sens

Artturi Lehkonen devrait affronter les Sénateurs d’Ottawa plus souvent. Auteur de ses deux premiers – et seuls – buts de la saison lors du duel du 30 octobre dernier face aux Sénateurs, Lehkonen a récidivé avec un doublé contre Ottawa dimanche. Il a mis fin à une disette de 24 matchs sans but, séquence qui a été entrecoupée d’une autre de 16 matchs ratés en raison d’une blessure. Cet éveil offensif a fait le plus grand bien au Finlandais qui a admis, sur le plateau de l’Antichambre samedi, qu’il commençait à trouver sa léthargie très lourde à porter. «J’essaie de ne pas trop y penser, mais c’est difficile. Quand tu ne marques pas et que tu rates autant de belles occasions que j’ai ratées au fil des dernières semaines, c’est l’ensemble de ton jeu qui s’en ressent. Je tiens mon bâton plus serré, je précipite mes gestes autant sur les tirs que sur les passes que je fais à mes coéquipiers. Ça nuit même à la prise de décision. Je continue à travailler fort en espérant que ça débloquera», expliquait Lehkonen samedi.

Tout a débloqué dimanche.Artturi Lehkonen et Charles Hudon

Le plus ironique dans l’affaire, c’est qu’après avoir raté des ouvertures béantes et même des filets déserts sur des occasions en or, Lehkonen a secoué sa guigne en enfilant la rondelle derrière Mike Condon alors qu’il n’y avait pratiquement pas d’angle pour marquer. Sur son deuxième but, le Finlandais qui a marqué 18 buts l’an dernier, a tiré dans une cage déserte après avoir été rejoint dans l’enclave par Tomas Plekanec au terme d’une très bonne présence du trio «défensif» du Tricolore. «C’est un grand soulagement», a reconnu Lehkonen.

Malgré la disette de son jeune joueur, Claude Julien a toujours maintenu son temps d’utilisation. Il a même continué à lui faire confiance en avantage numérique. «On a toutefois modifié sa tâche en attaque à cinq. On lui a demandé d’aller plus près du filet au lieu de demeurer dans l’enclave, car c’est près du filet qu’il a obtenu du succès avec nous l’an dernier et plus tôt au cours de sa carrière. Artturi ne marquait pas, mais les occasions étaient là. Comme la qualité du travail. Nous lui avons toujours parlé pour nous assurer qu’il garde le meilleur niveau de confiance possible, car nous étions convaincus que ça débloquerait un moment donné.»

Artturi Lehkonen a mis un terme à une léthargie de 24 matchs sans but dimanche.

Tomas Plekanec a marqué pour la première fois en 21 matchs.

Ces longs passages à vide sont à l’image de la saison du Canadien jusqu’ici alors que tous les attaquants du Tricolore ont traversé des moments difficiles, voire très difficiles…

L’avantage numérique s’améliore

L’attaque massive du Canadien a grandement contribué à renverser le cours du match de dimanche face aux Sénateurs. Tirant de l’arrière 1-0 en période médiane, le Tricolore a profité de pénalités successives, dont une sanction de quatre minutes à Erik Karlsson pour un bâton porté au visage de Jonathan Drouin pour marquer et à cinq contre trois (but de Jeff Petry) et à cinq contre quatre (premier but d’Artturi Lehkonen.

ContentId(3.1262578):Canadiens : L'efficacité du jeu de puissance
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Ces deux buts ont lancé le Canadien en avant et il n’a ensuite jamais eu à regarder derrière tant les Sénateurs jouaient sans hargne et sans conviction dimanche.

Bien que le Canadien soit 26e dans la LNH avec une moyenne de 2,58 buts marqués par match – le Lightning de Tampa Bay est premier à 3,56 – le club de Claude Julien a grimpé au 7e dans la LNH pour son efficacité en avantage numérique. Fort de ses cinq buts marqués en 11 tentatives en fin de semaine et de ses 12 en 40 lors des 12 dernières parties, le Canadien affiche une efficacité de 21,6 %.

Cette statistique est intéressante. Mais elle le serait davantage si le Canadien était en mesure d’obtenir plus d’attaques massives. Pour le moment, le Tricolore occupe la 18e place dans la LNH avec 162 supériorités numériques.

Arrêts solides et discrets

Carey Price n’a pas été immensément testé dimanche. Le score final de 4-1 et la domination du Canadien au chapitre des tirs au but -- 35-26 pour les tirs cadrés, 70-54 pour les tirs tentés – donnent l’impression que Price a même eu un match facile.

Ce qui est en partie vrai.

Price a toutefois dû compter sur quelques odieuses sorties de zone de ses défenseurs pour contrer des chances intéressantes offertes aux Sens. David Schlemko a d’ailleurs obtenu une passe sur le but de Mike Hoffman en début de deuxième période. Remarquez que Thomas Chabot a remboursé le Canadien avec une passe parfaite à Tomas Plekanec sur le 4e but du Canadien.

Beaucoup moins occupé qu’Antti Niemi samedi face aux Ducks – le gardien a d’ailleurs obtenu la première étoile – Price a malgré tout effectué quelques très bons arrêts. Des arrêts discrets, mais pas commodes alors qu’il a eu à déployer ses jambières vers la gauche et vers la droite pour parer des rondelles déviées ou soudainement dirigées vers lui. Sans moutarde, sans ketchup, sans mayonnaise, plusieurs de ces arrêts sont demeurés inaperçus. Price n’a d’ailleurs pas obtenu d’étoile – il n’en méritait pas c’est un fait – et on n’a pas entendu de Carey! Carey Carey! non plus. Mais ce genre d’arrêt est important pour la confiance d’un gardien sans compter qu’un match facile ne sera certainement pas de refus pour Price qui a rarement connu des rencontres faciles cette saison. Parfois à cause de lui, mais bien souvent en raison de l’inertie offensive et/ou de la générosité défensive de ses coéquipiers.

Drouin qui pleure, Weber qui rit

Atteint aux côtes par un tir frappé de Karl Alzner qui l’a chassé du match face aux Ducks, Jonathan Drouin était de retour en uniforme contre les Sénateurs.

S’il croyait avoir souffert samedi, le petit gars y a goûté encore plus dimanche. Lors d’une mêlée près du filet des Sens, mêlée au cours de laquelle Drouin a raté un filet ouvert sur un rebond, le joueur de centre est allé embrasser le poteau à la gauche de Mike Condon après qu’il eut reçu un double-échec dans le dos qui n’a pas été puni.

ContentId(3.1262552):Canadiens : Jonathan Drouin en prend plusieurs pour l'équipe!
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Dès la présence suivante, Drouin a reçu le bâton d’Erik Karlsson près de la bouche. Impossible de savoir s’il a perdu une ou des dents, mais il a été coupé profondément.

Drouin a payé le prix en fin de semaine. Et si on peut lui reprocher d’avoir abandonné trop rapidement après des jeux avortés au cours des dernières parties, on ne peut reprocher à Drouin d’avoir levé le pied après les deux incidents dont il a été victime. Car loin de lever le pied, Drouin a accentué la cadence après les coups dont il a été victime.

Il n’a pas marqué, il n’a pas récolté de point non plus et a simplement obtenu un tir. Mais dans les circonstances, on peut dire que l’attitude hargneuse affichée par Drouin lui vaut une bonne note à son dossier.

Si Drouin a connu un match difficile sur le plan physique dimanche, je vous jure que j’ai vu le visage souriant de Shea Weber dans le vestiaire du Tricolore. Non seulement Weber était souriant, mais il marchait avec aisance sans le bottillon de protection qui protégeait son pied. Victime d’une «blessure au bas du corps» – à la suite d’un tir bloqué lors du tout premier match de la saison – Weber ratait hier une 20e partie consécutive. Une 27e partie cette saison. Il va sans dire que son absence mine cruellement les chances de victoire du Canadien alors que la brèche à la ligne bleue est impossible à colmater. Bien malin celui ou celle qui pourra assurer une date de retour au jeu pour Weber, mais à le voir sourire dimanche, je jurerais qu’il sera en mesure de le faire avant longtemps…

Une rare bonne nouvelle pour le Canadien et ses fans par les temps qui courent.

Remarquez que pour plusieurs partisans, les deux victoires de la fin de semaine comme les retours au jeu éventuels de Weber et des autres blessés ne représentent pas nécessairement de vraies bonnes nouvelles puisque bien des amateurs souhaitent voir leurs favoris glisser le plus bas possible au classement pour maximiser leurs chances de mettre la main sur le jeune défenseur suédois Rasmus Dahlin qui est le candidat unanime à titre de premier choix au prochain repêchage dans la LNH.

Les adieux de Dave Jackson

Après François Beauchemin samedi, c’était au tour de l’arbitre québécois Dave Jackson de faire ses adieux non seulement au Canadien, mais au Centre Bell et aux partisans du Tricolore. Vingt-sept ans après son premier match dans la LNH – le 20 décembre 1990 – Jackson accrochera ses patins et rangera son sifflet à la fin de la présente saison. Et pas question d’imiter Mike Fisher des Predators de Nashville et de revenir sur sa décision l’an prochain. «Mon corps me donne des signes que je dois respecter. J’ai raté la totalité de la saison dernière – il n’a officié que deux rencontres – en raison d’une blessure à une hanche et le temps est venu de laisser la place à la relève», a convenu Jackson que j’ai croisé à la sortie du vestiaire des arbitres au Centre Bell.

Bien qu’il vive aujourd’hui à Denver, au Colorado, Jackson demeure très ancré à Montréal. Les deux matchs de la fin de semaine dans le cadre du week-end famille représentaient la meilleure façon qui soit pour lui de compléter son tour de piste.

«Je viens de terminer mon 1528e match. Je dois être rendu à près de 150 en carrière à Montréal. C’est un moment spécial pour moi ces deux dernières parties ici. C’est d’ailleurs au Centre Bell que j’avais choisi d’officier mon 1000e match», a ajouté Jackson qui était attendu par plusieurs parents et amis après la rencontre. Une rencontre qu’il a dirigée avec son collègue Chris Rooney et les juges de lignes Derek Nansen et Kory Nagy.

Le Canadien est en congé lundi.

Bon Super Bowl…