MONTRÉAL – Pour la deuxième fois de la saison, un joueur du Canadien a été la cible d’un coup dont la légalité est sérieusement remise en question.

Il y a un peu plus d’une semaine, c’était Joel Armia qui tombait sous la charge de Tyler Myers des Canucks de Vancouver. Frappé dans son angle mort par le géant défenseur, l’attaquant finlandais a subi une commotion cérébrale qui lui a fait rater trois matchs depuis. On ignore à quel moment il sera en mesure de réintégrer la formation.  

Jesperi Kotkaniemi a été plus chanceux. Une brève batterie de tests au vestiaire a suffi pour qu'on le juge apte à retourner au jeu après qu’il eut été renversé par Dillon Dube à la fin de la deuxième période du match de samedi contre les Flames de Calgary.

En contrôle de la rondelle derrière le filet de Jake Allen, Kotkaniemi venait de pivoter vers sa droite afin d’échapper à Matthew Tkachuk quand Dube l’a accueilli avec une percutante mise en échec, les bras à la hauteur du visage. Pendant que Kotkaniemi retournait au banc des siens, sonné, Dube a reçu la visite de Ben Chiarot et Shea Weber. Le capitaine du Canadien a été le seul joueur puni sur la séquence.

Myers avait écopé d’une pénalité de match pour son coup aux dépens d’Armia, mais il avait ensuite été blanchi par le Département de la sécurité des joueurs de la Ligue nationale, qui avait jugé que la poitrine d’Armia, et non sa tête, avait été le principal point de contact au moment de l’impact.

ContentId(3.1382064):Mise en échec sur KK : « J'ai pas besoin d'en dire beaucoup... », se contente de dire Claude Julien (Canadiens)
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Dube, qui revenait au jeu après une absence de trois matchs justifiée par une blessure au bas du corps, profitera-t-il de la même clémence?

« Je pense que je n’ai pas besoin d’en dire beaucoup. C’est assez évident aux yeux de tout le monde », s’est contenté de lâcher Claude Julien lorsqu’il a été appelé à commenter la séquence.

« Ça avait l’air d’un coup à la tête à mes yeux, a tranché Chiarot. J’ignore ce qu’ils ont vu, mais de mon angle, c’était direct à la tête. »

« On n’aime jamais voir un coup à la tête, a dit Brendan Gallagher. Vous l’avez probablement mieux vu que moi, je l’ai seulement vu en direct, mais on dirait qu’il l’a frappé avec son coude. Ce que je sais, c’est qu’il saignait pas mal du nez après ça. »

Kotkaniemi n’a pas senti le besoin d’ajouter sa voix au débat, se contentant de dire que tout s’était passé vite et qu’il n’avait pas eu le temps de voir venir son assaillant. Quand on lui a demandé s’il croyait que Dube méritait d’être réprimandé par la Ligue, KK a répondu : « Je m’en fous. C’est juste quelque chose qui est arrivé pendant le match. C’est leur décision, pas la mienne, alors inutile d’en discuter davantage. »

Une équipe capable de répondre

Ce qui a surtout plu à Gallagher, une fois le bien-être de Kotkaniemi confirmé, c’est la réponse que ses coéquipiers ont instinctivement servie sur la séquence. Pour lui, la pénalité mineure que le Canadien a dû purger pour l’excès de colère de Weber valait amplement le coup.

« On va accepter ces pénalités à tout coup, je crois que ça sera la mentalité de cette équipe cette année. On va être là l’un pour l’autre, on va se protéger mutuellement, surtout quand on sait qu’on reverra cette équipe sept ou huit fois. Ce sont des choses qui arrivent, c’est plate de prendre un coup en plein visage, mais j’ai aimé la façon dont on a répondu. »

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Si le face-à-face entre Kotkaniemi et Dube a été le choc le plus remarqué du match de samedi, il est loin d’avoir été le seul. Les Flames avaient promis de démontrer plus de cœur à l’ouvrage après une première contre-performance au Centre Bell jeudi et ils ont tenu parole. On s’est frappé et on s’est invectivé. Au total, 15 pénalités mineures ont été décernées.

« Ce n’est qu’un début, croit Gallagher. Ça sera comme ça pendant toute la saison et je pense que notre équipe appréciera d'être impliquée dans ce genre de match. [Les Flames] ont débuté le match en force et on s’est retrouvé en retard au pointage, mais j’ai trouvé que l’intensité et le jeu physique nous ont aidés à nous replacer. Ça nous a donné un second souffle, surtout en deuxième période. »

« Je crois que plus la saison avancera, plus on sera à l’aise dans ce genre de rencontre, est aussi d’avis Chiarot. On préconise un style de jeu différent cette année, on compte sur davantage de joueurs physiques. À mesure qu’ils gagneront en expérience, des gars comme Suzuki, Evans et Romanov, qui ne déteste déjà pas le jeu robuste, seront de plus en plus confortables dans ces matchs rugueux. Je crois qu’on les verra éventuellement s’impliquer davantage dans cette facette du jeu. »