BROSSARD - Après avoir multiplié les voyages entre Hamilton et Montréal au cours des dernières années, Nathan Beaulieu se classe dans la catégorie des joueurs qui abordent le camp d’entraînement avec une stabilité plus solide.

L’arrière de 22 ans a gagné ses épaulettes la saison dernière et il s’attardera à démontrer une partie plus vaste de son arsenal en 2015-2016. Limité à 1 but et 16 points en 99 parties dans la LNH, Beaulieu sait très bien qu’il peut contribuer plus régulièrement à l’attaque de son clan.

« La saison dernière, je voulais surtout m’établir dans la LNH et m’y sentir confortable. Maintenant que j’ai plus d’expérience, il n’y a pas de doute que j’aimerais en donner plus sur le plan offensif. Je sens que je comprends mieux le jeu et j’hésiterai moins à quitter mon poste pour appuyer l’attaque », a confirmé Beaulieu qui a cumulé 52 points à sa dernière campagne dans la LHJMQ.

« Pour moi, il n’y a pas de limite. Je veux jouer le plus possible, je ne cherche pas à m’ancrer dans un carcan précis. J’ai comme objectif d’être un défenseur complet et fiable dans toutes les situations », a poursuivi le gaucher.

En fin de compte, il s’agira de la première saison dans laquelle Beaulieu se sentira pleinement à sa place dans le circuit Bettman.

« Absolument. J’ai fait face à quelques obstacles sur mon chemin l’an dernier et il y en avait encore plus il y a deux ans. Cette année, j’ai le sentiment que je me suis enfin établi au sein de cette équipe. Je suis prêt à jouer mon style de jeu, mais j’ai toutefois encore plusieurs choses à prouver », a indiqué le volubile athlète.

Ce sentiment de confort est intimement relié au rôle exercé par le vétéran Sergei Gonchar qui a facilité son éclosion.

« Sergei m’a envoyé un message vraiment sympathique à la fin de la dernière saison. C’est très spécial ce qu’il a fait pour moi l’an dernier. Il m’a permis de gagner rapidement en confiance en me disant que j’avais les aptitudes pour devenir un défenseur régulier dans la LNH. Je suis très heureux de voir qu’il a été invité par les Penguins », a raconté Beaulieu en lui souhaitant la meilleure des chances.

Beaulieu devra toutefois se méfier de quelques prétendants en défense même s’il ne semble pas le plus en danger. Outre son ami Jarred Tinordi qui espère l’imiter, Greg Pateryn et Mark Barberio voudront déloger un membre régulier de la brigade défensive ou bien hériter du septième poste.

Disposant d’un bagage de 103 parties régulières dans la LNH, Barberio pourrait partir avec une longueur d’avance sur Pateryn et Tinordi, mais il préfère se voir sur un pied d’égalité pour gagner la bataille.

« Je ne dirais pas ça, ces matchs appartiennent au passé et on doit vivre dans le présent. Ce sont plutôt les prochaines semaines qui détermineront qui pourra gagner une place », a exprimé Barberio qui est originaire de Montréal.

Le défenseur de 25 ans croit pouvoir se faire justice grâce à ses atouts.

« Je dois demeurer fidèle à mon style avec de la vitesse et une relance rapide. Je vais aussi tenter d’ajouter un peu d’attaque à partir de la défense. Ça fait partie de mes points forts », a mentionné le gaucher qui identifie son répertoire à celui du Tricolore.

« L’équipe est solide défensivement et ce n’est jamais facile de jouer contre Montréal, je l’ai vécu. Je ne suis pas le plus gros et celui qui assène les plus gros coups d’épaule, mais je me sers bien de mes capacités », a ajouté Barberio.

Bien sûr, les blessures peuvent modifier le portrait. Malade, Tom Gilbert a justement raté la journée de tests médicaux et physiques sans oublier Max Pacioretty qui est blessé.

Encore plus féroce en attaque

Inutile de jeter un long coup d’œil à la liste des 58 joueurs invités au camp d’entraînement officiel (33 attaquants, 19 défenseurs et 6 gardiens) pour comprendre que la compétition sera plus corsée au plan offensif.

Puisque les ouvertures sont difficiles à repérer, plusieurs joueurs se battront avec le même objectif en tête. Torrey Mitchell, à qui le poste de centre du quatrième trio devrait appartenir à moins d’une catastrophe, est conscient de cette situation.

« On a environ 10 joueurs qui peuvent jouer sur notre troisième ou quatrième trio, ça fait beaucoup de compétition », a reconnu Mitchell qui voit ceci comme un aspect bénéfique.

Heureux de renouer avec sa nouvelle famille à partir du jour 1, Mitchell sent que l’appétit des joueurs n’a pas été rassasié.

Torrey Mitchell« On ressent un peu la sensation de sentiment d’urgence d’un travail qui n’a pas été achevé », a-t-il jugé.

Quand il parlait de la profondeur pour les troisième et quatrième unités, Mitchell avait probablement en tête une liste incluant Jacob De La Rose. Le fiable Suédois a gagné la confiance de ses entraîneurs, mais il comprend que sa sécurité d’emploi est fragile surtout à 20 ans.

« Je connais mieux les gars, je sais à quoi m’attendre cette année. Dans ce sens, je me sens mieux et je sais que je possède ce qu’il faut pour jouer dans cette ligue. Je ne peux pas dire que ce sera plus facile que l’an dernier parce qu’il y a énormément de bons joueurs à ce camp et qu’on ne me fera pas de cadeau », a évalué De la Rose qui souhaite amasser plus de points même s’il se fiche de sa production offensive.

En plus de DLR et Mitchell, on peut facilement ajouter Zack Kassian, Devante Smith-Pelly, Dale Weise, Brian Flynn, Christian Thomas, Sven Andrighetto, Michaël Bournival, Gabriel Dumont, Charles Hudon et Nikita Scherbak parmi les aspirants des deux derniers trios.

Question de terminer positivement, laissons le mot de la fin à Mitchell au sujet de l’implication remarquable de P.K. Subban avec l’Hôpital de Montréal pour enfants.

« Je ne savais pas que ça allait se produire, il a un impact majeur sur cette communauté et c’est très impressionnant de voir ce qu’il a accompli », a conclu le Québécois.