Ça va prendre des résultats!
MONTRÉAL - Le Canadien a dominé les Devils au chapitre des tirs cadrés (34-24) et des tirs décochés (78-51). Il a aussi distribué plus de mises en échec (26) qu'il en a encaissées (20).
Nick Suzuki a été impérial aux cercles des mises en jeu – 11 en 15 pour une efficacité de 73% – pour une efficacité combinée de 59% par les centres du Canadien.
Pourquoi alors le Canadien a-t-il perdu pour la septième fois à ses huit derniers matchs (1-6-1).
Pourquoi a-t-il subi l'affront d'un troisième jeu blanc cette saison alors que les Devils venus du New Jersey l'ont facilement emporté 4-0?
Pourquoi les partisans emballés par leurs favoris partis pour la gloire le 21 janvier dernier après un gain de 3-2 aux dépens du Lightning, une 13e victoire en 15 matchs, ont-ils hué la performance de samedi après-midi?
Parce que les statistiques favorisant le Canadien face aux Devils voilent la réalité de la rencontre.
Oui ces chiffres ont permis à Martin St-Louis de lancer dans son analyse du match que son équipe, même si elle n'avait pas disputé un grand match, ne venait quand même pas d'encaisser une défaite aussi cuisante que le score le laissait entendre.
Je veux bien.
Mais ce qui saute le plus aux yeux dans le cadre de cette autre défaite du Canadien, c'est la fragilité affichée par la troupe de St-Louis. La fragilité qui a contribué à l'enlisement du club en début de saison.
Le club qui prenait les moyens pour revenir de l'arrière et gagner il y a un mois à peine, s'écrase dès que l'adversaire prend le contrôle du match.
« Le manque de résultat nous fait mal en ce moment », a convenu St-Louis.
Mais les résultats ne viennent pas tout seuls. Il faut prendre les moyens pour les attirer. Ou au moins travailler assez fort pour donner une raison aux Dieux du hockey de les pousser dans ta direction.
Ce que le Canadien ne fait plus depuis qu'il a amorcé sa glissade au classement.
Pas question d'imputer à Patrik Laine le poids de la défaite. Ça non! Mais pour illustrer le manque de conviction affiché par l'ensemble des joueurs du Tricolore, samedi, il jouait samedi sous les yeux de tout l'état-major de l'équipe nationale de sa Finlande natale.
Si Jarmo Kekalaïnen et Mikko Koivu qui faisaient partie du groupe d'observateurs finlandais se demandaient pourquoi diable Laine était confiné au quatrième trio et n'avait pas marqué à ses huit derniers matchs et avait été blanchi à ses six dernières parties, ils ont obtenu réponse à ces questions tant le Finlandais a été discret.
Son fait saillant le limite à une passe dans l'enclave vers Josh Anderson. Pour le reste, rien, ou pas assez!
Ce qui n'augure rien de bon pour le match de dimanche alors que le Lightning de Tampa Bay fera escale au Centre Bell. Le Lightning qui a deux défaites aux mains du Canadien à faire oublier est-il besoin de le rappeler.
Allen plus fort que Montembeault
À ceux et celles qui n'ont pas vu le match et qui seraient portés à croire que Jake Allen a volé la victoire au Centre Bell samedi après je vous lance un non catégorique.
Allen a été bon. Il a été meilleur que Samuel Montembeault. Mais il n'a pas volé le match.
Si le gardien de 34 ans, portant le numéro 34, a réalisé 34 arrêts sur les 34 tirs cadrés par ses anciens coéquipiers pour signer son... 28e jeu blanc en carrière et quatrième cette saison, c'est surtout parce que le Tricolore a grandement facilité son travail.
Allen a rarement eu à se contorsionner devant son filet pour suivre la trajectoire des rondelles tirées dans sa direction tant les joueurs du Canadien sont demeurés loin de sa zone protégée.
Il n'a pas eu non plus à effectuer des arrêts en séquence parce qu'il a bien contenu ou contrôlé les retours qu'il a accordés et aussi parce que ces retours ont pratiquement tous été récupérés par ses coéquipiers et non par ses adversaires.
Et ce n'est pas parce que les défenseurs des Devils bloquaient l'accès aux attaquants du Tricolore. Mais bien parce qu'ils n'ont pas affiché la conviction nécessaire pour aller batailler dans la zone où ça fait mal.
Jake Allen a réalisé son plus gros arrêt devant Owen Beck qui a obtenu un tir de pénalité avec 16 secondes à faire au match. Un cadeau offert aux rares partisans encore présents au Centre Bell qui ont ainsi pu profiter d'un brin d'effervescence.
« Jake a disputé un match à son image. Au-delà du fait qu'il a signé un jeu blanc, il a affiché un calme et une confiance dont bénéficient nos jeunes joueurs. Nous avons marqué des buts à des moments opportuns. Mais les arrêts de Jake, sur des tirs décochés surtout en périphérie, nous ont permis de demeurer concentrés et de respecter notre manière de jouer lors des séquences où le Canadien connaissait de bons moments », a analysé l'entraîneur-chef Sheldon Keefe.
Appelé à remplir le rôle de gardien numéro un depuis que Jacob Markstrom est tombé au combat – il y a sept matchs – Allen était bien heureux de gagner au Centre Bell, contre ses anciens coéquipiers.
« C'était spécial de gagner ici alors que je défendais les couleurs des Blues de St.Louis. Ce l'est plus encore après avoir endossé l'uniforme du Canadien. J'ai encore de bons amis de l'autre côté », a indiqué le vétéran gardien.
Dont Samuel Montembeault qui lui a succédé à titre de gardien numéro un il y aura bientôt un an lorsque l'état-major l'a échangé aux Devils qui avaient besoin de renfort devant le filet.
« On échange des messages de temps en temps. Je vais d'ailleurs lui en envoyer un en début de semaine prochaine pour lui souhaiter bonne chance avant la grande compétition des quatre nations », a ajouté Allen.
Parlant de Montembeault, il a mal paru sur le quatrième but des Devils. Le gardien québécois était nettement déporté sur sa droite, ce qui a grandement facilité le travail de Luke Hughes qui l'a déjoué du côté de la mitaine.
Mais bon! C'était déjà 3-0 et le Canadien était loin de donner l'impression de pouvoir, et même de vouloir, amorcer une remontée.
C'est ça qui est ça!