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BELLEVILLE, Ont. – Qu’il soit en beau joual vert, qu’il souhaite fouetter un joueur chez qui il sent un relâchement ou qu’il veuille simplement éviter que ses gars s’assoient sur leurs lauriers, Joël Bouchard possède dans son sac une expression passe-partout qu’il aime utiliser à tout vent.

« Not good enough ».

Les trois mots ne changent pas. L’inclinaison de ses sourcils est généralement l’indice qui permet de déceler la gravité de la situation.

« Il nous le dit probablement chaque jour, reconnaît Cale Fleury en riant. Il ne veut pas dire qu’on est mauvais. C’est juste sa façon de nous faire comprendre qu’on peut être encore meilleurs. »

Lors du bilan de sa première saison à la barre du Rocket de Laval, Bouchard avait eu recours à ces trois mots tranchants d’honnêteté quand on lui avait demandé s’il croyait que certains des joueurs qu’il avait dirigés durant l’hiver seraient prêts à faire le saut dans la Ligue nationale l’année suivante.

« Ils doivent faire mieux, ce n’est pas assez bon, avait-il répondu. Certains ont eu une belle progression, j’aime où ils se dirigent, leur évaluation est positive. Mais ce n’est pas assez bon. »

Fleury est l’un de ceux qui auraient pu être froissés par la remarque. Quiconque a suivi les activités du Rocket avec un minimum de régularité la saison dernière a vu le défenseur de 20 ans se métamorphoser en un solide prospect. D’adolescent sans trop de confiance, le choix de troisième ronde du Canadien en 2017 s’était transformé en homme devant nos yeux. Au seuil du top-6 en début de saison, il formait la première paire d’arrières du Rocket, parfois avec Xavier Ouellet, parfois avec Karl Alzner, dans le dernier droit du calendrier.

Pas si mal, non?

« Ce que Joël voulait dire, c’est qu’on doit tous s’améliorer pour se rendre [à la LNH]. L’écart est grand entre les deux ligues et le fait qu’aucun des jeunes de l’équipe n’avait été rappelé en cours de saison lui donnait raison. C’était peut-être aussi sa façon de s’assurer qu’on ne s’enfle pas trop la tête », interprète Fleury avec le recul.  

Mais voilà qu’à l’aube d’une nouvelle saison, l’un des scénarios qui se dessinent en marge du camp d’entraînement du Canadien qui s’amorcera lundi avec la présentation du traditionnel tournoi de golf de l’organisation, c’est que Fleury pourrait, finalement, être assez bon.

Un an après s’être présenté au camp des recrues sans contrat professionnel en poche, le jeune homme est considéré comme l’un des « jokers » qui pourraient causer une surprise et se tailler une place avec le grand club cet automne. Plusieurs observateurs croient qu’il a au moins ce qu’il faut pour en donner pour leur argent à ceux qui batailleront pour le poste de droitier sur la troisième paire de défenseurs du CH.

« C’est mon but, ne cache pas le principal intéressé. Jouer dans la LNH, c’est l’objectif que je pourchasse. Mais mon but, c’est d’y accéder et d’y rester. Je ne veux pas être le gars qui multiplie les allers-retours pendant deux ans avant de s’implanter. »  

Plus mince, plus rapide

Dans l’éventualité assez probable qu’il amorce la saison dans la Ligue américaine, Fleury devrait être l’un des piliers de la brigade du Rocket. Après s’être fait enseigner les rudiments du métier par de généreux vétérans à sa saison recrue, il se dit prêt à redonner au suivant et à mettre la modeste expérience qu’il a emmagasinée au service des nouvelles recrues, des gars comme Josh Brook et Otto Leskinen.

« 365 jours plus tard, ce n’est pas le même individu, compare Joël Bouchard. Il est devenu un professionnel, il est en meilleure condition physique. C’est aussi dans la façon dont il se comporte sur la glace et à l’extérieur de la glace. Ce n’était pas un mauvais kid, c’est qu’il était jeune. Mais il a tout fait ce qu’on lui a demandé et il écoutait quand on parlait, c’est sa plus grande qualité. Il absorbe, il écoute, il veut. Il est facile à coacher. »

Dans son cri du cœur de fin de saison, Bouchard avait publiquement empressé ses joueurs de garder le pied sur l’accélérateur durant l’été. « Que vont-ils faire en mai, en juin, en juillet et en août? Alex Burrows n’arrête pas de le dire : on ne fait pas la LNH par magie. La grande question, c’est "Que feras-tu du plus que le gars à côté de toi?" »

Fleury a accepté le défi et s’est donné comme mission de perdre du poids afin d’améliorer sa vitesse et sa force d'accélération. Entre le camp de développement, qui se déroule à la fin juin, et le début du camp des recrues cette semaine à Brossard, il prétend avoir enlevé dix livres à sa charpente – le Canadien le répertorie à 214 livres alors qu’il dit en peser 205. Surtout, il dit avoir diminué son pourcentage de gras sur ce qui reste.

« Il est devenu un meilleur athlète, il a appris à gérer les situations, poursuit Bouchard dans l’évaluation de son protégé. C’est un autre jeune qui passe à travers la Ligue américaine. L’année passée, on ne savait même pas si on était pour le garder. On a décidé de le garder parce qu’il était capable de jouer dans les matchs et on était confiant de le faire jouer. On savait qu’on avait du travail à faire, de l’enseignement, mais comme tous les joueurs du Rocket qui reviennent, il a fait ses devoirs cet été. »

Et ils sont plusieurs à lui prédire une bonne note à l’examen.

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