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Price était au fait de la tuerie de la Polytechnique

Carey Price Carey Price - PC
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MONTRÉAL - Le gardien de but étoile Carey Price a affirmé mardi matin qu'il était au fait de la tragédie de Polytechnique, contrairement à ce qu'a avancé la veille l'organisation du Canadien de Montréal.

« Mon coeur et mes prières vont aux familles des victimes de la tuerie de l'École Polytechnique en 1989, aujourd'hui. Je crois que les gens de Montréal connaissent mon coeur et ma personnalité et savent que je n'aurais jamais intentionnellement voulu blesser ceux qui ont été affectés par la violence par arme à feu », a-t-il écrit dans une publication sur Instagram mardi matin.

« Contrairement à ce qui a été avancé dans une déclaration précédente, j'étais au fait de la tragédie. Je fais partie de la communauté de Montréal depuis 15 ans et je suis conscient du poids que la journée du 6 décembre représente pour la communauté montréalaise », a-t-il ajouté, en référence au communiqué du Tricolore émis la veille.

Le Canadien avait tenu à faire le point sur la situation, par la voie d'un communiqué, lundi soir, peu avant sa rencontre face aux Canucks à Vancouver.

« Comme mentionné précédemment, Carey n'était pas au fait de la récente campagne marketing du CCFR ni du synchronisme non intentionnel de sa déclaration. Les Canadiens de Montréal souhaitent transmettre leurs plus sincères excuses à tous ceux offensés ou bouleversés par le discours engendré à ce sujet dernièrement », pouvait-on lire dans la déclaration du Tricolore.

Du même souffle, l'équipe avait annoncé avoir fait un don à la campagne Semaine de la rose blanche afin d'envoyer 14 jeunes filles venant de milieux défavorisés au camp d'été scientifique de Polytechnique Montréal.

Le Tricolore n'a toujours pas réagi à la plus récente sortie de Price.

La controverse avait éclaté à la suite d'une publication du gardien militant contre le projet de loi C-21.

« Ce que Justin Trudeau essaie de faire est injuste. Je soutiens la CCDAF (Coalition canadienne pour les droits des armes à feu) pour garder mes outils de chasse », a publié le gardien de but dans les médias sociaux, samedi, avec une photo de lui tenant un fusil.

Lundi soir, le gardien a confirmé sur Twitter que malgré la nuance apportée par le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, il continuait à se « tenir debout aux côtés de [ses] collègues chasseurs et tireurs sportifs qui ont acquis légalement leur propriété et l'utilisent en toute sécurité ».

« Mes opinions sont les miennes et j'y tiens, a-t-il écrit. La seule raison pour laquelle je soulève cette question maintenant, c'est parce que c'est d'actualité présentement et non par manque de respect envers qui que ce soit. »

Price faisait ainsi référence au moment choisi pour faire sa sortie publique, qui est survenue peu de temps avant la commémoration de la tuerie de Polytechnique, le 6 décembre 1989.

Price a manqué de jugement, dénonce l'opposition à Québec

Carey Price a manqué de jugement, estime le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay.

La classe politique québécoise a vivement réagi, mardi, à la controverse entourant les sorties pro-armes de Carey Price peu de temps avant la commémoration de la tuerie de Polytechnique.

Samedi, le numéro 31 avait critiqué le projet de loi C-21 du gouvernement Trudeau destiné à resserrer les critères interdisant la circulation de certaines armes d'assaut.

Il avait en outre donné son appui à la Coalition canadienne pour les droits aux armes à feu (CCDAF) qui proposait récemment un code de promotion "Poly" pour permettre d'acheter des produits dérivés sur son site.

« Carey Price a manqué de jugement, je crois, à deux égards. Le premier, en s'associant à la CCDAF qui avait fait l'usage (...) odieux (...) du hashtag "Poly" », s'est insurgé M. Tanguay en mêlée de presse.

« Deuxième élément, c'est au niveau du moment de sa sortie. Le 6 décembre, c'est une journée de commémoration extrêmement importante. Quatorze femmes ont été tuées parce qu'elles étaient des femmes. »

La co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Manon Massé, n'a pas non plus mâché ses mots à l'égard de Carey Price.

« Quand tu appuies une organisation qui utilise un hashtag du plus grand drame féminicide que le Québec ait connu dans son histoire, je trouve ça vraiment inapproprié, indécent », a-t-elle déclaré.

Elle en veut également au Canadien de Montréal, un « regroupement d'hommes », selon elle.

« Qu'on cesse de banaliser la violence, qu'on cesse de protéger les gens, de faire en sorte qu'on cache que la misogynie, la violence faite aux femmes, les féminicides ont des racines en commun », a-t-elle lancé.

« Je suis très déçue de tout ça », a-t-elle renchéri.

Selon Mme Massé, cette controverse rappelle à quel point il est important de tenir, à chaque année, une commémoration de la tuerie de Polytechnique.

De son côté, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a déclaré mardi qu'il fallait « laisser Carey Price tranquille » et s'intéresser aux groupes qui l'auraient instrumentalisé.

« Le temps qu'on va passer à critiquer Carey Price, dont le travail (...) c'est d'arrêter des rondelles, on ne le passera pas à critiquer des groupes qui ont probablement manipulé un joueur de hockey en ne lui donnant pas toute l'information », a-t-il dit.