MONTRÉAL - Les partisans et Carey Price lui-même croyaient que rien ne pouvait venir s’ajouter à sa merveilleuse année ayant mené à quatre prestigieux trophées de la LNH, mais la récompense canadienne ultime est venue couronner le tout.

En effet, Price a appris dès son réveil qu’il venait d’être élu le récipiendaire du convoité trophée Lou Marsh remis à l’athlète canadien par excellence en 2015.
Humble comme il l’est devenu au fil des ans, Price n’a pas caché que cet honneur trônait au sommet des récompenses acquises dans sa carrière.

« Bien sûr, c’est un honneur d’être reconnu par ses pairs du milieu du hockey, mais ce trophée se situe à un autre niveau à mes yeux. Le fait d’être associé à tous les grands athlètes canadiens, c’est vraiment spécial », a confié Price avec un air rayonnant et quelques mots de français.

« Le fait d’être comparé à des athlètes d’autres sports, c’est ce qui rend cet honneur unique », a exposé Price qui songe à se concocter une « man cave » (sous-sol pour hommes) à sa résidence principale à Kelowna où il pourra réunir ses nombreux trophées.

En raison de leur gigantesque passion pour le hockey, les fidèles du Canadien étaient évidemment très heureux de voir que la pièce maîtresse de l’organisation venait d’être coiffée de ce titre. Par contre, ils voulaient surtout savoir si sa remise en forme se déroule bien alors que Price se retrouve sur la touche pour une durée approximative de six semaines.

Lucide, Price a lui-même désamorcé la situation durant le point de presse.

« Je me sens bien juste pour me débarrasser de l’éléphant dans la pièce », a confié Price en utilisant cette expression anglophone avec le sourire au visage.

« La progression suit exactement le chemin qui avait été prévu. Je travaille très fort pour revenir en forme dès que je le pourrai et les prévisions demeurent les mêmes pour le retour », a ajouté le gardien qui devrait renouer avec l’action dans le premier tiers du mois de janvier.

L’athlète de 28 ans a semblé sûr de pouvoir retrouver tout son aplomb malgré cette deuxième absence en 2015-156.

« C’est mon but ultime dans l’immédiat et on travaille pour cela. Le temps fait son œuvre », a noté le numéro 31 précisant que le scénario de l’opération ne figure pas parmi les possibilités.

Mais revenons à cet honneur de marque alors que Price est devenu le premier gardien de but à le mériter.

« Très honoré de recevoir le trophée Lou Marsh »

« J’étais assez surpris de découvrir ça parce que le Canada a pu compter sur de merveilleux gardiens. Mais ça en dit long aussi sur les grands athlètes du pays », a répondu avec franchise celui qui a raté les huit derniers matchs des siens.

En tant que membre du Canadien, la réussite n’est pas banale puisqu’il a rejoint uniquement Maurice Richard et Guy Lafleur parmi les lauréats de ce trophée.

« C’est un grand honneur d’être associé à ces noms d’envergure. Je pourrai en être fier jusqu’à la fin de ma vie », a fait remarquer le cinquième choix du repêchage de 2005.

Tout en étant ravi d’accompagner le Rocket et le Démon blond, Price était aussi fier de voir son nom s’ajouter à une liste comprenant de merveilleux athlètes comme Nancy Greene, Gaétan Boucher, Mark Tewksbury, Larry Walker, Steve Nash et compagnie.

Dans ce lot d’exception, un nom semblait plus spécial aux yeux du gagnant de 2015.
« Donovan Bailey, il a définitivement été l’un des athlètes inspirants à mes yeux pour son côté athlétique et son charisme. Je pense également à Wayne Gretzky et tous les autres joueurs de hockey », a exprimé Price avant la rencontre des siens contre les Sharks.

À travers ses réponses, Price s’est assuré de démontrer son admiration pour les athlètes amateurs qui doivent se démener dans des conditions nettement plus éprouvantes que les siennes pour accéder à l’élite de leur sport respectif.

Depuis la création du trophée en 1936, les athlètes amateurs ont souvent eu le dessus sur les professionnels pour hériter de cet honneur. Chose certaine,

Price n’est nullement dérangé par ce contexte.

« Je dois donner du mérite à ces athlètes qui investissent leur temps et leur argent dans leur carrière. De mon côté, en tant qu’athlète professionnel, je peux compter sur l’appui du Canadien. C’est encore plus difficile pour eux au niveau des efforts et sur le plan financier », a rappelé le cerbère.
Par contre, lorsqu’il a été le moment d’identifier son athlète canadien préféré à l’heure actuelle, Price s’est tourné vers le monde du sport professionnel.

« Je suis de plus en plus un fervent du basketball alors je pense à Andrew Wiggins qui aide à prouver que nous avons de bons joueurs au pays », a vanté Price à propos de la recrue par excellence de la NBA la saison dernière.

Price, qui raffole aussi de baseball, a pris le temps de parler de l’importance de ce sacre personnel pour les communautés autochtones desquelles il est issu.

« Ça démontre encore que peu importe d’où tu viens et ta situation personnelle, tu peux atteindre tes objectifs et tes rêves. J’espère que les parents pourront voir ceci et se dire que c’est atteignable pour leurs enfants. Ça exige seulement du dévouement, beaucoup de travail et de la chance », a insisté Price qui ne s’éloigne jamais de ses racines.

Quand il a fait mention des enfants autochtones, Price avait également en tête le sien qui verra le jour au printemps. Avec son humilité indiscutable, il ne sera certainement pas celui qui racontera aux oreilles de son bébé qu’il a été élu le meilleur athlète au pays en 2015. Ce sera peut-être sa femme ou ses parents qui s’assureront de le faire.

Néanmoins, le moment de savourer cet honneur revêt un cachet encore plus particulier.

« Il y a évidemment un gros pas que ma femme et moi franchissons cette année et c’est déjà une grande joie en soi. C’est une chose qui m’a permis de bien garder les pieds sur terre dans le sens que la vie est bien plus que le sport », a conclu Price avec sagesse et reconnaissance.