Brett Kulak devait se marier le 4 juillet. Il a plutôt passé la journée seul à Montréal à ressentir des symptômes de la COVID-19, puis a vite appris qu'il avait été infecté par le nouveau coronavirus.

Le défenseur du Canadien est arrivé à Montréal le 2 juillet en prévision de la relance de la LNH et du début du camp, prévu le 13 juillet. Kulak a indiqué en visioconférence, vendredi, qu'il ressentait des symptômes de la maladie dès son retour dans la métropole. Même si son premier test n'a pas confirmé ses craintes, le deuxième contrôle s'est avéré positif.

Il a ensuite effectué un autre test à l'Hôpital général de Montréal, qui a confirmé le diagnostic positif. Kulak a donc été forcé de se placer en quarantaine pendant 14 jours.

«J'étais un peu sous le choc. Vous ne savez pas comment les symptômes vont évoluer, a raconté Kulak. Je ressentais de la pression au niveau de la tête le matin. Après mon premier résultat négatif, j'ai fait des exercices dans ma chambre, mais je voyais bien que je n'avais pas la même énergie.

«J'avais aussi des difficultés respiratoires et j'étais donc pas mal certain que je l'avais (la COVID-19). Quand on m'a informé du contrôle positif, je n'étais pas si surpris que ça.»

Avec l'aide de Santé Québec, Kulak a participé au retraçage des personnes avec qui il était entré en contact dans les semaines avant son premier résultat positif, remontant jusqu'au 22 juin.

Kulak a noté avoir patiné à Calgary avec une personne qui a aussi reçu un diagnostic positif, mais a ajouté qu'il serait surpris d'avoir été infecté par cette personne puisque les autres personnes présentes n'ont pas subi de contrôles positifs et puisqu'ils respectaient tous la distanciation sociale sur la patinoire.

L'Albertain âgé de 26 ans a admis s'être senti un peu seul pendant sa quarantaine de 14 jours. Il est resté en contact avec ses coéquipiers grâce à Facetime et en jouant à des jeux vidéo en ligne. L'expérience a été un peu plus difficile pour sa fiancée, qui est restée à Calgary.

«Elle était inquiète au début parce que vous ne savez pas nécessairement comment votre corps va réagir, a-t-il indiqué. Ça va mieux maintenant. Nous gardons contact. Nous devions nous marier le 4 juillet. Ce fut une journée difficile, mais dans le contexte mondial, ce n'est pas la fin du monde.»

Si les préparatifs pour son mariage son sur la glace, ceux en prévision de la ronde de qualification entre le Canadien et les Penguins de Pittsburgh vont à bon train.

Kulak a finalement commencé son entraînement au Complexe sportif Bell du Tricolore à Brossard, le 22 juillet, neuf jours après le début du camp. Il a affirmé ne plus ressentir d'effets de la maladie et être près de son niveau physique normal.

«Tout est un peu moins familier à l'entraînement après quelques mois, mais ça revient rapidement, a noté Kulak. Vous connaissez les tendances des joueurs, les indices qui vous permettent d'anticiper le jeu. Je suis proche du niveau où je crois pouvoir être efficace. Je me sens bien.»

La présence de Kulak dans la formation du Canadien solidifierait le côté gauche de la brigade défensive. Kulak a souvent joué en compagnie de Jeff Petry sur la deuxième paire. Cale Fleury a été son deuxième partenaire le plus fréquent cet hiver.

Kulak a toutefois connu des hauts et des bas et a récolté seulement sept aides en 56 rencontres.

«J'ai raté une portion du camp et la décision reviendra aux entraîneurs, a-t-il dit au sujet de ses attentes par rapport à son utilisation face aux Penguins. Je travaille fort depuis mon retour, ça progresse. J'espère pouvoir participer au match préparatoire, puis me tailler une place dans la formation.»

Danault explique le groupe des cinq

Xavier Ouellet a été l'autre joueur du Canadien qui a dû s'isoler en raison d'un contrôle positif à la COVID-19, possiblement un faux positif. Phillip Danault a confirmé que c'était pour cette raison que quatre coéquipiers et lui se sont entraînés à part du groupe principal pendant quelques jours.

Danault, Ryan Poehling, Cale Fleury, Victor Mete et Cayden Primeau ont effectué des exercices avec le directeur science du sport et performances du Tricolore, Pierre Allard, du 17 au 21 juillet.

« C'est parce que nous avions eu des contacts avec Xavier, mais il n'était pas contagieux. Nous avons été isolés pour rien finalement », a dit Danault, avant d'ajouter un peu plus tard que ce n'était pas « pour rien », mais bien « par précaution ».

Danault croit par ailleurs que la vie dans la bulle de Toronto représentera un « défi mental ». Charlie Lindgren, lui, a rappelé que toutes les équipes seront dans la même situation et a admis qu'il avait hâte de pouvoir passer du temps avec ses coéquipiers du Canadien plutôt que seul dans son logement montréalais.

« Il va falloir s'occuper à l'hôtel 24 heures sur 24, jour après jour. C'est quelque chose que nous n'avons jamais vécu, a noté Danault. Ce ne sera pas toujours agréable, mais il va aussi falloir trouver le moyen de s'amuser. »

Les options des 24 équipes qui s'apprêtent à en découdre lors de la relance de la LNH seront nombreuses pour se divertir dans les villes-pôles de Toronto et d'Edmonton – où les joueurs et les entraîneurs seront isolés à compter de dimanche dans l'espoir de garder la COVID-19 à l'écart.

Deux hôtels dans chaque marché accueilleront les équipes, ce qui pourrait donner lieu à des dynamiques intéressantes dans les restaurants, les salons et autres espaces communs. Il y a une longue liste de règles liées à la distanciation physique, et chacun des groupes de voyage de 52 membres aura son propre espace pour se préparer et se détendre. Les joueurs pourront également passer du temps ensemble dans un salon, à jouer au ping-pong, au tennis ou avec des simulateurs de golf, selon les installations disponibles.

En début de semaine, les joueurs n'étaient toujours pas certains de ce qui les attendaient dans leur bulle. Ils redoutaient passer la journée dans leur chambre à regarder des films sur Netflix. La LNH a toutefois dévoilé jeudi soir le luxe dans lequel ils se retrouveront. Malgré toutes ces options, Lindgren a surtout hâte de partager l'expérience avec le reste de l'équipe.

« J'ai hâte de me retrouver dans cet environnement avec les gars et de tout absorber de cette expérience, a dit le gardien réserviste du Tricolore. Ce n'est peut-être pas idéal, nous avons l'occasion de jouer pour la coupe Stanley. Toutes les équipes seront à l'hôtel et personne n'aura droit à un traitement préférentiel. »