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Gurianov ne portait pas le chandail de la Fierté pour des raisons de sécurité

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Il a manqué un participant à une portion de la fête entourant la soirée de la Fierté du Canadien de Montréal.

L'attaquant Denis Gurianov n'a pas participé à la période d'échauffement afin de ne pas porter le chandail spécial du Tricolore, jeudi avant un match face aux Capitals de Washington.

L'entraîneur-chef Martin St-Louis a évoqué des raisons de sécurité pour justifier la décision de Gurianov. Une loi russe interdit la « propagande » LGBTQ+.

« Nous ne savons pas quelles sont les répercussions là-bas. Je ne juge pas "Guri", je n'ai jamais été dans ses souliers. Je respecte sa décision », a insisté St-Louis.

Gurianov n'a pas été rendu disponible afin d'offrir plus de détails sur sa situation. L'équipe n'était pas en mesure de confirmer s'il rentrait en Russie durant la saison morte.

Les chandails spéciaux portés durant l'échauffement seront vendus aux enchères et les profits seront remis à You Can Play, une organisation sans but lucratif luttant contre l'homophobie dans le sport, et à GRIS-Montréal, un groupe de recherche et d'intervention sociale qui démystifie l'homosexualité, la bisexualité et les identités de genre en milieu scolaire.

Un petit groupe de joueurs de la LNH ont refusé de porter des chandails de la Fierté durant l'échauffement cette saison, incluant Ivan Provorov, des Flyers de Philadelphie, Andrei Kuzmenko, des Canucks de Vancouver, James Reimer, des Sharks de San Jose, Eric et Marc Staal, des Panthers de la Floride, et Ilya Lyubushkin, des Sabres de Buffalo.

Certaines équipes ont modifié ou annulé leurs plans concernant des soirées semblables.

Les joueurs du Canadien qui ont pris la parole jeudi midi ont insisté sur le fait qu'ils pouvaient célébrer la communauté LGBTQ+ et l'inclusion, tout en respectant aussi la décision de Gurianov.

« Deux choses peuvent être vraies en même temps. Nous pouvons appuyer la décision de la ligue et de l'organisation de promouvoir l'inclusion et le respect, tout en respectant aussi la décision de notre coéquipier, qui doit gérer le fait qu'il y a des lois contre la "propagande" en Russie et qu'il doit protéger sa famille », a dit Brendan Gallagher.

Le vétéran a ajouté que la culture dans les vestiaires avait évolué au fil des ans, comme dans la société en général.

« Depuis que je joue au hockey, en grandissant et aujourd'hui avec le Canadien, les joueurs ont été jugés par leur travail et leur respect envers leurs coéquipiers, et non leur orientation sexuelle ou leur race, a affirmé Gallagher. Vous êtes jugés selon votre caractère. »

« Nous avons une culture familiale. Nous avons toujours appuyé nos coéquipiers, peu importe ce qu'ils vivent », a ajouté le numéro 11 du CH.

Pour sa part, le capitaine Nick Suzuki, qui est d'héritage asiatique, a déclaré que le monde du hockey était très inclusif.

« Il y a beaucoup plus de gars qui appuient la cause que de joueurs qui ont décidé de ne pas participer aux soirées, a dit Suzuki. Au hockey, nous nous appuyons comme des frères. »

De son côté, Rafaël Harvey-Pinard a déclaré qu'il croit qu'un joueur qui sortait du placard serait accueilli à bras ouvert dans les vestiaires de la LNH.

« Tout le monde est inclus au hockey, on le dit, le hockey est pour tout le monde, a affirmé le Québécois âgé de 24 ans. Il n'y a pas d'exception dans le vestiaire. Si un joueur est homosexuel, il est le bienvenu. »

Les membres du Canadien ont aussi tenu à s'assurer que les projecteurs demeurent autant que possible sur les côtés positifs de la soirée.

« En tant que société, nous allons dans la bonne direction, a dit Gallagher. Chaque fois que nous organisons une soirée comme celle-là, elle devient plus populaire. »

« Ces soirées sont importantes. Nous voulons être un sport qui est pour tout le monde, où tout le monde se sent respecté. Nous voulons que tout le monde se sente accueilli et respecté quand il vient assister à un match de hockey », a conclu l'assistant au capitaine.