MONTRÉAL – Il n'y a qu'une seule certitude à la veille de la saison 2021-2022 du Canadien, c'est que l'incertitude règne au sein de la formation montréalaise.

De l'absence à long terme du capitaine Shea Weber, à celle de Carey Price, inscrit au programme d'aide aux joueurs de la LNH et de l'Association de joueurs de la LNH, en passant par les bureaux du Centre Bell, où le directeur général Marc Bergevin écoulera la dernière saison à son contrat, les points d'interrogation sont nombreux quand on observe la situation du Canadien.

La Presse Canadienne dresse un portrait du Tricolore, à quelques heures du début de sa campagne face aux Maple Leafs, mercredi soir, à Toronto.

De la profondeur sur les ailes, mais?

Aussi étrange que cela puisse paraître après des années où l'accent était mis sur la défense devant Price, la force du Canadien pourrait bien être son attaque cette saison.

L'équipe compte en ses rangs six ailiers ayant déjà connu des campagnes d'au moins 20 buts, incluant Paul Byron, dont le retour au jeu est attendu pour janvier à la suite d'une opération à une hanche. Mike Hoffman et Brendan Gallagher compte des campagnes de 36 et 33 buts à leur palmarès respectif et pourraient mener la charge en compagnie de Tyler Toffoli, Josh Anderson et Jonathan Drouin. Et c'est sans oublier Cole Caufield, l'un des favoris dans la course au trophée Calder, remis à la recrue par excellence à travers la LNH.

Au centre, Nick Suzuki et Christian Dvorak seront les hommes de confiance de l'entraîneur Dominique Ducharme, mais la profondeur de l'équipe est mince derrière eux. Jake Evans a aussi la confiance de l'entraîneur, mais il reste encore à voir si l'Ontarien âgé de 25 ans pourra devenir plus qu'un employé de soutien et arrivera à contribuer régulièrement à l'attaque. Ensuite, il y a Cédric Paquette, qui a été ralenti par une blessure à l'aine au cours du camp, Ryan Poehling, qui n'a pas impressionné beaucoup d'observateurs en cinq sorties préparatoires, et Adam Brooks, qui vient tout juste d'être réclamé au ballottage. Une blessure à Suzuki ou Dvorak pourrait fragiliser le potentiel offensif du Tricolore.

Des jours meilleurs à venir?

La brigade défensive du Tricolore devra être étanche pour venir en aide aux gardiens sans quoi l'hiver pourrait être long à Montréal. Elle sera menée par Jeff Petry, qui a parfois connu des ennuis quand il s'est retrouvé dans cette position en l'absence de Weber au fil des ans.

Petry sera épaulé par les vétérans Ben Chiarot, David Savard et Joel Edmundson, quand ce dernier sera remis d'une blessure dont la nature n'a pas été dévoilée et qui tarde à guérir. Chiarot, Savard et Edmundson sont principalement reconnus pour leurs qualités défensives et leur jeu physique. Savard a toutefois connu un camp brouillon et Chiarot pourrait s'ennuyer de Weber – son partenaire de jeu principal des deux dernières saisons – si le vétéran québécois ne s'adapte pas rapidement au système de jeu du Canadien.

Alexander Romanov a connu un camp en dents de scie, mais le Russe âgé de 21 ans devrait avoir un peu plus de responsabilités cette saison, notamment en avantage numérique. Il pourrait toutefois faire le yo-yo entre la première et la troisième paire à la ligne bleue selon les soirs. Romanov fait cependant partie d'un groupe de jeunes défenseurs prometteurs chez le CH. Kaiden Guhle a prouvé durant le camp que le jour où il sera l'arrière de confiance de l'entraîneur n'est pas très loin, tandis que Mattias Norlinder, malgré un court échantillon en raison d'une blessure, a montré qu'il n'est pas très loin de la LNH grâce à un jeu mature pour un arrière de 21 ans.

Mission impossible pour Allen?

L'annonce surprise concernant Price à moins d'une semaine du début de la saison place toute la pression sur Jake Allen de garder le fort en attendant le retour de l'enfant prodige. C'est ce que le Néo-Brunswickois âgé de 31 ans a fait quand Price s'est retrouvé à l'écart en avril dernier. Allen a alors réussi à maintenir le Canadien à flot et l'équipe s'est tout juste qualifiée pour les séries.

Cependant, si Allen a affiché une moyenne de 2,23 et un taux d'efficacité de ,922 en 12 départs avant que Price tombe au combat le 5 avril, sa moyenne a grimpé à 3,01 et son taux d'efficacité a chuté à ,896 en 17 sorties dans le dernier droit en l'absence de Price.

Si Allen en arrache, le Canadien devra se tourner vers Samuel Montembeault ou Cayden Primeau, qui totalisent ensemble 31 matchs d'expérience dans la LNH.

Les adieux de Bergevin?

Le Canadien a indiqué qu'il ne ferait aucune annonce concernant le statut de Bergevin avant la fin de la saison. L'ancien défenseur écoule la dernière année à son contrat alors que l'équipe en est à sa 10e campagne sous sa gouverne.

Le Tricolore a connu des hauts et des bas au cours du règne de Bergevin, atteignant son apogée ce printemps avec sa première participation à la finale de la Coupe Stanley depuis 1993.

Finaliste à trois reprises au titre de directeur général de l'année, un prix remis par ses pairs, Bergevin n'affiche plus le même enthousiasme que par le passé lors de ses apparitions devant les caméras. Il a l'équipe à coeur, comme il l'a démontré en retenant difficilement des larmes en parlant de Gallagher et Price au cours de la dernière année et en célébrant avec les joueurs après la victoire en demi-finale de la Coupe Stanley contre les Golden Knights de Vegas. Cependant, il semble que le moment soit venu pour lui et pour le président et propriétaire Geoff Molson de tourner la page sur leur longue association.

Le départ de Bergevin pourrait également compromettre l'avenir du personnel d'entraîneurs, alors qu'un nouveau patron aime souvent mettre sa propre équipe en place derrière le banc.