La première chose qui a attiré le regard de ceux qui ont consulté la page du profil de Jon Merrill sur le populaire site hockeydb.com à la suite de son acquisition par le Canadien de Montréal, dimanche, n'est pas ses statistiques, mais plutôt sa photo.

Portant une coupe Longueuil mal entretenue, Merrill semble arriver d'une autre époque. Si ce n'était que de son sourire caché sous sa moustache, on pourrait croire à la photo d'un fêtard lors de son arrestation à la sortie d'un concert rock des années 1980. Le défenseur américain n'a visiblement pas peur des premières impressions, alors qu'il se révèle être plutôt sympathique, comme l'avait annoncé son ancien coéquipier Tomas Tatar plus tôt cette semaine.

« C'est un style de vie, ça ne fait pas de doute, a-t-il dit en visioconférence, mardi, à propos de sa coupe Longueuil. Il faut être prêt à accepter ce qui vient avec ça. Je suis un esprit libre, un gars qui ne s'en fait pas trop avec la vie.

« C'est une coupe de cheveux facile à gérer. Je me passe les doigts sur le dessus de la tête le matin et je laisse les choses aller à l'arrière. J'y suis habitué et je ne prévois pas changer de coupe de cheveux. »

Merrill est né en Oklahoma quand son père était installé dans une base des forces de l'air américaines. Il a ensuite grandi au Michigan, d'où sont originaires ses parents.

Il admet donc avoir eu un petit pincement au coeur lorsqu'il a appris qu'il était échangé après avoir eu la chance de jouer avec les Red Wings de Detroit pendant environ trois mois.

« C'était surtout difficile de laisser ma jeune famille derrière, puisqu'elle ne peut pas venir au Canada en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19, a ajouté Merrill. Mais j'ai hâte de pouvoir jouer des matchs significatifs. »

Les Red Wings sont en reconstruction et n'étaient pas dans la course aux séries. Malgré les déboires de l'équipe, Merrill affichait un différentiel de plus-2 après 36 rencontres.

« En tant qu'athlète, vous voulez jouer des matchs importants, croire que vous pouvez vous rendre jusqu'au bout et avoir un impact, a dit Merrill, qui est âgé de 29 ans. C'est frustrant quand vos efforts ne donnent pas les résultats espérés.

« D'avoir l'occasion de me joindre à une bonne équipe, c'est revigorant. »

Merrill était dans une chambre d'hôtel à Edmonton, mardi. Il doit y effectuer une quarantaine de sept jours en raison du protocole lié à la COVID-19 avant de pouvoir rencontrer en personne ses nouveaux coéquipiers la semaine prochaine. Le Canadien sera alors en Alberta pour deux matchs face aux Oilers, puis trois contre les Flames de Calgary.

Celui qui portera le numéro 28 avec le Tricolore passera la semaine à faire du vélo stationnaire et à lever des poids dans sa chambre. Il devrait aussi participer à quelques visioconférences avec les entraîneurs afin de se familiariser avec le système de jeu du Canadien.

«Je suis prêt à tout pour faire gagner cette équipe»

En ce qui concerne son utilisation, Merrill ne sait pas trop à quoi s'attendre et l'entraîneur-chef par intérim Dominique Ducharme n'a pas voulu trop s'avancer au cours des derniers jours.

« Nous verrons quelle est notre situation, qui joue bien, etc. Nous verrons à ce moment-là », a répété Ducharme, mardi.

C'est sans oublier que le défenseur Ben Chiarot se rapproche également d'un retour au jeu après avoir subi une fracture de la main droite, le 10 mars.

Choix de deuxième tour des Devils du New Jersey en 2010, 38e au total, Merrill a souligné avoir été employé à toutes les sauces au cours de sa carrière de 392 rencontres dans la LNH avec les Devils, les Golden Knights de Vegas et les Red Wings.

« J'ai été employé pendant plus de 20 minutes par match ou entre 13 et 15 minutes, j'ai joué à gauche et à droite, en avantage numérique et en désavantage numérique, a-t-il énuméré. Je suis prêt à tout pour aider l'équipe à gagner. »

Il a noté avoir travaillé fort pour s'établir dans la LNH.

« Quand vous arrivez dans la LNH, tout le monde est très bon, a-t-il noté. Vous devez vous ajuster pour trouver un moyen de garder votre poste. J'ai travaillé fort là-dessus et je suis devenu un joueur plus défensif.

« Je suis quelqu'un qui prend soin de ses tâches en zone défensive. C'est une grosse partie des responsabilités d'un défenseur, d'éliminer les chances de l'adversaire pour permettre à l'équipe de passer plus de temps à attaquer. J'aimerais améliorer mon jeu à l'attaque, mais je ne veux pas non plus sacrifier mon jeu dans mon territoire », a-t-il conclu.