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Henri Richard, le hockeyeur qui a remporté le plus grand nombre de coupes Stanley dans l'histoire de la LNH, est décédé à la suite d'une longue maladie dans la nuit de jeudi à vendredi. Il était âgé de 84 ans.

« C'est avec beaucoup de tristesse que le Canadien a appris le décès de l'ancienne légende et ambasseur, Henri Richard, plus tôt aujourd'hui, a confirmé le Tricolore sur son compte Twitter. Nos plus sincères condoléances à la famille de M. Richard. »

Né à Montréal le 29 février 1936, cet ancien joueur de centre était le frère cadet de Maurice "Rocket" Richard. Ce lien et sa stature de cinq pieds sept, 160 livres lui ont d'ailleurs valu le surnom de « Pocket Rocket ».

Capitaine du Canadien de Montréal de 1971 à 1975, après le règne de 10 ans de Jean Béliveau, Richard a joué pendant 20 saisons dans la Ligue nationale de hockey, toutes avec le Tricolore, entre 1955 et 1975. Il s'agit d'une marque d'équipe, qu'il partage avec Béliveau.

Surtout, il a fait graver son nom sur le précieux trophée en 11 occasions, un sommet dans l'histoire de la LNH, et une fois de plus que Béliveau et Yvan Cournoyer, un autre ancien capitaine du Canadien.

Malgré sa petite taille, Richard a pris part à 1256 matchs de saison régulière dans la LNH, un autre sommet dans l'histoire du Tricolore. En carrière, il a totalisé 358 buts et 688 mentions d'aide pour une récolte de 1046 points, le troisième plus haut total chez le Canadien derrière Guy Lafleur (1246) et Béliveau (1219). Richard a ajouté 129 points en 180 rencontres éliminatoires, incluant 49 buts.

Reconnu pour sa fougue, sa ténacité et pour ses qualités de fabricant de jeu, Richard a mené la LNH au chapitre des passes en 1957-1958 (52), et de nouveau en 1962-1963 (50). Il a connu neuf saisons d'au moins 20 buts, incluant une de 30 filets en 1959-1960.

« Henri ne parlait pas beaucoup, mais il prêchait par l'exemple, a réagi Serge Savard, qui a été le coéquipier de Richard pendant sept ou huit saisons à Montréal. C'est pour cette raison que nous l'avions élu capitaine. Bien sûr, il a connu comme tout le monde de mauvais matchs, mais ce n'était jamais par manque d'effort ou de travail.

« C'était un joueur de petite taille, mais d'un caractère incroyable. Personne ne lui faisait peur dans la ligue. »

Lauréat du trophée Bill-Masterton en 1974, un honneur récompensant la persévérance au jeu, et quatre fois élu au sein des équipes d'étoiles de la LNH, Richard a annoncé sa retraite à l'issue de la saison 1974-1975.

Le Canadien a retiré son no 16, le 10 décembre 1975, et Richard a été intronisé au Temple de la renommée du hockey en juin 1979.

« Henri "Pocket Rocket" Richard a été un grand joueur de hockey et un grand ambassadeur pour le club de hockey Canadien. Son décès est une grande perte pour tous. Mes pensées vont à sa famille et ses proches », a écrit le propriétaire et président de l'équipe, Geoff Molson, sur son compte Twitter.

Richard laisse dans le deuil son épouse Lise, ses enfants Michèle, Gilles, Denis, Marie-France et Nathalie, 10 petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants. Sans oublier une tonne d'admirateurs, à Montréal, au Québec et un peu partout dans les cercles de la LNH.

Après une étincelante carrière junior, incluant une campagne de 56 buts et 109 points en 54 matchs avec le Canadien junior de Montréal en 1953-1954, Richard a rejoint son célèbre frère chez le Canadien à l'automne de 1955.

Richard s'est fort bien tiré d'affaires lors de cette saison recrue, amassant 19 buts et 21 passes en 64 rencontres. Surtout, il inscrira son nom sur la coupe Stanley dès sa première année dans la LNH.

Décès d'Henri Richard à l'âge de 84 ans

Richard contribue étroitement aux quatre championnats subséquents du Canadien à la fin des années 50, tout particulièrement lors de la saison 1957-1958, la meilleure de sa carrière grâce à une récolte de 80 points en 67 matchs.

Ce rendement lui vaut le deuxième rang du classement des marqueurs, quatre points derrière son coéquipier Dickie Moore, et une place au sein de la première équipe d'étoiles.

En 1959-1960, Richard amasse 12 points en huit matchs éliminatoires et mène le Canadien vers un cinquième triomphe consécutif. Son frère, de 15 ans son aîné, annonce sa retraite à l'issue de cet autre championnat, mais le « Pocket Rocket » préservera la renommée de la famille Richard grâce à son talent, son leadership et sa ténacité.

Après une disette de quatre ans, le Canadien ajoute quatre coupes Stanley en cinq saisons, entre 1965 et 1969.

Au printemps de 1966, le Canadien efface un déficit de 0-2 en finale face aux Red Wings de Detroit et l'emporte en six rencontres. Durant ces séries, Richard ne marque qu'un seul but, mais il est crucial; il survient à 2:20 de la première période de prolongation du sixième match, à Detroit, et procure au Canadien la 14e coupe Stanley de son histoire.

Ce ne sera pas son seul filet décisif en grande finale. Richard répétera le tour de force cinq ans plus tard, à la troisième période du septième match de la série opposant le Canadien aux Black Hawks, à Chicago.

Pour Richard, cette 10e bague emblématique de la Coupe Stanley a été la plus satisfaisante de toute sa carrière, en raison du contexte. C'est du moins ce qu'il a confié au journaliste Robert Laflamme, de La Presse Canadienne, peu avant les célébrations du centenaire de l'équipe, en décembre 2009.

Deux matchs plus tôt, Richard avait été laissé sur le banc par l'entraîneur en chef Al MacNeil. Insulté, et mécontent de l'ambiance qui régnait au sein de l'équipe, le vétéran attaquant explose et qualifie MacNeil d'incompétent.

« J'étais très fâché et j'ai dit des choses que je n'aurais peut-être pas dû dire, a-t-il confié en 2009. J'ai parlé parce que je croyais que c'était nécessaire. Je ne dis pas que c'était correct parce qu'on doit respecter son entraîneur. Mais moi, je voulais simplement jouer au hockey. »

Deux ans plus tard, de nouveau à Chicago, Richard passe à l'histoire avec une 11e coupe Stanley, sa seule à titre de capitaine du Canadien.

« Personne ne va battre ça, c'est impossible. Je le dis sans prétention. C'est qu'il y a trop d'équipes. Les bons joueurs sont trop éparpillés », avait également affirmé Richard.

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