Au mois d’octobre, rares étaient ceux qui percevaient la nouvelle campagne du Canadien de Montréal avec optimisme. L’état-major du Tricolore s’est fait un point d’honneur de changer l’attitude de l’équipe et cela rapporte aujourd’hui des dividendes.

Même que la Sainte-Flanelle est toujours au plus fort de la lutte pour une place en séries éliminatoires malgré l’absence de son pilier à la ligne bleue, Shea Weber, en début de calendrier.

La principale différence cette saison est que les joueurs du Canadien de Montréal se battent et offrent un bien meilleur spectacle que la saison précédente. C’est le jour et la nuit. Certes, le CH a commis quelques faux pas, notamment ce samedi contre les Predators de Nashville, mais toutes les formations finissent par connaître des soirées pénibles.

Au regard des statistiques avancées, le rendement défensif de la Sainte-Flanelle est similaire à celui de l’édition précédente. C’est une fois qu’elle se trouve en possession de la rondelle que l’équipe s’est métamorphosée.

Comment expliquer une telle transformation?

Comparatif en date du 7 janvier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout cela débute par un changement d’attitude : le Canadien n’assume plus le rôle de spectateur et tente plutôt de dicter l’allure des rencontres.

Pour chaque tranche de 60 minutes de jeu, le Tricolore dispose de la rondelle pendant 44 secondes de plus qu’à pareille date la saison dernière, ce qui est un écart énorme. Autrement dit, le CH ne court plus après le disque, préférant désormais presser ses adversaires et se faire menaçant en zone offensive.

Montréal exploite également beaucoup mieux l’enclave, ce qui est la clé pour marquer des buts dans la LNH.

Cette saison, le Canadien complète trois passes supplémentaires dans la zone payante, décoche trois tirs de plus depuis l’enclave et cadre un lancer additionnel depuis le bas de l’enclave pour chaque tranche de 60 minutes de jeu. Ces chiffres peuvent ne pas sembler astronomiques, mais c’est ce qui peut faire la différence entre les victoires et les défaites.

Rappelons que plus de 82% des buts inscrits dans le circuit Bettman proviennent de l’enclave. Cela s’explique par le fait que le temps de réaction du gardien y est minimal et que le tireur y bénéficie d’un angle de tir optimal.

Le Tricolore parvient à décocher un plus grand nombre de tirs depuis la zone privilégiée, car l’ensemble de son effectif est prêt à payer le prix. Les joueurs foncent droit sur la cage adverse lors des entrées de zone et se positionnent systématiquement devant le filet lorsque le CH bourdonne en territoire offensif. Ce n’était pas le cas la saison dernière.

Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est que ce sont les nouveaux venus chez le Tricolore qui sonnent la charge à ce chapitre.

Max Domi se hisse au premier rang chez le CH quant aux jeux générant des chances de marquer et aux passes complétées dans l’enclave proportionnellement à son temps d’utilisation. Pour sa part, Tomas Tatar se classe au deuxième rang chez le Canadien pour les tirs cadrés depuis l’enclave en pareilles circonstances.

Il est indéniable que Domi et Tatar ont joué un rôle important dans les succès du Tricolore en début de campagne. Même que ceux-ci sont deux des trois meilleurs marqueurs de l’équipe au moment d’écrire ces lignes.

Il ne faut toutefois pas croire que l’apport de Domi et Tatar se limite à la feuille pointage. Lorsqu’un joueur voit l’un de ses coéquipiers se sacrifier pour décocher un tir depuis l’enclave, c’est contagieux. C’est alors toute l’équipe qui fera de même et c’est exactement ce que nous pouvons constater de l’édition 2018-19 du Canadien de Montréal.

Nombreux sont ceux qui se plaisent à critiquer l’état-major de l’organisation, mais il faut avouer que Marc Bergevin a eu la main heureuse en faisant les acquisitions de Max Domi et de Tomas Tatar. Bergevin ne s’est pas contenté de parler de changement d’attitude : il est passé de la parole aux actes.

Le Canadien de Montréal est encore bien loin des grands honneurs, mais tant et aussi longtemps que ses joueurs se consacreront corps et âme pour électriser les amateurs, le Tricolore saura faire taire bien des critiques.