Les hostilités de la LNH sont finalement lancées, et ce pour le plus grand bonheur des amateurs de hockey.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Canadien de Montréal nous a offert deux prestations électrisantes en autant de sorties, ces parties étant disputées à un rythme effréné, voyant des déficits être comblés et nécessitant la présentation de tirs de barrage.

Certes, la saison est encore jeune, mais si les 80 rencontres devant être jouées s’avèrent tout aussi divertissantes, le spectacle offert au Centre Bell aura de quoi nous délecter et faire vibrer la métropole tout l’hiver.

Alors, quelle est la recette du Tricolore lui permettant de garder ses partisans sur le bout de leurs sièges en ce début de campagne?

tableau 1À l’attaque, le Canadien n’a qu’un seul objectif en tête : foncer vers le but adverse le plus incessamment possible.

Le CH est une formation extrêmement rapide, ce qui lui permet de contre-attaquer avec une vitesse déconcertante. À l’aide de ce procédé, le Canadien se hisse au 1er rang de la LNH quant au nombre de surnombres générés. Lors de ces séquences, le Tricolore parvient à exploiter la zone payante avec une grande efficacité.

Il en résulte que la Sainte-Flanelle cadre un volume impressionnant de tirs de qualité, soit provenant de l’enclave et du bas de l’enclave, comme le confirment les statistiques avancées.

Lancer depuis l’enclave est la clé pour inscrire des buts dans la LNH, alors que les gardiens n’ont jamais été aussi performants qu’aujourd’hui. Depuis cet emplacement, le tireur bénéficie d’un angle de tir optimal pour tromper le cerbère alors que le temps de réaction de celui-ci y est minimal.

Ainsi, il ne faut pas se surprendre que la troupe de Claude Julien ait pour mission d’exploiter au maximum l’enclave, ce qui donne lieu à des actions époustouflantes. Cette stratégie rapporte d’ailleurs des dividendes alors que tous les buts inscrits par le CH le furent depuis cette zone.

Non seulement le Canadien décoche fréquemment depuis l’enclave, il y fait également très bien circuler le disque. Le Tricolore a complété un grand nombre de passes devant la cage adverse, ce qui a souvent mené à des lancers sur réception. Ces actions compliquent grandement la tâche du gardien qui doit se déplacer avec explosivité et repérer rapidement la rondelle qui change constamment de direction.

L'envers de la médaille est que les adversaires du Canadien ont également profité d’un grand nombre de surnombres, ce qui leur a permis de cadrer beaucoup de lancers de qualité.

tableau 2Les deux rencontres du Canadien étant disputées à vive-allure, alors les deux formations traversaient rapidement la glace avant que l’autre équipe n’ait eu le temps de se repositionner, sachant que les défenseurs se sont souvent joints aux montées offensives. Ainsi, les vagues d’attaque se succédèrent d’un côté comme de l’autre, ce qui a tenu les partisans en haleine.

En ce début d’année, le Tricolore est la pire formation de la LNH quant au nombre de tirs accordés depuis l’enclave et le bas de l’enclave. Conséquemment, Carey Price a dû se dresser tel un mur pour enrayer les occasions de l’adversaire, bien que globalement son pourcentage d’arrêts et sa moyenne de buts alloués puissent laisser présager autrement.

Parallèlement, le Canadien a aussi commis énormément de revirements dans son propre territoire, ce qui a directement offert des chances de marquer à l’adversaire.

Samedi contre les Maple Leafs, deux de ces bourdes ont été commises par les recrues Cale Fleury et Nick Suzuki, et ont été à l’origine de deux buts torontois. Il est normal et compréhensible que les jeunes fassent des faux pas, et ces bévues risquent heureusement de se faire de plus en plus rares au fur et à mesure que la saison progressera.

En somme, la marge de progression du Canadien est extrêmement intéressante alors qu’il peut facilement améliorer son rendement défensif, ce qui facilitera le travail de Carey Price. Le défi sera plutôt d’être davantage hermétique défensivement sans que cela n’affecte son efficacité en contre-attaque qui est la clé de sa réussite offensive.

Il s’agit d’un beau casse-tête pour Claude Julien qui doit trouver une façon d’optimiser le rendement de son équipe sans pour autant lui faire perdre son ADN.