« J’ai joué pour plusieurs bonnes équipes et avec plusieurs bons joueurs… c’est difficile en ce moment. Nous avons tellement de joueurs qui ont tout donné pour en arriver ici. La pilule est dure à avaler. »

Ces mots exprimés difficilement par Brendan Gallagher mercredi soir, larmes aux yeux et à court de mots, résument assez bien les sentiments vécus par le vestiaire du Canadien, après la douloureuse défaite en cinq matchs contre le Lightning en finale de la coupe Stanley.

« C’est la raison pour laquelle nous n’arrêterons pas. Pour nous, pour moi, pour l’équipe, pas question que ces gars-là partent sans le trophée un jour. C’est un long chemin. Tous les joueurs méritent une autre chance et c’est à nous de se la donner », a exprimé l’entraîneur-chef par intérim Dominique Ducharme, de passage au podium après les commentaires émotifs du guerrier du Canadien.

Si près, mais à la fois si loin du but, le Canadien aura démontré beaucoup de résilience pendant cette longue aventure de 22 matchs, qui n’aura pas pris la tournure souhaitée lors du sprint final.

« On s’est battu, on a montré beaucoup de caractère. On a montré qu’on est un groupe uni, mais c’est dur de voir les joueurs après et d’avoir à passer à travers ça. Plusieurs joueurs étaient blessés. Ils ont saigné, ils se sont battus, mais ils n’ont jamais abandonné », a ajouté Ducharme.

Une moyenne de buts alloués de 2,28 et une efficacité de 0.924 en 22 matchs, il semble que ce n’était pas suffisant pour Carey Price, qui a tenu à prendre une partie du blâme après avoir connu un début de série plus difficile.

« Je ne crois pas que j’ai assez bien joué au début de la série. »

À peine avait-il le temps de compléter sa phrase que le capitaine Shea Weber avait pris la parole, pour réfuter tout ce que Price venait de dire.

« Je ne crois pas que c’est le cas du tout. Nous n’étions pas assez bons devant Carey. Ils sont une bonne équipe et ils ont été meilleurs que nous. »

De la fierté dans le vestiaire

Malgré cette douleur profonde éprouvée par le Canadien, l’équipe peut se targuer d’avoir surpris l’univers hockey au complet en atteignant une première finale de la coupe Stanley en 28 ans, ce que peu de gens auraient pu prédire. Les sacrifices ont été nombreux et les joueurs ont tout laissé sur la patinoire pour finalement avoir ce goût amer en bouche de la défaite, mais le Tricolore pourra tout de même regarder son parcours avec fierté.

« Je suis vraiment fier de l’équipe. Ç’a pris beaucoup d’énergie et de temps pour retrouver notre jeu. On l’a retrouvé en séries, mais ce n’était pas assez. On a accompli quelque chose de gros », a fièrement, mais difficilement admis Phillip Danault.

« Je ne peux que remercier [mes coéquipiers]. Chaque joueur de cette équipe a donné tout ce qu’il avait à chaque soir. Il n’y a aucune équipe qui est plus forte que nous. Nous avons montré beaucoup de résilience », a ajouté Gallagher.

Ducharme n’avait également que des fleurs à lancer à ses joueurs après le match.

« Je suis fier de ce groupe et je leur ai dit après le match. Nous devions passer à travers plusieurs difficultés. Nous avons continué d’avancer et de devenir meilleurs. Nous devons utiliser ces apprentissages. Nous voulons revenir ici avec un résultat différent. »

S’il est encore trop tôt et trop douloureux pour prendre un pas de recul et jeter un coup d’œil différent à ce parcours, tout le monde est unanime dans le vestiaire : les Canadiens ont grandi à travers ce long parcours et pourront certainement tirer avantage des nombreuses leçons apprises.

« C’est une défaite difficile, mais à chaque revers, j’ai le sentiment d’avoir appris. Aussi douloureux que ce soit présentement, parfois il faut vivre cette douleur et ces sentiments pour pouvoir être appelé un champion. C’est peut-être le parcours que nous avions besoin », a sagement exprimé Gallagher.

Les attentes envers le Canadien n’étaient pas très élevées avant ce parcours en séries. Celles de Dominique Ducharme et de son groupe l’étaient davantage par contre, eux qui ne se voyaient nulle part ailleurs qu’en finale.

« Les attentes de l’extérieur n’étaient pas élevées. Nous, on avait de plus grosses attentes, c’est ici qu’on voulait être. Si on l’avait dit avant les séries, on se serait peut-être fait traiter d’idiots. On aurait aimé gagner trois matchs de plus. C’est difficile à prendre. Ça fait partie du processus d’apprentissage et une chose certaine, on a grandi comme équipe. »

Et les attentes seront-elles aussi élevées pour les années à venir? Poser la question, c’est y répondre.

« Maintenant on va travailler pour que la prochaine fois, on ait 3 victoires de plus. »