«C'est un beau vote de confiance » - Samuel Montembeault
Samuel Montembeault avait le sourire facile depuis quelques jours, et il avait une bonne raison.
Le Canadien a encaissé deux revers au cours du week-end, mais le gardien québécois est rentré à Montréal le coeur léger. Il a appris qu'il représentera le Canada à la Confrontation des 4 Nations lors d'un appel du directeur général adjoint de l'équipe canadienne, Julien BriseBois.
«Nous étions dans l'autobus quand Julien BriseBois a essayé de m'appeler. Je lui ai envoyé un message pour lui dire que j'allais le rappeler plus tard, a raconté Montembeault jeudi midi. Kent (Hughes, le directeur général du Canadien) est venu me dire de le rappeler tout de suite, mais on aurait pu entendre une mouche voler dans l'autobus. Quand je l'ai rappelé, il m'a annoncé la bonne nouvelle.
«C'est la première fois depuis longtemps que les meilleurs joueurs au monde vont participer à un tournoi international. Ce sera spécial d'être là. Même pour les entraînements, ce sera fou avec les McDavid, MacKinnon, Crosby et compagnie. Ce sera du hockey relevé. C'est vraiment spécial.»
La composition complète des équipes du Canada, des États-Unis, de la Finlande et de la Suède a finalement été dévoilée mercredi. Les journalistes spécialisés des diffuseurs officiels avaient ébruité les informations la veille sans dire que tout était coulé dans le béton.
Montembeault avait eu du mal à cacher son bonheur après la victoire en prolongation de 2-1 du Canadien face aux Islanders de New York, mardi. Un peu moins de 36 heures plus tard, il pouvait exprimer sa joie en toute quiétude.
«C'est un beau vote de confiance, a-t-il souligné. Plusieurs directeurs généraux de la LNH ont travaillé ensemble pour choisir la formation. C'est spécial de voir qu'ils sont plusieurs à me faire confiance pour être l'un des trois gardiens à représenter le pays.»
Les deux autres gardiens choisis sont Adin Hill, des Golden Knights de Vegas, et Jordan Binnington, des Blues de St. Louis.
Aucun des trois gardiens n'a de longueur d'avance pour le rôle de numéro 1, pour l'instant, du moins.
«Il reste deux mois avant le tournoi et beaucoup de choses peuvent se produire, a rappelé Montembeault. Le gardien partant sera probablement celui qui connaît la plus belle séquence en arrivant au tournoi. (...) À moi de jouer du bon hockey d'ici là.»
Deux représentants en blanc et bleu
Montembeault ne sera pas le seul joueur du Canadien à participer au tournoi, qui aura lieu du 12 au 20 février à Montréal et Boston.
Les attaquants Joel Armia et Patrik Laine représenteront la Finlande.
Les joueurs européens attachent souvent beaucoup d'importance aux compétitions internationales et Armia croit que ce sera vrai aussi pour ce tournoi, même s'il est organisé par la LNH et l'Association des joueurs de la LNH, et non la Fédération internationale de hockey sur glace.
«J'ai reçu tellement de messages de félicitations hier (mercredi). Je suis certain qu'il y aura un grand intérêt pour ce tournoi en Finlande», a dit Armia.
«Ça fait longtemps que les joueurs de la LNH ont participé à un tournoi de cette envergure en raison de leur absence aux deux derniers Jeux olympiques. Personnellement, je suis particulièrement fier d'avoir été choisi», a-t-il ajouté.
Autant la sélection de Laine que celle d'Armia peuvent surprendre. Laine disputait mardi un premier match régulier en près d'un an en raison de deux blessures et d'une pause pour sa santé mentale. Armia, lui, n'est pas le plus productif chez le Canadien. Toutefois, il remplit bien son mandat comme joueur de soutien.
«Il est probablement notre meilleur attaquant en infériorité numérique, il joue bien dans sa zone et parvient aussi à générer de l'attaque et il peut également jouer en avantage numérique, a énuméré Laine en vantant son compatriote et coéquipier. Il est comme un couteau suisse et il est important de compter sur des joueurs comme lui.»
Armia a d'ailleurs affirmé qu'il s'attendait à jouer un rôle similaire avec la Finlande à celui qu'il a chez le Canadien.
Des déceptions pour Suzuki et Caufield
Plusieurs observateurs croyaient aux chances des attaquants Nick Suzuki et Cole Caufield d'être sélectionnés respectivement par le Canada et les États-Unis. D'autres joueurs leur ont finalement été préférés.
Pourtant, seulement deux joueurs ont marqué plus de buts que les 16 de Caufield à travers la LNH avant les matchs de jeudi (Sam Reinhart, avec 18 buts, et Leon Draisaitl, avec 17 buts). Pour sa part, Suzuki se classait au 11e rang parmi les attaquants canadiens avec 26 points en 25 matchs.
«C'est dommage de ne pas avoir été choisi, surtout qu'une portion du tournoi aura lieu à Montréal, a reconnu Suzuki. Mais ce n'est pas facile d'obtenir une place au sein de l'équipe canadienne. Beaucoup d'autres joueurs sont dans la même situation que moi et sont déçus. Je ne vais pas trop y penser et me concentrer sur mon travail ici, avec le Canadien.»
Un journaliste d'Edmonton avait critiqué la décision de Suzuki de refuser une invitation de Hockey Canada pour participer au Championnat mondial le printemps dernier. Suzuki ne croit pas que sa décision a joué contre lui.
«J'affronte les meilleurs joueurs au monde chaque soir. Je pense que ça démontre ce que je suis capable de faire», a-t-il dit.
Caufield n'a pas rencontré les médias montréalais jeudi midi.
L'entraîneur-chef du Canadien de Montréal, Martin St-Louis, a dit comprendre les émotions que peuvent ressentir Suzuki et Caufield, lui qui s'est déjà retrouvé dans la même situation durant sa carrière de joueur.
«Nous sommes tous compétitifs et vous ne pouvez pas vous empêcher de ressentir ce sentiment de déception, a-t-il dit. Mais vous devez tourner la page.
«La vie n'est pas toujours juste, mais il ne faut pas s'arrêter à ça. Il faut continuer à travailler et je m'attends à ce que mes joueurs fassent ça», a conclu St-Louis.