Il venait d’arriver avec le Canadien. Son regard d‘enfant, ses joues roses et ses réponses timides le démarquaient des autres joueurs de l’équipe. Ce jeune homme de 20 ans démontrait toutefois, déjà, une belle maturité dans ses propos.

Il a aussi bien paru sur la patinoire lors des deux matchs où le Tricolore a fait appel à ses services cette saison. Renvoyé dans la LAH trois jours après sa victoire en prolongation face aux Sénateurs, Primeau a poursuivi son apprentissage de belle façon, si bien qu’il a été nommé sur la formation étoile des recrues du circuit grâce à une fiche de 17-11-3 avec une moyenne de buts alloués de 2,45 et un taux d’efficacité de ,908.

Primeau affirme que la dernière saison fut tout un apprentissage. « Le fait d’avoir été en mesure de jouer avec plusieurs gardiens de buts (Keith Kinkaid, Charlie Lindgren, Michael McNiven) complètement différents, m’a aidé beaucoup. J’ai pu apprendre de chacun d’eux. Ça été très bon pour mon développement et ça m’a aidé à comprendre ce que ça prenait pour être un professionnel. »

Primeau donne aussi beaucoup de crédit à l’entraîneur des gardiens du Rocket, Marco Marciano, pour son développement.

Ce ne fut pas une saison de tout repos pour Primeau. Comme tous les joueurs à Laval, il a connu des hauts et des bas mais deux éléments en ressortent : les moments difficiles ne l’ont pas affecté et les bons moments ne lui ont pas enflé la tête. Il a terminé la campagne en force avec 5 victoires à ses 6 derniers départs, affichant au cours de cette séquence, une moyenne de buts alloués de 1,63 et un taux d’efficacité de ,938.

« Je sais ou je veux aller et pour m’y rendre, je dois passer par l’adversité. Je dois rester calme et vivre le moment présent. »

Cette phrase est revenue souvent au cours de l‘entretien téléphonique du fils de Keith avec les journalistes. C’est d’ailleurs exactement ce qu’il a répondu lorsqu’on lui a demandé s’il préférait devenir le second de Carey Price l’an prochain ou demeurer avec le Rocket en ajoutant : « Je ne veux pas me mettre de la pression inutile. Tout ce que je peux faire c’est de continuer à m’améliorer et de devenir plus fort. »

Est-ce que sa courte expérience de deux matchs dans la LNH l’a aidé à augmenter sa confiance? À se situer par rapport à son avenir dans la LNH?

« Quand j’ai été cédé à Laval après mes deux matchs, les dirigeants du CH m’ont dit que l’équipe avait confiance quand J’étais devant le filet, c’était incroyable à entendre. Ça m’a beaucoup aidé à avoir un bon état d’esprit ».  

Combien de temps avant que Cayden Primeau soit prêt?

Ce qui fut bon pour lui aussi fut de côtoyer Carey Price. « Ça m’a ouvert les yeux! » affirme-t-il. De voir un des meilleurs gardiens au monde travailler aussi fort pendant les entraînements, à chaque exercice,  de le voir se battre pour chaque rondelle, pour chaque tir, que ce soit la veille d’un match ou plusieurs jours avant, c’est impressionnant », d’expliquer Primeau.

Il admire aussi la personnalité de Price. « C’est un gars réservé, tranquille, mais d’être autour de lui, de pouvoir l’observer, c’était bon pour moi. Il a une telle présence dans le vestiaire, c’est incroyable ».

Réservé, calme, tranquille, tous des qualificatifs qui servent aussi à décrire Cayden Primeau. On ne lui mettra pas de pression comme il ne dit si bien, mais ce choix de 7e ronde en 2017 a démontré de belles choses dans l’organisation du Canadien depuis ses débuts. Il n’en tient maintenant qu’à lui de mettre en pratique ce qu’il a appris au cours de la saison et ses séjours avec le Canadien pourraient finir par s’allonger au-delà de deux matchs.