C’est le 11 mars 1996 que les Canadiens de Montréal ont disputé le dernier match de leur histoire au Forum, avant de déménager au Centre Molson, devenu aujourd’hui le Centre Bell.

Pierre Turgeon, qui était alors le capitaine du CH, se souvient comme si c’était hier de cet évènement.

« C’était un privilège d’être à Montréal, d’être capitaine, de voir toute la cérémonie qui s’est passée avec les légendes sur la patinoire : Maurice Richard, M. Béliveau... Tous les capitaines étaient là, c’était incroyable », a raconté Turgeon à Pierre Houde lors de l’émission Et le but! « Ç’a été un privilège de vivre ça. J’en parle aujourd’hui et ça me donne encore des frissons. »

« Disons que ça allait vite cette année-là! »

Les célébrations ont été marquées notamment par le passage du flambeau et la fameuse ovation à Maurice Richard qui a duré presque huit minutes.

« Il y a toujours une bonne ambiance au Forum, mais l’ambiance lors de la dernière partie était unique. L’ovation de Maurice Richard, c’était incroyable. Quand on pensait que ça finissait, ça reprenait et ça continuait. On a été privilégiés de vivre ça. Ça va toujours rester, ç’a été un moment inoubliable. »

Le Tricolore a ultimement triomphé 4-1 aux dépens des Stars de Dallas lors de cette journée haute en émotion. Affublé du « C » sur son chandail, Turgeon dit avoir ressenti une certaine pression pour conclure ce chapitre sur une bonne note.

« C’est certain qu’il y avait de la pression pour l’équipe et pour le capitaine. On voulait bien terminer. Il y en avait une, mais c’était une belle pression. C’était le fun, c’était un bon challenge », dit-il.

L’ancien gardien de but Jocelyn Thibault était devant le filet pour ce dernier match au Forum à seulement 21 ans, puis avait gagné le premier au Centre Molson. Quelque mois auparavant, le 6 décembre, il s’était amené à Montréal dans l’un des échanges les plus marquants de l’histoire du Bleu-blanc-rouge. Le directeur général Réjean Houle avait envoyé Patrick Roy et Mike Keane à l’Avalanche du Colorado en retour de Thibault, Martin Rucinsky et Andrei Kovalenko.

« Ça allait vite cette année-là, affirme Thibault, qui est alors devenu le gardien no 1. « Ç’a été une année remarquable à plein d’égards, avec la grosse transaction avec moi, Patrick Roy et d’autres joueurs impliqués. J’étais jeune mais j’ai vraiment aimé mon année. On a eu une belle saison, j’avais des bons coéquipiers et j’ai adoré ça. J’ai eu le temps d’apprécier ce qui se passait sans sentir de pression supplémentaire, peut-être à cause de la naïveté de mes jeunes années. »