MONTRÉAL – Pour la deuxième fois en un peu plus de 24 heures, le Canadien a laissé filer un précieux point dans les dernières minutes de la troisième période, samedi.

 

La veille, à Buffalo, Jeff Skinner avait forcé la tenue d’une période supplémentaire en créant l’égalité à 17:34 du dernier vingt. Il s’était ensuite lui-même chargé de compléter la remontée en prolongation.

 

À son retour au Centre Bell, le Canadien s’est de nouveau montré incapable de protéger ses acquis. À 17:03 de la troisième période, John Moore a dégonflé le ballon des locaux en allumant la lumière rouge derrière Carey Price. Les Bruins de Boston, qui avaient battu les Penguins de Pittsburgh la veille, ont ainsi quitté Montréal sans même laisser de prix de consolation à leurs vieux rivaux.

 

Deux matchs, deux buts décisifs encaissés dans des circonstances pas si différentes pour le Canadien, en ce sens qu’à chaque fois, l’un des siens se trouvait au cachot au moment du coup d’assommoir. Samedi, c’est Jonathan Drouin qui a permis aux Bruins de terminer la rencontre en position de force en portant son bâton au visage de David Backes pendant que celui-ci le pressait en échec-avant.

 

« C’est quelque chose qu’on ne peut pas continuer à faire si on veut gagner des matchs, a raisonné l’entraîneur-chef Claude Julien lors de son bilan de circonstance. On a besoin d’une meilleure discipline de la part de tout le monde. »

 

Drouin a fait face à la musique dans le vestiaire des perdants, mais disons qu’il est passé vite sur quelques chansons. Visiblement frustré, il a prudemment répondu à quatre questions en français avant qu’un représentant de l’équipe ne le remercie pour sa présence et n’invite les journalistes à poursuivre leur travail dans un autre coin de la pièce.

 

Lorsqu’on lui a fait remarquer que Drouin avait semblé prendre le blâme pour le dénouement malheureux à sa sortie du banc de punition, Julien n’a pas cherché à défendre son attaquant vedette.

 

« Une punition à ce moment-là du match, ce n’est pas une punition que tu veux prendre. S’il a dit que c’était sa faute, il a raison. Dans un match où ou revient de cette façon pour égaliser, il faut vraiment être disciplinés. C’est sûr que même si [Backes] est venu après lui, il lui a donné un double-échec. C’était un quatre minutes. »

 

La frustration est aussi compréhensible qu’évidente chez le Tricolore. L’équipe a maintenant subi quatre défaites de suite, dont deux contre des rivaux directs.

 

« Le simple fait d’opposer deux équipes qui se suivent d’aussi près au classement suffit à créer toute cette animosité. Ajoutez à ça la rivalité qui existe entre ces deux organisations et ça donne ce que vous avez vu ce soir. On s’est bien battus, mais on a assurément pris trop de pénalités et même si nos unités spéciales ont bien fait, la dernière a fait mal », maudissait Brendan Gallagher.   

 

« Avec notre situation au classement, ça nous prenait plus qu’un point dans ce programme double, déplorait Andrew Shaw. On avait vraiment besoin de cette victoire ce soir. »

 

« On n’a pas joué un mauvais match, tentait d’atténuer Julien. On a eu des hauts et des bas et j’ai aimé le fait qu’on se soit accrochés même si on accusait un retard de deux buts. On n’a pas joué une mauvaise deuxième période, on a eu nos chances. Il y a beaucoup de bonnes choses à retenir de ce match, mais tout ça est entaché par la défaite. »

 

Shaw s’est dit confiant que le prochain séjour à domicile, qui s’étirera jusqu’au 4 décembre, permettra à l’équipe de stabiliser sa situation.

 

« Notre calendrier n’était pas le plus facile à gérer dernièrement. Je crois que les prochains jours nous permettrons d’accumuler du momentum. On n’a qu’à commencer notre prochain match comme on a terminé celui-ci et tout ira bien. » ​