Si le Canadien de Montréal veut connaître du succès, Carey Price doit être son meilleur joueur.

Or, depuis que le gardien du Tricolore a été affligé par les blessures, il ne performait plus au niveau qu’il lui a permis de rafler les trophées Hart, Jennings, Vézina et Lindsay lors de la saison 2014-2015.

Dire que Price a connu une saison 2017-2018 difficile serait un euphémisme. Son plus récent début de campagne n’a guère été plus convaincant. Même que nombreux ont été ceux qui ont sourcillé lorsque la LNH a annoncé que le cerbère devait être le représentant de la Sainte-Flanelle au match des Étoiles, invitation qu’il a finalement déclinée.

Heureusement pour les amateurs du Canadien, Price a su élever son jeu lors du dernier mois, à un tel point qu’il est possible de se demander si le numéro 31 est de retour au sommet de son art.

Tableau Carey Price

Avant le 19 décembre 2018, Price affichait un pourcentage d’arrêts de 89,8 %. Depuis, son taux d’efficacité se chiffre à 94,5 %.

Au-delà des statistiques, quelle est la mission première d’un gardien de but? Donner une chance à son équipe de l’emporter à chacune de ses sorties. C’est exactement ce qu’a fait Price lors du dernier mois en effectuant les arrêts importants, arrêts qui à eux seuls peuvent faire basculer le rythme de la partie. Trop souvent par le passé, Price n’avait pas été en mesure de s’illustrer en temps opportun.

Le numéro 31 du Tricolore n’a jamais accordé beaucoup de buts depuis la périphérie. C’était plutôt face aux tirs décochés depuis le haut de l’enclave que Price ne performait pas à la hauteur d’un gardien pouvant aspirer à être le meilleur de sa profession.

Lors du dernier mois, Price a certes été un peu plus efficace face aux tirs décochés depuis le bas de l’enclave, mais surtout, il n’a pas été trompé par un seul lancer ayant pour origine le haut de l’enclave.

Ce fait d’armes est d’autant plus impressionnant considérant que le gardien moyen de la LNH ne contre que 88,5 % des tirs décochés depuis le haut de l’enclave. Cela s’explique par le fait que le tireur y bénéficie d’un angle de tir optimal, alors que le temps de réaction du cerbère y est minimal.

Comment expliquer cette métamorphose dans le jeu de Price?

D’abord, il semble être dans un bien meilleur état d’esprit. Price a indéniablement retrouvé du plaisir à jouer au hockey. Son large sourire lorsqu’il a félicité Antti Niemi pour son brio face aux Panthers ou son fou rire lorsque Mete a failli marquer son premier but dans la LNH sur un dégagement lobé la semaine dernière en sont de parfaits exemples.

Ensuite, Price a certainement apporté des modifications techniques à son jeu qui rapportent aujourd’hui des dividendes. Un exemple probant à cet égard est qu’il accorde beaucoup moins de retour de lancers.

Tableau Carey Price

Plus précisément, lors du dernier mois, Price a été plus fréquemment capable de geler la rondelle lorsqu’il reçoit un tir. Lorsqu’il n’a pas été en mesure de réaliser pareille action, il a mieux dirigé ses retours, en accordant beaucoup moins dans l’enclave.

Ce sont deux indices irréfutables confirmant que Price a modifié des aspects techniques pour rehausser son jeu, ce qui est probablement directement en lien avec ses plus récents succès.

Il va sans dire que le travail des défendeurs de Price s’est vu grandement facilité, alors que ceux-ci n’ont plus aussi souvent à courir après le disque à la suite d’un tir et que les adversaires profitent de moins d’occasions à la suite d’un retour récupéré dans la zone payante.

Encore plus important, lorsqu’un gardien est intraitable comme l’est actuellement Price, c’est toute l’équipe qui gagne en confiance.

Dans la Mecque du hockey, tous les faits et gestes du meilleur joueur de l’organisation sont scrutés à la loupe. Peu importe ce qu’en diront les mauvaises langues, lors du dernier mois, le gardien du Tricolore a livré la marchandise. Le défi sera désormais d’inscrire ces succès dans la durée.

La coupe Stanley ne se gagne pas au mois d’octobre. Quitte à connaître un début de saison en deçà des attentes, ce qui importe réellement, c’est d’ouvrir la machine à temps pour les séries éliminatoires.

La marque des grands sportifs est que plus gros est l’enjeu, meilleurs ils sont. Il suffit de penser aux LeBron James, David Ortiz, Sidney Crosby et Cristiano Ronaldo de ce monde.

Un calendrier de 82 parties est éreintant. Tous les joueurs connaissent inévitablement des hauts et des bas. Ce qui est de bon augure, c’est que Price semble monter en puissance, lui qui a trop souvent manqué de gaz lors de la danse printanière après avoir connu une saison régulière exceptionnelle.