BROSSARD – Phillip Danault n’a quand même pas commencé sa carrière avec une équipe évoluant dans un certain anonymat comme les Coyotes, les Devils ou les Hurricanes. Il appartenait aux Blackhawks de Chicago qui représentent le nouveau modèle d’une dynastie dans la LNH.

Pourtant, il n’hésite pas à admettre que son échange l’ayant envoyé au Canadien a complètement changé sa réalité quotidienne.

« C’est totalement différent! », a-t-il admis sans aucunement voir cet autre univers de manière négative.

« La popularité de l’équipe est différente à l’extérieur de la patinoire et il faut faire plus attention, je pense que c’est normal », a mentionné le joueur de centre.

À travers ses 32 premiers matchs dans le circuit Bettman, dans l’uniforme des Hawks, Danault se retrouvait dans un environnement moins frénétique qu’à Montréal. Depuis la transaction du 26 février, Danault a été plongé dans le monde particulier du Tricolore et il a savouré le côté le plus réjouissant de cette réalité quand il a inscrit son premier but, mardi soir, avec sa nouvelle organisation.

Après avoir encaissé le choc de quitter l’une des puissances du hockey, Danault a rapidement raccroché un sourire à son visage. À l’approche des meilleures années de sa carrière, il a hérité du privilège de jouer pour l’équipe de sa province natale.

Par contre, ce changement nécessite une adaptation de taille puisqu’il est instantanément devenu un centre d’attention en tant que Québécois et francophone. Danault a pu se tourner vers son agent, Stéphane Fiset, pour le préparer à cette réalité.  

« Quand je jouais à Chicago, on se parlait, mais pas aussi souvent que maintenant. Le contexte est différent à Montréal et je suis très content de miser sur son support. Il faut être vigilant et il a eu de très bons conseils pour moi, il a déjà joué pour le Canadien en plus », a convenu Danault à propos de son agent qui œuvre pour la firme de Don Meehan.

Dès que la transaction a été conclue, Fiset savait qu’il aurait à offrir certains conseils à son client de 23 ans.

« Au moins, le Canadien encadre et prépare bien ses joueurs. Mon rôle était de lui faire comprendre que les journalistes vont être nombreux et qu’il sera sollicité souvent autant pour après les entraînements que les matchs. Il est quand même l’un des rares francophones dans le club », a expliqué Fiset.

« Je devais aussi le préparer pour les distractions. En arrivant à ce moment-ci de la saison, il reste dans un hôtel au centre-ville et ce n’est pas vrai que tu restes toujours dans ta chambre, les distractions sont nombreuses », a ajouté le résident de Victoriaville.

Fiset aurait pu « patiner » bien davantage avec un client plus problématique ou difficile à contrôler.

« Il est mature et il a beaucoup appris à Chicago, on peut dire qu’il a été dans une bonne école avant d’arriver ici. De plus, il est rendu à un point dans sa vie où il a une copine sérieuse, ça l’aide à bien démarrer son parcours à Montréal et ne pas se laisser distraire », a évoqué l’agent du nouveau numéro 24 du Tricolore.

Fiset a terminé sa carrière dans la Ligue nationale avec le Canadien en 2001-2002 et il a pris Danault sous son aile il y a déjà plusieurs années.

« Il faut dire que les Danault, ça fait longtemps que je les connais, ce sont de bons amis. Son père, Alain, était l’annonceur maison à Victoriaville quand je jouais (à la fin des années 80) pour les Tigres! Je travaille avec Phillip depuis qu’il a commencé dans le midget AAA avec les Estacades à Trois-Rivières », a précisé l’ancien gardien des Nordiques, de l’Avalanche, des Kings et du Tricolore.  

Un futur meneur au sein du Canadien?

Le directeur général Marc Bergevin a connu Danault lorsque les Hawks l’ont sélectionné au 26e rang en 2011. Il savait donc ce qu’il obtiendrait quand il a procédé à cette transaction. En Danault, il mettait la main sur un centre plus que fiable pour piloter le troisième ou le quatrième trio.

« Je veux continuer de progresser pour devenir le meilleur troisième centre que je peux. C’est important de le faire parce qu’ils sont plusieurs à être dominants à ce poste à travers la LNH. Je pense immédiatement à Ryan Kesler. Je dois aussi augmenter ma force physique pour aider mon travail sur les mises au jeu », a décrit Danault.  

« Je n’aime pas vraiment Kesler, mais il peut aider son équipe de plusieurs façons. Bien sûr, il y a Patrice Bergeron au sommet de cette catégorie, il est tout un exemple à suivre », a ciblé le Québécois parmi les joueurs desquels il peut s’inspirer.

Ses services sont déjà appréciés par le Canadien, mais il veut pousser la relation à un autre niveau.

« Je me suis toujours vu comme un joueur polyvalent qui est solide défensivement et qui peut contribuer à l’occasion en attaque. Je peux également accomplir le travail en infériorité numérique, je me vois comme un homme de confiance de l’entraîneur », a avancé le gaucher.

Dans son rôle d’évaluateur, Fiset ne se fait pas d’illusions sur le sommet que son dynamique client atteindra.  

« Je ne pense pas qu’il va monter sur les deux premiers trios dans la LNH, mais il peut facilement remplacer temporairement un joueur quand c’est nécessaire pour quelques matchs. Je le vois connaître une longue carrière comme troisième ou quatrième centre selon la profondeur dans l’organisation », a indiqué Fiset.

Par contre, il est persuadé que son protégé se hissera parmi les meneurs du Canadien au point de se voir confier une récompense d’envergure.

« Chose certaine, je le vois un jour avec une lettre sur son chandail. Il a été capitaine à l’âge de 17 ans dans le junior (avec Victoriaville). Ça démontre beaucoup de leadership de sa part. Il est tellement passionné qu’il fera un bon bout de chemin », a prédit Fiset.

« Les gens de Montréal vont l’adorer, il travaille très fort », a conclu l’agent qui ne s’inquiète pas du tout du prochain contrat à signer pour son client en raison de son statut de joueur autonome avec restriction.

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