Lors des deux saisons précédentes, le rendement de la brigade défensive du Canadien de Montréal avait soulevé de nombreux points d’interrogation. À ces occasions, le pilier à la ligne bleue, Shea Weber, avait dû s’absenter pendant une longue période de temps. Il fut alors facile de constater dans quelle mesure le Tricolore était dépendant du rendement de son capitaine.

En ce début de calendrier, il est possible d’argumenter que le groupe de défenseurs de la Sainte-Flanelle appartient à l’élite de la LNH à la lumière des statistiques avancées. Ces performances coïncident avec la présence de Weber qui est au sommet de son art, son impact étant indéniablement salutaire à l’ensemble de la brigade défensive.

Shea Weber est loin d’être le défenseur le plus flamboyant, mais il est extrêmement efficace.

Or, cette saison, l’unité défensive du Canadien n’est certes pas la meilleure sur papiers, mais elle s’avère très efficace, calquant son style de jeu sur celui-ci du numéro 6, privilégiant la simplicité aux actions à haut coefficient de difficulté.

Les récents succès du corps défensif s’expliquent immanquablement par l’influence du capitaine.

Shea Weber

À l’attaque, les défenseurs de la Sainte-Flanelle se hissent au sixième rang de la LNH quant au nombre de buts inscrits à forces égales pour chaque période de 60 minutes de jeu. Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est que tous semblent mettre la main à la pâte, alors que Ben Chariot et Victor Mete ont notamment déjà touché la cible à trois reprises à égalité numérique cette saison.

Les arrières du Tricolore parviennent à générer un nombre intéressant de chances de marquer en se joignant régulièrement à l’attaque et en exploitant la zone payante.

D’abord, leur vitesse leur permet de se joindre aux montées offensives et de provoquer des surnombres, n’hésitant pas à foncer au filet pour cadrer des tirs depuis l’enclave dès que l’opportunité se présente à eux.

De même, les arrières du CH complètent un nombre impressionnant de passes dans l’enclave, ce qui est généralement synonyme d’occasions en or, alors que le gardien doit alors effectuer un déplacement latéral explosif avant de se mesurer à un lancer décoché à bout portant.

Non seulement l’unité défensive du Tricolore est un protagoniste de premier plan au moment de créer de l’offensive, mais elle excelle aussi pour ce qui est de prolonger les séquences en zone adverse.

En effet, la brigade défensive du CH est extrêmement agressive en zone offensive au moment de bondir sur les rondelles libres, actions qui permettent au Canadien de continuer de bourdonner en territoire adverse.

Encore plus impressionnants, les défenseurs du Tricolore viennent au deuxième rang de la LNH quant au nombre de dégagements interceptés en zone offensive pour un même temps de glace à forces égales. Cela signifie que lorsque l’adversaire est sous pression et tente désespérément de libérer son territoire, les défenseurs du CH s’interposent avec aplomb, évitant que le disque ne quitte la zone offensive. Ceci permet au Tricolore de poursuivre sa séquence à l’attaque pendant que l’opposant est à bout de souffle et complètement désorganisé.

En somme, les arrières du CH réalisent les petits détails qui peuvent facilement passer sous silence, mais qui finissent ultimement par faire la différence.

Brigade défensive

Défensivement, les arrières du Canadien parviennent aussi à tirer leur épingle du jeu, réalisant un bon nombre de jeux défensifs et présentant un excellent taux d’entrées de zone contrées. Évidemment, en arrêtant l’adversaire, avant même que celui-ci n’ait eu le temps de s’installer en zone offensive, les défenseurs tuent dans l’œuf la menace offensive.

Le Tricolore parvient à réaliser pareil fait d’armes en distribuant de nombreuses mises en échec séparant le porteur et le disque, se hissant même au premier rang du circuit Bettman à ce chapitre. L’objectif d’un coup d’épaule ne devrait pas être de blesser l’adversaire ou de faire les faits saillants, mais bien de soutirer la rondelle à l’opposant, ce que les arrières du CH réalisent avec brio.

De même, les défenseurs du Canadien bloquent de nombreux lancers, ce qui est un indice probant voulant qu’ils lisent le jeu à merveille, anticipant les gestes de l’adversaire, en se positionnant dans les lignes de tirs.

Il s’agit de divers indices démontrant que les défenseurs du Canadien préconisent la simplicité et l’efficacité cette année. Une autre statistique éloquente à cet égard est la sélection de passes de la brigade défensive.

Brigade défensive

En territoire adverse, la passe la plus profitante est celle complétée dans l’enclave, alors que dans sa propre zone, il s’agit de la passe menant à une sortie de territoire. Or, pour chaque passe tentée, l’unité défensive montréalaise est celle tentant le plus régulièrement de compléter ces actions, délaissant les passes moins payantes.

Autrement dit, lorsque les arrières du CH sont en possession du disque, ils font tout pour être incisifs, et ce le plus rapidement possible. Ceci est en parfaite cohérence avec la stratégie que semble avoir adopté le corps défensif, à savoir simplicité et efficacité.

Un capitaine a pour obligation de mener ses troupes et d’être un modèle pour ses coéquipiers. La marque des grands meneurs est de rendre meilleur leurs coéquipiers et de soutirer le meilleur de ceux-ci. C’est exactement ce que fait Shea Weber.

Weber est le port étendard de l’efficacité et de la simplicité, modèle que copient actuellement ses partenaires à la ligne bleue et qui sourit à la brigade défensive.