Après avoir perdu trois duels cruciaux aux mains des Bruins de Boston en l’espace d’une semaine, ce n’est plus qu’une question de temps avant que le Canadien de Montréal ne soit mathématiquement éliminé. Avec une récolte de 44 points en 47 parties, le CH ne joue même pas pour ,500, qui est le seuil minimal de respectabilité dans la LNH. C’est tout simplement une saison à oublier.

Si la Sainte-Flanelle décide de liquider ses actifs avant la date limite des transactions, le joueur le plus susceptible de changer d’adresse est Tomas Plekanec. Le vétéran de 35 ans écoule présentement sa dernière année de contrat et ne profite pas d’une clause de non-mouvement.

Sur le plan personnel, le Tchèque pourrait bien atteindre l’impressionnant plateau des 1000 parties disputées dans l’uniforme tricolore s’il termine la saison à Montréal. Ce serait tout un exploit qui permettrait de souligner son apport important au club depuis de nombreuses années.

Il ne faut pas se faire d’illusion : le hockey demeure avant tout un business. Il faut rentabiliser son capital et penser avec sa tête, non avec le cœur. Si le Canadien se voyait offrir un jeune ou un choix au repêchage pour les services de Plekanec, Marc Bergevin aurait intérêt à considérer cette offre.

Alors, Plekanec pourrait-il intéresser une formation de la LNH aspirant aux grands honneurs? Absolument! Dans un rôle de soutien, le joueur de centre peut encore rendre de fiers services.

Le rendement de Tomas Plekanec cette saisonLorsqu’il est question de Plekanec, c’est la grande qualité de son jeu défensif qui est mise de l’avant. C’est compréhensible comme l’entraîneur-chef, Claude Julien, l’emploie fréquemment en désavantage numérique et que sa production offensive n’est plus intéressante.

Étonnamment, pour un même temps d’utilisation à forces égales, le numéro 14 réalise moins de jeux défensifs que l’attaquant moyen du Canadien. Les statistiques avancées révèlent plutôt que la principale force de Plekanec est sa gestion de la rondelle en zone défensive.

Plekanec récupère un nombre impressionnant de rondelles libres dans son territoire en raison de son sens de l’anticipation aiguisé et de son excellent positionnement. Cette facette du jeu s’avère extrêmement importante, car pour véritablement enrayer l’attaque adverse, il faut prendre possession du disque.

Le numéro 14 excelle également au moment d’orchestrer des sorties de zone, complétant beaucoup de passes depuis sa zone défensive. Ceci permet à son club de quitter avec célérité son territoire et de contre-attaquer avec vitesse.

Autrement dit, lorsque Plekanec est sur la patinoire, les attaques de l’adversaire ne risquent pas de s’éterniser. C’est ce qui pourrait faire en sorte qu’il puisse être tombé dans l’œil d’une équipe visant le Saint Graal.

Une autre force de Plekanec est qu’il ne fait mal à son équipe que très rarement, limitant au maximum son nombre de bévues. L’exemple le plus frappant à cet égard est son nombre de revirements. Pour chaque tranche de 20 minutes jouées à égalité numérique, Plekanec est l’attaquant du Canadien commettant le moins de revirements.

De même, Plekanec peut se voir confier des missions importantes aux cercles des mises en jeu en fin de rencontre. En zone défensive, il remporte 54,5 % des duels qui y sont disputés. Il ne fait aucun doute que tout entraîneur peut envoyer avec pleine confiance Plekanec au cercle de mise en jeu dans les moments importants.

D’accord, Plekanec ne risque pas de défoncer à nouveau les filets adverses une fois sous d’autres cieux, mais il fait bien toutes les petites choses dont l’importance est multipliée en séries. C’est un bon vétéran qui ne mettra jamais son équipe dans l’eau chaude. Pour ces motifs, plusieurs équipes gagneraient à s’enquérir de sa disponibilité.

Malgré tout, imaginer Plekanec portant un uniforme autre que celui du Canadien reste toujours aussi bizarre. Il faut bien se faire à l’idée, car ce scénario paraît plus que plausible à l’heure actuelle.