MONTRÉAL _ L'attaquant Cole Caufield souriait à pleines dents, lundi, après la séance d'entraînement du Canadien, rappelant le jeune homme souriant et rempli de promesses qui s'était présenté à Montréal à l'aube des séries éliminatoires le printemps dernier. Cette joie renouvelée tranchait avec l'air sombre qu'il affichait depuis le début de la présente campagne.

Sans l'évoquer directement, l'entraîneur-chef du Canadien Dominique Ducharme a reconnu que la disette actuelle de Caufield était peut-être attribuable, en partie, au fait d'évoluer dans un marché aussi compétitif que celui de Montréal.

« Ça peut être un piège, pas juste pour les jeunes joueurs - évidemment, peut-être encore plus pour les jeunes joueurs. On l'a déjà dit: dans notre marché, nous sommes passionnés, nous avons des partisans passionnés. Quand c'est bon, c'est très bon - on atteint peut-être même un niveau encore plus élevé -, et quand c'est mauvais, ça peut-être très mauvais.

« Et nous devons nous retrouver quelque part entre les deux (extrêmes). Pour un jeune joueur, devoir gérer tout cet environnement-là, en plus de devoir s'établir dans la LNH, ce sont des défis qui font partie de l'apprentissage aussi », a résumé Ducharme.

Ainsi, après avoir marqué quatre buts et amassé huit mentions d'aide en 20 parties éliminatoires l'été dernier, Caufield est toujours coincé à une maigre passe en 12 rencontres cette saison - une léthargie amplifiée par son différentiel de moins-7.

Son bref séjour de six matchs avec le Rocket de Laval, au cours duquel il s'est illustré avec deux buts et trois passes, semble toutefois lui avoir été bénéfique - malgré le langage non verbal qui disait le contraire à ses premiers jours dans la Ligue américaine de hockey.

Il a d'ailleurs souligné la contribution de son compatriote, Ryan Poehling, qui l'a accueilli à bras ouverts chez le Rocket.

« C'est un très bon coéquipier, et je suis très près de lui. Quand j'ai été rétrogradé, il a été le premier à m'appeler et à m'accueillir (à Laval). Il a vécu la même chose que moi, donc il comprenait ce que je vivais. Il est un véritable 'leader' là-bas, il pose les bons gestes et s'assure qu'on reste concentrés sur la tâche. à accomplir. C'est ce qu'il m'a dit et ça m'a aidé », a indiqué l'Américain âgé de seulement 20 ans.

Caufield a également salué le travail de l'entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle, qui l'a mis dans les meilleures dispositions possibles pour retrouver sa touche de marqueur naturel.

« Il garde les choses simples, t'encourage à ne pas trop réfléchir et à te développer à l'intérieur de sa structure de jeu. Pour moi, il s'agissait de m'offrir plus de temps de jeu et d'opportunités de toucher à la rondelle, ce qui m'a grandement aidé  », a noté Caufield.

Depuis son rappel du club-école jeudi dernier, Caufield n'a pas noirci la feuille de pointage. Il a plutôt été blanchi en deux matchs face aux Penguins de Pittsburgh et aux Predators de Nashville, et présente un différentiel cumulatif de moins-4.

Le principal intéressé jure cependant qu'il a l'impression que les choses se replacent tranquillement, et que son séjour avec le Rocket lui a fait le plus grand bien.

« Il fallait que je m'aère l'esprit et que je retrouve mes repères, de façon à rebâtir ma confiance. Ça m'a fait du bien, car j'ai pu me retrouver en tant que joueur de hockey, me détendre et oublier le bruit environnant. J'étais heureux de recevoir l'appel pour me ramener avec le grand club - j'avais des papillons, comme la première fois. J'avais l'impression d'avoir beaucoup d'énergie pour ces deux premiers matchs, et je veux m'assurer que ça continue ainsi. »

Le lauréat du trophée Hobey-Baker en 2020, remis au joueur par excellence de la NCAA, a résumé ainsi le message que le CH lui avait transmis après son rappel par le grand club.

« On m'a dit d'être moi-même, de ne pas trop réfléchir, et de jouer à ma façon et de garder confiance en mes moyens », a-t-il mentionné.

Alors, qu'a-t-il appris à Laval qui peut lui servir pour la suite de sa carrière de franc-tireur dans la LNH?

« Le plus important pour moi, c'est de m'assurer que je sois toujours en mouvement, afin de générer plus d'occasions de marquer. Je dois toujours être à proximité de la rondelle, et à proximité du filet adverse. C'est ce que je dois continuer de faire, et continuer d'analyser les séquences vidéo après les rencontres pour tirer des leçons. Mais j'aime bien l'état de mon jeu présentement, et je veux encore l'améliorer davantage », a-t-il assuré.

Et avec un peu de chance, qui sait, la lumière rouge recommencera peut-être à scintiller sous peu pour lui.