Contre toute attente, le Canadien continue de choquer le monde du hockey. Après avoir remonté un déficit de 3-1 face aux Leafs, Montréal a complété le balayage de Winnipeg avec leur 7e victoire consécutive.

 

La troupe de Dominique Ducharme est donc la première à officiellement confirmer sa place en demi-finale.

 

Les joueurs des Jets étaient visiblement frustrés tout au long de la série. Ils n’avaient aucune réponse à l’attaque du Canadien et semblaient anémiques offensivement. La suspension de Mark Scheifele a évidemment fait mal, mais les problèmes de Winnipeg étaient visibles même lors du premier match.

 

Le CH était le meilleur club lors de chacun des quatre duels. Plusieurs facteurs ont contribué au balayage, mais deux aspects en particulier ont retenu mon attention.

 

Une attaque balancée

 

Tout au long de la saison, la profondeur du CH est ce qui a fait la différence lors des séquences de succès. Ils n’ont pas de vedettes offensives comme la majorité des autres clubs de la division Nord, mais ils ont 4 trios qui peuvent mettre de la pression sans avoir une chute d’efficacité drastique entre chaque unité. C’est exactement de cette façon que le CH est venu à bout des Jets.

 

Montréal a reçu des contributions partout dans l’alignement. Des 20 joueurs qui ont pris la glace face aux Jets, seuls Josh Anderson, Paul Byron, Ben Chiarot, et Alexander Romanov n’ont pas noirci la feuille de pointage et 10 joueurs différents ont inscrit au moins un but. Cette répartition des responsabilités est également visible lorsque l’on regarde le temps de jeu des avants dans cette série.

 

Parmi ceux qui ont disputé au moins trois des quatre rencontres, quatre attaquants ont disputé plus de 18 minutes par match, tous portant l’uniforme des Jets: Kyle Connor (20:51), Andrew Copp (20:44), Blake Wheeler (19:54), et Nikolaj Ehlers (19:05). À l’autre extrême, seulement trois attaquants ont vu moins de 10 minutes et eux aussi évoluaient pour la troupe de Paul Maurice: Kristian Vesalainen (9:10), Nate Thompson (8:51), et Trevor Lewis (8:21). Pour le CH, c’est une distribution beaucoup plus balancée du temps de jeu. Phillip Danault a mené la charge avec 17:30 par match, alors que Eric Staal était le moins utilisé à 12:36.

 

Avec quatre trios efficaces, Ducharme a pu envoyer vague après vague de jambes fraîches dans la mêlée sans sacrifier la performance sur la glace, ne laissant pas de répit aux gros canons des Jets. De plus, chaque unité était efficace à sa façon, forçant Winnipeg à constamment devoir s’adapter. Le trio de Danault excelle aux deux bouts de la patinoire, le trio de Staal est capable d’appliquer un lourd échec avant, le trio de KK déborde de vitesse, et celui de Suzuki a un excellent QI hockey en plus d'avoir beaucoup de créativité offensive. La troupe de Paul Maurice n’avait simplement pas de réponse.

 

Rendre la vie facile à Price

 

Bien sûr, Carey Price mérite sa part de reconnaissance pour sa performance lors du 2e tour, mais les Jets se sont essentiellement tirés dans le pied lors des quatre matchs. Ils semblaient hésitants à décocher des tirs quand l’opportunité se présentait, comme s’ils recherchaient le tir parfait, sachant que le gardien du Tricolore est au sommet de sa forme en ce moment. La défensive du CH a fait du bon travail pour bloquer l'accès à son enclave et lorsque les Jets ont réussi à percer le centre du territoire offensif, ils ont été incapables de cadrer leurs tirs.

 

Graph JetsWinnipeg a touché la cible sur seulement 38 % de ses tirs de l’enclave en 4 matchs face au Canadien. Pour mettre cette marque en contexte, les Devils se sont classés au dernier rang dans la LNH cette saison à ce chapitre et ils ont tout de même atteint la cible plus souvent qu'ils l’ont raté, avec un taux d’efficacité de 55,5 %. Rater le filet sur près de deux tiers de ses chances de marquer viendra couler n’importe quel club, surtout contre un gardien comme Price, qui a rarement été battu par un tir sans écran ou déviation au cours de ces séries. Les Jets n’ont pas fait exception.

 

Maintenant, le CH obtient du repos bien mérité après avoir disputé 11 matchs en 19 jours. Ça laisse le temps à Petry de se remettre de sa blessure à la main, ainsi qu’au reste du top-4 défensif de reprendre des forces après avoir disputé plus de 22 minutes par match chacun depuis le début des séries. L’adversaire du CH est encore incertain, alors que la série entre les Golden Knights et l’Avalanche est égale à 2-2.

 

Peu importe qui émergera vainqueur, ce sera de loin le test le plus difficile de l’année pour le CH. Vegas et Colorado ont tous deux obtenu 82 points cette saison, à égalité au sommet de la ligue, et sont considérés comme des favoris pour mettre la main sur le trophée de Lord Stanley. Montréal nous a déjà surpris deux fois. Sauront-ils le faire à nouveau?