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« D'autres gars ont mieux fait que moi » - Mattias Norlinder

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LAVAL – Mattias Norlinder n'avait pas grand-chose à dire, si ce n'est que d'énoncer platement et lucidement les faits, au lendemain de son éviction du camp d'entraînement du Canadien.

« Je n'ai pas joué au meilleur de mes capacités et j'ai été coupé. D'autres gars ont mieux fait que moi. C'est pour ça que je suis ici », a exprimé le défenseur suédois après sa première séance sur glace avec le Rocket de Laval mardi.

Malgré ses 139 matchs d'expérience au niveau professionnel – 122 en Suède, 11 dans la Ligue américaine et six dans la Ligue nationale – Norlinder a été le premier des jeunes défenseurs qui convoitaient un poste à la ligne bleue du Tricolore à se faire renvoyer à la proverbiale table à dessin. Le sort de Justin Barron, Jordan Harris et Kaiden Guhle reste à déterminer, mais ce qui est certain, c'est qu'ils le devancent tous de façon assez évidente présentement dans la hiérarchie des espoirs du club.

Norlinder n'est pas en terrain inconnu à Laval. Il s'y est brièvement trempé les pieds avant de retourner en Suède l'hiver dernier, puis y est revenu à la fin de sa saison avec Frölunda. Il a pris part à cinq matchs en séries éliminatoires avant d'être blessé à la tête contre les Americans de Rochester.

L'ancien choix de troisième tour dit avoir eu besoin de deux mois de repos pour retrouver la forme. Il affirme avoir connu un bon été d'entraînement, mais pour une raison qu'il s'explique mal, il n'était pas dans les meilleures dispositions lorsqu'il s'est présenté au camp du Canadien.

« Un joueur veut toujours être à son mieux, mais je ne sentais pas que j'avais le même niveau de confiance que l'année dernière. Il me manquait un morceau du casse-tête », a-t-il dit sans être capable de donner plus de détails.

Ceci dit, la perspective d'obtenir un rôle important et d'atteindre la stabilité à Laval semble enchanter le jeune homme. De son propre aveu, il a encore besoin de temps pour s'adapter aux dimensions des patinoires nord-américaines. Il voit aussi d'un bon œil la possibilité d'obtenir des responsabilités régulières en avantage numérique.

Mais le chantier est vaste et s'étend bien au-delà de ces deux résolutions. Norlinder est un bon patineur, mais sa prise de décision avec la rondelle fait souvent défaut. Il a la fâcheuse tendance à en conserver trop longtemps la possession, rendant vains les efforts de ses coéquipiers pour s'offrir en option. Lors d'un match intra-équipe, mardi, on l'a vu transporter le disque du fond de sa zone jusqu'à la ligne bleue adverse, où l'attendaient quatre rivaux. Il a naïvement essayé de les déjouer un par un, une entreprise qui s'est vite transformée en échec.

« L'entonnoir se ferme vite dans la Ligue américaine, comme dans la LNH. Il faut qu'il apprenne à faire voyager la rondelle un peu plus vite, un peu plus de bonne heure pour ne pas arriver dans un entonnoir et n'avoir plus d'option », a approuvé l'entraîneur Jean-François Houle quand on a fait allusion à la séquence.

Houle confirme ce qu'à peu près tout le monde avec deux yeux est en mesure de conclure en observant le jeu de son jeune projet : trois ans après son arrivée dans l'organisation du Canadien, la liste des choses qu'il doit améliorer est exhaustive. Mais à 22 ans, il mérite encore le bénéfice du doute.

« On veut voir de la constance à chaque jour, autant dans les pratiques que dans les matchs. Pour nous, ça va être important que Mattias fasse des bonnes passes, qu'il se replie défensivement, qu'il soit un peu plus agressif. C'est un bon joueur qui a un très haut potentiel, mais il a encore beaucoup de choses à travailler pour peaufiner son jeu. Je pense qu'il le sait lui-même et ça va être important qu'il fasse tout ça avec de la constance », a synthétisé son entraîneur.