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RÉSULTATS

Dans les voiles de Dach, une brise ou une rafale?

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MONTRÉAL – Le 26 octobre dernier, Kirby Dach se dressait devant son casier, satisfait. Il venait de marquer non seulement son premier but de la saison, mais son premier en 583 jours. Après sept matchs vierges pour commencer l'année, il était confiant qu'il s'agissait du déclic dont il avait besoin pour retrouver sa touche offensive.

Ça n'a pas été le cas. Dach est ensuite tombé dans une longue léthargie encore plus longue. Dans les 19 matchs suivants, il n'a récolté que quatre passes décisives. Son bilan défensif au cours de cette période : -12. Son temps d'utilisation a diminué jusqu'à passer récemment sous la barre des 14 minutes.

Lundi, lors de la visite des Ducks d'Anaheim, Dach a d'abord continué de s'enfoncer dans les mêmes sables mouvants. En milieu de première période, sa passe mal avisée en zone offensive a redonné la possession de la rondelle à l'adversaire. Quelques secondes plus tard, l'avance du Canadien était de l'histoire ancienne.

Dach était alors une cible facile. Mais Martin St-Louis, qui n'a pas hésité dans le passé à pointer son jeune attaquant du doigt, ne croyait pas qu'il était justifié de le faire cette fois.

« Je n'ai pas aimé la première période de plusieurs de nos gars, mais j'avais l'impression que Dacher en avait une bonne dans le système, a dit l'entraîneur après le match. Malgré ça, il l'a terminée dans le négatif. Je trouvais ça plate pour lui. Mais des fois dans la vie, quand tu fais les bonnes choses, la chance te sourit. »

L'adage de St-Louis s'est concrétisé en début de deuxième période. À peine dix secondes après que les Ducks eurent pris les devants, leur gardien Lukáš Dostál a cafouillé avec la rondelle derrière son filet. Il l'a refilée à Juraj Slafkovský, qui a tout de suite repéré Dach seul dans l'enclave.

La chance lui est alors apparue sous la forme de trois tiges rouges formant un rectangle de 180 par 120 centimètres. Et devant celui-ci, absolument rien.

« J'imagine que c'est la seule façon dont j'allais pouvoir en marquer un, en ayant un but complètement désert en avant de moi », s'est moqué Dach après la rencontre.

Dans les célébrations qui ont suivi, le soulagement fut aussi perceptible sur le visage de Dach que sur celui de Slafkovský, qui n'avait pas contribué à l'attaque depuis quatre matchs. Les deux coéquipiers se sont fait une accolade bien sentie qui s'est prolongée une fois qu'ils eurent repris leur place au banc.

Slafkovský a blagué qu'il était surtout heureux d'avoir ajouté une mention d'aide à sa fiche, mais plus sérieusement, il a admis qu'il ressentait un grand bonheur pour avoir offert à son ami une raison de célébrer.

« Il n'y a rien comme marquer quelques buts pour retrouver sa confiance. C'est pas mal ce dont il a besoin et c'est la même chose pour moi. Le gardien laisse la rondelle derrière le but, vous le faites payer, c'est le genre de petit jeu qui redonne le sourire. »  

La présence réconfortante de ses coéquipiers, c'est l'une des rares valeurs sûres que Dach dit avoir retrouvées dans cette saison compliquée durant laquelle il tente de retrouver la santé et s'élever une fois pour toute au-delà du potentiel qu'on voit encore en lui.

« Je sens l'esprit de famille, l'amour et la confiance que tout le monde démontre envers ses coéquipiers dans ce vestiaire. Les gars sont heureux pour les succès des autres. C'est vraiment bien de sentir l'aide de tout le monde pendant cette séquence difficile. »

« Avoir de l'empathie, de la compassion, ce sont des qualités dont tu as besoin quand tu bâtis quelque chose, remarque St-Louis. Les gars savent tous de quoi [Dach] revient, à travers quoi il passe présentement et ils sont là pour lui, ils sont contents pour lui. »

Durant la série noire de son grand joueur de centre, St-Louis dit avoir vu un joueur « très engagé dans son processus pour se sortir de ça ».

« Ce que je remarque beaucoup, c'est que Kirby travaille sur beaucoup d'aspects de ce qui l'aide à retrouver son identité », assure le coach.

Les mêmes mots auraient probablement pu être prononcés en octobre, la dernière fois que Dach a marqué. L'espoir, cette fois-là, s'était avérée être de la pensée magique. Voyons s'il débouchera maintenant sur quelque chose de concret.

« On espère que c'est un but qui va le faire se sentir bien et peut-être que ça va lui mettre du vent dans les voiles », souhaite St-Louis.