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RÉSULTATS

Déraillement évité!

Josh Anderson et Nick Suzuki Josh Anderson et Nick Suzuki - PC
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Mise à jour

MONTRÉAL - Martin St-Louis a plusieurs fois comparé son équipe à un train après la victoire de 3-2 en prolongation aux dépens des Maple Leafs de Toronto, samedi soir, au Centre Bell.

Une victoire que même les plus optimistes et ardants partisans du Tricolore n'avaient pas vue venir... comme un train.

St-Louis a parlé d'un train que lui et ses joueurs, qui grimpent à bord et en redescendent au rythme des aléas de la saison, doivent construire alors qu'il est en marche; d'un train que lui et ses joueurs doivent continuer à faire avancer malgré les blessures qui se multiplient.

Histoire de respecter le thème lancé par l'entraîneur-chef du Canadien dans son point de presse, j'avancerais que St-Louis et ses joueurs ont d'abord et avant tout évité le déraillement qui les menaçait samedi.

On va se le dire : avec la nouvelle désolante associée à la décision du Canadien et du clan Caufield de mettre un terme hâtif à la saison du petit Cole pour guérir une épaule droite amochée qui le minait depuis plusieurs semaines, et la visite des Maple Leafs de Toronto qui filent à fond la caisse sur la voie express en direction des séries, ce déraillement semblait inévitable.

Quand les Leafs ont pris les devants dès la première minute de jeu, qu'ils ont pris le contrôle de la patinoire pendant que leurs partisans prenaient le contrôle des gradins, on a d'ailleurs cru que ça y était. Que le déraillement était imminent!

Mais le Canadien est resté sur les voies. 

En le voyant retraiter au vestiaire avec un « petit » recul de 2-0 alors que les Leafs avaient décoché 32 tirs au cours des 20 premières minutes contre une timide riposte de neuf du Tricolore – 15-4 au chapitre des tirs cadrés – plusieurs, moi le premier, se sont toutefois dit que St-Louis et ses joueurs avaient simplement évité le pire au premier tiers du parcours. Que le pire s'en venait. Qu'il se cachait sans doute à la sortie du prochain virage.

C'est bel et bien ce qui est arrivé.

Car dès le premier virage venu en période médiane, le train a déraillé. C'est toutefois celui des Maple Leafs et non du Canadien qui a pris le champ.

L'énergie du désespoir!

Avec Alex Belzile venu rejoindre dans le train du grand club, Rafaël-Harvey Pinard, Jesse Ylönen, Rem Pitlick et Justin Barron avec qui il partageait l'autobus du club-école depuis le début de la saison, le Canadien a prouvé une fois encore que jouer avec énergie et passion permet parfois de faire mentir toutes les projections et les savantes analyses.

La domination tous azimuts des Leafs en première période s'est transformée en domination totale du Canadien. Dominés 32-9 au chapitre des tirs tentés au premier tiers, le Canadien a dominé 27-7 en deuxième période. Ce qui lui a permis de niveler les chances.

En troisième, les Leafs ont déployé plus d'effort et de sérieux dans leur jeu, mais Samuel Montembeault s'est imposé avec 14 arrêts consécutifs. Ses coéquipiers ont compliqué le travail des Leafs en bloquant ou poussant leurs adversaires à tirer hors cible à 18 reprises.

Ne serait-ce que parce qu'ils se sont retroussé les manches après une première période difficile au lieu de se contenter de simplement faire acte de présences pour les 40 dernières minutes de jeu, les joueurs du Tricolore méritent donc des éloges.

Comme ils méritaient des éloges après avoir surpris les Jets, jeudi, au Centre Bell, et les Rangers, chez eux, au Madison Square Garden, dimanche dernier, à New York.

Personne ne leur demandera de faire subir à Patrice Bergeron, David Pastrnak, Brad Marchand et leurs coéquipiers des Bruins, mardi, au Centre Bell, le même sort qu'ils ont réservé aux Matthews, Marner, Tavares et autres « gros joueurs » des Leafs.

Mais on pourra toutefois leur demander d'afficher le même genre de conviction que celle affichée face aux Leafs lors des deux dernières périodes et de la prolongation nécessaire pour sceller l'issue du match.

Parce qu'ils voient la possibilité de rester avec le grand club au lieu d'aller rouler dans l'autobus du club-école, on peut s'attendre à ce que les Belzile, Harvey-Pinard, Ylonen et Pitlick mettent toute la gomme pour impressionner le chef de train.

Il restera à voir si les autres les suivront dans la locomotive. Ou s'ils se contenteront de s'installer dans le wagon-lit!

Caufield : rendez-vous en septembre

Tout ça est bien beau. Mais le Canadien aura beau se défoncer à l'ouvrage, il aura beau foncer comme un train, la perte de Cole Caufield lui fait mal. Très mal.

Le fait qu'elle pourrait améliorer les chances du Tricolore dans la Loto-Connor Bedard aide à composer cette perte. C'est vrai. Cela dit, une inactivité de six mois retarde son développement qui reprendra lors du prochain camp d'entraînement seulement.

Si tout va bien.

Et comme d'autres blessures sérieuses retardent déjà le développement de Kaiden Guhle et Juraj Slafkovsky, c'est une autre bien vilaine tuile qui tombe sur le Canadien qui profitait justement d'une année de transition pour maximiser le développement de ses jeunes.

Oui Caufield, Guhle et Slafkovsky s'en remettront. Mais le retard accumulé cette année aura pour effet de prolonger d'autant leur développement l'an prochain et l'autre après.

La direction du Canadien et l'agent de Cole Caufield ont confirmé à RDS.ca, hier soir, que ce n'est pas un impact particulier, mais une série de petites choses qui ont miné l'épaule du petit ailier gauche au point de décider de mettre un terme hâtif à sa saison.

Chez le Canadien, on m'a assuré que la collision de Caufield avec Trevor Lewis, lors de la visite des Flames le 12 décembre n'était pas en cause.

L'agent Pat Brisson a aussi assuré que ce n'est pas le fait que son client n'ait pas été invité au Match des étoiles qui a précipité la décision de le faire opérer. « Au point où nous étions rendus, il valait mieux tout arrêter que de prendre la chance que la blessure s'aggrave, que cela complique l'opération et prolonge la période de guérison et de réadaptation », que Brisson m'a indiqué lors d'un échange de « textos ».

Et les négociations de contrat?

L'absence de Caufield ne devrait avoir aucune incidence sur les négociations en cours. 

L'état-major du Canadien et l'agent Pat Brisson sont déjà bien au fait de la valeur de Cole Caufield en matière de hockey et en matière de mise en marché pour le Tricolore.

C'est d'ailleurs sur ce point que le Canadien perd le plus. Car avec une fin de saison régulière qui s'annonçait déjà difficile, la perte de Caufield prive les amateurs d'un atout de premier plan qui les aurait aidés à composer avec les défaites qui devraient se multiplier.

Cela dit, si le Canadien joue toujours, ou presque, comme il l'a fait samedi face aux Leafs, les partisans lui excuseront bien des revers. Sans compter qu'ils pourraient applaudir d'autres victoires inattendues.

On verra!

Ce qui est acquis toutefois, c'est qu'il faudra attendre au moins jusqu'à l'an prochain pour célébrer une première saison de 40 buts pour Caufield. Peut-être même une saison de 50 buts! Une première chez le Canadien depuis la saison de 51 buts de Stéphane Richer en 1989-1990.

Les 26 buts marqués en 46 matchs plaçaient Cole Caufield au 11e rang des francs-tireurs de la LNH au moment de sa blessure.

Meilleur marqueur du Tricolore, Caufield marquait aussi des buts importants. Je sais! Tous les buts sont importants. Certains sont toutefois plus significatifs que d'autres.

Tenez :

Dix-sept des 26 buts de Caufield ont soit brisé une égalité (huit fois) et permis au Canadien de niveler les chances avec un adversaire (neuf fois).

Quatre autres buts ont ramené le Tricolore à un but de ses rivaux, trois ont ouvert la porte à des remontées puisque Caufield les a marqués alors que son équipe tirait de l'arrière par trois buts.

Les deux derniers ont donné des avances de deux buts.

En tirs de barrage, Caufield a fait mouche deux fois en trois tentatives.

Entre les lignes

  • C'était la 10e fois cette saison que le Canadien accordait un but dans la première minute de jeu d'une période; la sixième lors du premier tiers, dont deux fois lors d'une même rencontre face aux Sabres de Buffalo. Le Tricolore a gagné deux de ces cinq matchs. Il a battu les Leafs samedi et avait battu les Flyers en tirs de barrage le 19 novembre au Centre Bell...
  • C'était la troisième victoire seulement en 21 matchs (3-18-0-0) du Canadien dans le cadre de match au cours desquels il se retrouve en arrière 0-2...
  • Le Canadien affiche quatre gains seulement (4-24-0-0) dans le cadre de matchs au cours desquels il s'est retrouvé avec un recul de deux buts à combler...
  • Le gain en prolongation de samedi aux dépens des Leafs était le premier couronnant une remontée de deux buts depuis celui du 19 novembre – 5-4 en tirs de barrage – contre les Flyers. Il a aussi battu les Blues de St. Louis 7-4 le 29 octobre et les Penguins de Pittsburgh 3-2 en prolongation le 17 octobre au Centre Bell...
  • Tous deux limités à une maigre passe par le Canadien samedi, Auston Matthews et Mitch Marner ont malgré tout gonflé des statistiques offensives impressionnantes face au Canadien. Matthew revendique maintenant 22 buts et 35 points en 29 parties alors que Marner affiche 29 points (quatre buts) en 30 affrontements contre le Tricolore...

Bon dimanche...