BROSSARD – Un but en neuf matchs et aucun point depuis sept parties, voici le portrait respectif du récent rendement de Max Pacioretty et David Desharnais. Force est d’admettre que le duo – qui s’est déjà illustré par le passé – ne casse rien par les temps qui courent.

Le constat devient encore plus évident avec la production ravivée de Tomas Plekanec au centre de Brendan Gallagher et Alex Galchenyuk. Pour l’instant, ce regain de productivité de Plekanec a permis de relancer le Canadien en combinaison avec les prestations de Ben Scrivens, mais une production de l’unité de Desharnais sera nécessaire plus tôt que tard.

« Desharnais et Pacioretty ont connu du succès ensemble »

Pour ceux qui souhaiteraient voir Michel Therrien céder à la tentation de séparer les deux complices, vous allez devoir vous armer de patience.

« On veut continuer l’exercice actuel. Ils ont connu du succès ensemble pendant des années et j’ai confiance que ça va se produire de nouveau. C’est un duo qui a toujours trouvé le moyen de produire », a insisté l’entraîneur lors de son point de presse jeudi.

Cette réponse est cependant survenue après une autre très éloquente au sujet de Desharnais.  

« On le place dans une position pour être capable de créer offensivement. Définitivement, on s’attend (à des résultats). Je suis certain que David est le premier à dire qu’il veut produire davantage », a répondu Therrien sur le creux traversé par le patineur de Laurier-Station.

« On utilise son trio en supériorité numérique et on leur accorde plusieurs mises au jeu en zone offensive, on se sert d’un paquet de facteurs pour les aider à produire offensivement. Ce trio se doit de nous en donner un peu plus offensivement », a poursuivi celui qui dirige le Tricolore.

Selon les statistiques compilées par le collègue Patrick Friolet, Desharnais avait amassé 17 points lors des 22 premiers matchs quand il était surtout utilisé comme troisième centre. Ensuite, sa production a chuté à sept petits points en 33 rencontres.

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Cela dit, Desharnais s’avère avant tout un passeur et il a vu péricliter la finition de son fidèle compagnon offensif ce qui n’aide pas sa cause.

« Max a obtenu des chances de marquer et quelques échappées dans les derniers matchs. En temps normal, un joueur de calibre va être en mesure de marquer. Mais ça va souvent avec la confiance et il peut tenir le bâton un peu trop serré ou exécuter trop vite. Il doit s’assurer de prendre les bonnes décisions et aller jouer entre les points de mise au jeu, c’est là que les marqueurs se tiennent », a détaillé son entraîneur.

Le capitaine n’a pas rencontré les médias jeudi. De son côté, Desharnais a répondu à plusieurs questions sachant bien que celles-ci porteraient surtout sur sa timidité offensive actuelle.

Parmi les pistes de solution, l’ancien des Saguenéens de Chicoutimi peut s’inspirer du travail convaincant de Plekanec.

« Absolument, c’est certain. Je dois en faire plus. Tout le monde traverse des passes difficiles, je dois rebondir comme lui », a convenu Desharnais dont le contrat comporte une autre saison à 3,5 millions.

Le joueur de centre a remarqué des aspects bien simples dans le jeu de son coéquipier tchèque.  

« Il lance beaucoup, il se rend devant le filet. Il y a aussi le fait que quand tu finis par en compter un ou deux, la confiance revient rapidement. J’imagine que si je peux faire un peu la même chose, ça devrait se replacer », a-t-il commenté.

Tout comme Therrien, il garde confiance en son partenariat avec Pacioretty même s’il a produit de manière très intéressante sur un troisième trio.

« On veut se relayer un peu la production question de connaître une bonne séquence un peu comme en début de saison quand le héros était différent à chaque partie. Il ne faut pas se décourager, on doit répondre présent quand ce sera à notre tour de produire », a déclaré le Québécois de 29 ans.  

La solution passe-t-elle par Andrighetto?

Au cours du dernier match, Desharnais et Pacioretty ont vu Sven Andrighetto venir s’installer à l’aile droite de leur trio quand Dale Weise a été rétrogradé sur la quatrième unité par Therrien.

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« Il doit être plus affamé sur la patinoire. Quand il l’est, il est rapide sur l’échec avant et il gagne des confrontations. Je n’ai pas vraiment aimé sa concentration au dernier match et c’est pourquoi nous avons fait ce changement. Ça ne veut pas dire qu’il ne reviendra pas au prochain match avec David et Max », a justifié Therrien alors que Weise avait commis des revirements évitables.

Tout comme Pacioretty et Desharnais, Weise ne produit plus comme en début de calendrier. L’ajout d’un patineur aussi dynamique qu’Andrighetto possède, selon les entraîneurs du CH, le potentiel de réanimer les numéros 67et 51.

« C’est une très belle occasion pour moi de jouer avec eux, je vais essayer de bien cadrer avec eux et aider cette unité à produire plus », a admis le Suisse aux origines italiennes.  

Plus excité que stressé par cette confiance, Andrighetto n’a pas reçu le message de modifier son style comme une orientation plus accrue vers le devant du filet.

« Non, les entraîneurs ne m’ont pas dit un mot de plus. Je ne veux pas changer mon style, je pense que c’est plus ma vitesse et ma propension à créer des chances de marquer qui peuvent aider ce trio », a fait savoir le gaucher.

Au cours de l’été, Andrighetto s’est entraîné auprès de Plekanec qui a, en quelque sorte, joué un rôle de grand frère avec lui. C’est donc de manière naturelle qu’il se tourne lui aussi du côté du Tchèque pour trouver l’inspiration nécessaire.

« On veut voir des gars qui vont élever leur jeu d’un cran et il le fait actuellement. C’est l’un des meneurs de cette équipe et il le prouve sur la patinoire », a décrété Andrighetto.