BROSSARD – Max Domi et Jonathan Drouin ont été réunis sur un même trio vendredi lors de l’ouverture officielle du camp d’entraînement du Canadien. Jusque-là, rien de trop surprenant.

 

Mais Claude Julien a lancé sa première balle courbe de cette jeune saison en plaçant Domi, et non Drouin, au centre de cette unité qui était complétée par Joel Armia. Domi a aussi passé du temps à peaufiner sa technique au point de mise en jeu en compagnie de l’entraîneur-adjoint Dominique Ducharme et des autres pivots de l’équipe au terme de la séance.

 

Que ceux qui croyaient que le départ d’Alex Galchenyuk aurait au moins l’avantage de régler cet éternel débat entourant la position préférentielle d’un attaquant de premier plan se fassent donc à l’idée. Pour Claude Julien, l’heure est aux expériences.

 

« Je pense qu’on sait que Jonathan Drouin peut jouer au centre, a justifié l’entraîneur-chef. J’ai trouvé qu’il s’est beaucoup amélioré vers la fin de la saison dernière sur les mises en jeu, il commençait à maîtriser le sujet. Il est arrivé ici dans une forme splendide et je n’ai pas besoin de l’évaluer autant que les nouveaux présentement. Max est l’un des gars dont on pourrait avoir besoin au centre et peut-être aussi qu’il jouera à l’aile. »

 

Julien a aussi nommé les jeunes Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi, deux joueurs de centre naturels, parmi ceux qu’il désirait observer plus attentivement.

 

« On a besoin de voir ces gars-là. On a beaucoup de joueurs de centre au camp, d’où l’idée de déplacer un gars comme Jonathan à l’aile. On veut voir ce que Max est capable de faire. Ça pourrait changer quand les matchs préparatoires commenceront, on verra. Il y a beaucoup de choses qu’on doit mettre au clair assez rapidement et c’est ce que j’essaie de faire. »

 

Domi, qui a été acquis en retour de Galchenyuk dans une transaction estivale fort médiatisée, est un ailier gauche naturel qui avait toutefois commencé à être formé au centre vers la fin de la saison dernière chez les Coyotes de Phoenix. Il a accepté d’y reprendre le collier sans broncher puisque la décision de Julien est conséquente avec une discussion qu’avaient eue les deux hommes plus tôt cet été.

 

« Ils m’ont demandé si je pouvais jouer au centre et j’ai dit oui. Je vais jouer à gauche, au centre, à droite, n’importe où on aura besoin de moi. Je crois que chaque attaquant au sein de cette équipe est capable d’évoluer aux trois positions. C’est un beau problème », a réagi Domi.

 

Kotkaniemi ou Suzuki?

Il y a un an, Drouin avait commencé son association avec le Canadien en étant jumelé à Max Pacioretty. Sur papier, l’association était prometteuse : le flamboyant fabricant de jeu et le marqueur potentiel de 40 buts. Sur la glace, par contre, la chimie n’a jamais opéré.

 

Drouin patine maintenant aux côtés d’un autre attaquant d’abord reconnu pour ses talents de passeur. En trois saisons dans la LNH, 73% des points récoltés par Domi sont des mentions d’aide. L’avenir le fera peut-être mentir, mais pour l’instant, il juge que le risque d’incompatibilité est mince.

 

« C’est une ligue où il ne faut pas hésiter à lancer au but et il faudra assurément prendre des tirs pour générer des chances de marquer. Mais Joe peut marquer aussi bien qu’il peut transporter la rondelle, c’est tout un joueur de hockey. Et pour l’avoir vu aujourd’hui, Armia n’est pas un manchot non plus. »