La saison de toutes les leçons pour Samuel Montembeault
BROSSARD – Si le Canadien avait été en mesure d'accéder à la deuxième ronde, Samuel Montembeault aurait pu renouer avec l'action après avoir subi une double déchirure à l'aine.
Le sport nous rappelle souvent sa nature cruelle. À son tout premier match de séries à Montréal, Montembeault s'est blessé alors qu'il jouait de l'excellent hockey. Tandis qu'il prouvait à plusieurs dénigreurs qu'il pouvait briller en séries, son corps a lâché sur un lancer de Ryan Leonard après 4 :35 de jeu en deuxième période.
« C'était au milieu du muscle donc c'est moins pire que si c'était l'attache. Ça n'a pas fait du bien. J'ai essayé de rester dans le match, mais je n'étais pas capable de bouger et je me suis fait marquer à cause de ça. C'était mieux pour moi de me retirer », a-t-il détaillé lors du bilan des joueurs.
Dès la première pause publicitaire, Montembeault a avisé le thérapeute de l'équipe et il a voulu accorder du temps à Jakub Dobes pour se réchauffer.
En 2024-2025, le Canadien a dû se tourner abondamment vers Montembeault. Il s'est classé dans le top-5 de la LNH avec 60 départs, mais il ignore si cette blessure est reliée à l'usure.
« Je n'ai pas demandé. En huit ans de carrière, c'était la troisième partie que je manquais », a-t-il précisé.
La bonne nouvelle, c'est que le Québécois n'aura pas besoin de se faire opérer, mais il a choisi de renoncer à une participation aux Championnats du monde.
Montembeault a vanté Dobes pour son travail en relève. Force est d'admettre que c'était toutefois déchirant pour lui de suivre l'action comme spectateur.
« C'est sûr que ce n'était pas facile, j'aurais aimé être sur la glace pour me battre avec mes coéquipiers. C'est la première fois en huit ans de carrière, que je ne fais pas un voyage avec mon équipe. Mais juste de vivre les séries, dont au Centre Bell, et même sur la galerie de presse, c'était plutôt cool. Je pouvais voir le monde agiter les serviettes, c'était hypnotisant », a mentionné le gardien avec sa bonne humeur habituelle.
« On a tellement un jeune groupe. De l'expérience en séries, ça ne s'achète pas. On a donné du fil à retordre à la meilleure équipe de l'Est », a-t-il ajouté.
Lentement, mais sûrement, Montembeault a dû accepter la réalité de l'élimination. Il a pu réfléchir au boulot accompli et il en a retenu ceci.
« La résilience. Avec le dos au mur, on a réussi de gros matchs. On avait 2% de faire les séries à un certain point et on a enchaîné les victoires. Ce n'est pas le résultat parfait, mais c'est une expérience que tu ne peux pas acheter. Je suis très fier des gars, ils vont savoir à quoi s'attendre la saison prochaine », a évoqué le gardien de 28 ans.
Il aimait mieux s'éloigner des pensées à se demander ce que le Canadien aurait pu accomplir sans sa blessure.
« Je ne sais pas, c'est poche de se blesser », s'est-il limité à dire.
Près de deux saisons en une pour Montembeault
Cela dit, Montembeault a exposé une belle progression cette saison. D'un côté, plusieurs partisans auront été convaincus qu'il peut assumer un rôle de partant. De l'autre, certains continuent de trouver qu'il doit encore mieux faire devant son filet.
Montembeault se réjouit d'avoir amélioré plusieurs aspects dont celui-ci.
« Ma préparation hors de la glace et la gestion de mon énergie. Je n'avais jamais joué autant, c'est presque l'équivalent de deux saisons pour moi. Même au dernier match, je me sentais encore très bien », a insisté le numéro 35.
« Je vais encore avoir un été très important, je pourrais avoir une charge de travail similaire la saison prochaine », a enchaîné Montembeault avec lucidité alors que Dobes devait l'appuyer à sa deuxième saison dans LNH.
À ses yeux, il a atteint un autre niveau.
« Je pense que oui, même moi je ne m'attendais pas de jouer dans 62 matchs, c'est énorme. J'ai prouvé que je pouvais le faire et j'ai joué mon meilleur hockey en fin de saison. J'étais plus constant », a-t-il répondu.
Sa sélection à la Confrontation des 4 nations aura représenté un point tournant lui permettant de retrouver son aplomb. Au passage, il a mentionné qu'il a conclu avec un dossier de 13-3-4 après ce tournoi international.
La simplification du jeu défensif du Canadien aura aidé sa cause alors qu'il méritait plus de support en zone défensive. Comme il dit, l'équipe ne devait pas essayer de jouer « cute ».
Mais on doit aussi souligner la force mentale démontrée par Montembeault qui s'est relevé des creux personnel et collectif.
« C'est l'une de mes forces. Quand tu joues aussi souvent, c'est certain que des matchs vont moins bien se passer. Je me suis fait remplacer quelques fois, mais il faut oublier ça et j'ai été capable de rebondir en force comme après un mauvais but. Comme gardien c'est important, d'avoir une mémoire de poisson », a lancé en riant celui qui est fier du travail accompli.