Pour la deuxième fois de sa carrière d’entraîneur, Michel Therrien a hérité du mandat d’affronter les rivaux suprêmes que sont les Bruins de Boston et la première tentative s’était avérée un succès.

En effet, lors de son premier passage avec le Tricolore, Therrien avait amorcé les séries de 2001-2002 avec un triomphe en six matchs face aux Bruins lors de l’année du retour de Saku Koivu de son combat contre le cancer.

Michel TherrienÀ cette époque, le CH avait conclu la saison au huitième rang de l’Association Est et était parvenu à surprendre les Bruins qui avaient terminé le calendrier en tête. 

« L’expérience aide toujours et pas seulement pour les joueurs, mais aussi pour les entraîneurs. D’avoir déjà fait partie de cette rivalité en 2002, étant beaucoup plus jeune à l’époque et ayant plus de cheveux, mais c’est certain que c’est utile sauf qu’ils misent aussi sur beaucoup d’expérience en séries de leur côté », a raconté Therrien en esquissant un sourire sur l’extrait de sa chevelure d’antan.

Question de se mettre dans le bain le plus tôt possible pour cet affrontement qui devrait s’ébranler à partir de jeudi, vendredi ou samedi, le Canadien a simulé une journée de match lundi précédé par une activité familiale. (Si l'on se fie à une déclaration de Marc Bergevin dans une entrevue à la CBC lundi soir, vendredi semble le scénario le plus probable.) 

Ainsi, les joueurs du Canadien participeront à une partie fermée au public et aux médias en soirée et cette rencontre inclura des joueurs des Bulldogs de Hamilton tandis que mardi deviendra un jour de repos.

« Nous ne sommes pas encore certains du moment que la série commencera et nous approcherons d’une pause de 10 jours donc nous avons pensé que ce serait une bonne préparation en vue du premier match. De plus, c’est important que les joueurs vivent cette expérience avec leur famille », a justifié Therrien.

« C’est toujours difficile de demeurer aussi à l’affût dans son jeu avec une si longue attente donc c’est très bien de procéder à cette petite partie simulée », a ajouté P.K. Subban.

« Ça permet de demeurer à l’aise dans notre routine d’une journée de match et ça crée un peu d’excitation après des journées consécutives d’entraînement », a renchéri Dale Weise.

Il s’agira du 34e duel éliminatoire de l’immense rivalité entre les deux organisations. Si Montréal domine la confrontation, Boston est parvenu à remporter 7 des 11 derniers chocs dont le plus récent en 7 matchs en avril 2011.

Le bâton de Price paie le prix

Pour Therrien, il obtient l’occasion de franchir la deuxième ronde pour la deuxième fois de sa carrière à son cinquième parcours éliminatoire comme entraîneur dans le circuit Bettman.

Sans surprise, la prestation des deux gardiens sera l’une des histoires les plus intrigantes à surveiller. Carey Price se verra confier une mission nettement plus imposante qu’en première ronde alors que Tuukka Rask lui sera opposé.

Price, qui prend toujours les choses au sérieux à l’entraînement, a même cassé son bâton tôt dans la séance alors qu’il était insatisfait.

Les hommes de Therrien ont procédé à plusieurs exercices en lien avec les unités spéciales et Alex Galchenyuk n’a pas encore été en mesure de sauter sur la patinoire. Les combinaisons, autant en attaque qu’en défense, étaient difficiles à déceler donc il faudra voir la suite des choses cette semaine pour découvrir si Douglas Murray sera ajouté à la formation partante tandis qu’on peut peut-être miser un petit deux dollars sur l’ajout de Travis Moen à celle-ci.

« Les unités spéciales jouent toujours un rôle très important et on va les travailler encore cette semaine, mais les autres aspects aussi devront être au niveau », a suggéré Therrien.

Les facteurs du jeu de puissance et de l’infériorité numérique pourraient effectivement jouer un rôle déterminant contre Boston et une efficacité en avantage numérique pourrait même refroidir les ardeurs des robustes Bruins.

Il ne faut pas oublier que les hommes de Claude Julien ont inscrit six buts en seize occasions en supériorité numérique face aux Red Wings de Detroit en première ronde, donc la discipline sera essentielle pour le Tricolore.

Pas vraiment de secret à découvrir

En plus de la longue préparation à la disposition du Canadien et des Bruins, les deux équipes se connaissent mieux que quiconque et leur affrontement représente un défi totalement différent à une confrontation face aux Blue Jackets de Columbus ou aux Red Wings de Detroit par exemple.

« Ils nous connaissent très bien, on sait ce que nous allons affronter à l’exception de quelques petits ajustements effectués par leurs entraîneurs, mais personne ne peut prétendre posséder un avantage stratégique en ce moment », a soutenu l’entraîneur.

Même si le cliché sportif selon lequel les séries s’avèrent une toute nouvelle histoire, Therrien n’a pas hésité à utiliser comme argument les bons résultats (3-1) de son équipe contre les rivaux de Boston lors du calendrier régulier.

« Ils ont été les champions de la saison régulière, mais notre succès contre eux cette saison nous procure de la confiance en vue de cette série. Bien sûr, ce sera chaudement disputé et ça deviendra une guerre de tranchées pour cette grande rivalité du sport professionnel », a-t-il mentionné.