Après un début de saison désastreux, où le Canadien n’a remporté qu’une seule de ses huit premières parties et a n’a amassé sa première victoire en temps réglementaire que lors de sa neuvième rencontre, le Tricolore se rapproche finalement d’un niveau de respectabilité.

 

La défaite face au Wild du Minnesota, au cours de laquelle deux décisions douteuses ont coûté deux buts au Canadien, a fait très mal à l’équipe. Même que l’un de ces buts aurait ouvert la marque. Le Tricolore a fourni un très bon effort face au Wild, malgré les absences de Jonathan Drouin et de Shea Weber, et a vu sa séquence de trois victoires prendre fin.

 

C’est un début de saison déroutant pour le Canadien qui ne présente qu’une fiche de 7-9-1 après 17 parties jouées. Malgré tout, il affiche le cinquième meilleur Corsi ajusté à égalité numérique, un bon indicateur comme quoi le CH joue bien lorsque les deux équipes évoluent à cinq contre cinq.

 

Plus tôt cette saison, ils ne furent pas récompensés pour leur bon jeu offensif, mais le vent a tourné. Cependant, il fut aussi coulé par une facette du jeu improbable : Carey Price n’était soudainement plus capable d’arrêter un ballon de plage.

 

Une part des ennuis de Price, avant qu’il ne soit blessé, est attribuable à la malchance. Il semblait que lors de chaque partie, des buts étaient marqués en déviant sur ses défenseurs ou résultant de bonds étranges offrant un filet désert à l’adversaire. Il a également connu sa propre part d’ennuis assurément. Ce n’était pas quelque chose auquel Montréal a été habitué de la part de son meilleur joueur depuis plus de cinq ans.

 

Malgré les ennuis et la blessure de Price, le Canadien présente une fiche de 6-3-0 après son mauvais début de saison. Cette fiche correspond plus à l’ordre d’idées que nous avions de l’équipe au moment d’entamer le calendrier.

 

Le problème dans le cas du Canadien, c’est qu’il a beaucoup de terrain à rattraper pour espérer participer aux séries à titre d’équipe repêchée. Ainsi, il doit connaître une séquence du tonnerre pour contrebalancer son mauvais début de saison.

 

La question est maintenant à savoir si les joueurs sont capables de marquer des buts à un rythme correspondant à leur nombre de tentatives de tirs. Pour le déterminer, décortiquons leurs chances de marquer.

 

Les chances de marquer générées par le CH à égalité numérique

 

En observant la moyenne du Canadien sur cinq parties quant aux chances de marquer accordées et générées, nous pouvons constater qu’il y a eu une période au cours de laquelle il a très mal joué. Il a assez bien fait en début de saison, mais les choses se sont corsées pour lui. Il a fini par se décourager et ça s’est compliqué. Ce n’était pas sans rappeler la saison que Carey Price a manqué en raison d’une blessure au cours de laquelle l’équipe a fini par s’effondrer, après avoir bien joué sans avoir obtenu de bons résultats pendant plusieurs mois. Sauf qu’ici, tout a déboulé rapidement.

 

Toutefois, suite à la partie face aux Panthers, le Canadien semble avoir retrouvé son rythme de croisière. Il fait mieux que la moyenne des équipes à égalité numérique depuis.

 

Quant aux changes de marquer dans leur ensemble, le Canadien n’a pas de changement drastique à effectuer. Pour ce qui est des chances de marquer à haut risque, tant les tentatives que celles cadrées, il génère 55% de celles-ci avec constance.

 

Plus précisément, lors de trois des quatre dernières parties jouées par le Canadien, il n’a accordé qu’une seule chance de marquer cadrée depuis le bas de l’enclave. Ceci explique en partie pourquoi le jeune Charlie Lindgren paraît si bien.

 

À forces égales cette saison, le Canadien vient au quatrième rang quant aux chances de marquer à haut risque accordées. Ceci fait en sorte que les mauvaises performances devant le filet soient incompréhensibles, surtout que le Canadien est la neuvième équipe allouant le moins de passes dans l’enclave, ce qui limite le mouvement du disque menant à un tir. Cela fait en sorte que les tirs de l’adversaire sont beaucoup plus faciles à arrêter.

 

Le problème du Canadien quant à son excellent taux de différentiel pour les chances de marquer à haut risque, c’est qu’il n’en génère par une tonne. Sur les tirs décochés par le Canadien à égalité numérique, seulement 28% d’entre eux provenaient de l’enclave, ce qui est le troisième pire ratio de la LNH jusqu’ici cette saison. De plus, seulement 16.4% de ces tirs provenaient du bas de l’enclave, ou de la zone à haut risque de conversion en buts.

 

Comme le Canadien ne tire pas souvent depuis la zone dangereuse, cela fait en sorte qu’il soit plus difficile pour lui de capitaliser sur son bon différentiel de tirs. Ceci peut mener à de mauvaises séquences comme ce fut le cas plus tôt cette saison.

 

Cette édition du Canadien a quelques soucis auxquels il ferait bien de remédier. Il n’y a pas de profondeur au centre et quelques améliorations majeures à la brigade défensive ne feraient pas de mal. Même sans ces changements, il devrait être suffisamment bon pour se qualifier en séries éliminatoires, surtout que l’écart qu’il doit maintenant combler n’est maintenant que de trois points.

 

Le Tricolore n’est pas encore sorti du bois, mais s’il peut traduire son excellent différentiel de tirs par une présence accrue dans l’enclave, il s’en sortira.