MONTRÉAL – « Moi, je commencerais demain matin! » Dominique Ducharme, entraîneur adjoint avec le Canadien de Montréal, trouve l’attente longue. Toutefois, son rôle l’amène à préparer et planifier des possibilités pour la formation de Claude Julien alors aussi bien utiliser ce répit supplémentaire de manière judicieuse. 

Pour le Tricolore, la dernière partie dans le contexte de la bulle remonte déjà au 21 août. L’attente vient donc de franchir le plateau des 100 jours et l’incertitude doit encore être éclaircie. 

« J’ai discuté avec quelques joueurs, ils sont excités et ils ont hâte de commencer. C’est la même chose pour les entraîneurs et les amateurs. Mais on n’a pas de signal pour nous dire que ce sera dans une, deux ou trois semaines », a raconté Ducharme dans le cadre d’une visioconférence tenue lundi matin. 

Ainsi, Ducharme et ses collègues doivent patienter avant d’élaborer les détails précis du camp d’entraînement. Ce serait trop périlleux de bâtir un horaire ou des groupes sans connaître toutes les informations et surtout la durée de cette préparation. Par conséquent, le personnel d’entraîneurs avance majoritairement ses travaux en vue de la prochaine saison. 

Parmi ses tâches d’adjoint, Ducharme doit notamment contribuer à la préparation du CH pour ses différents adversaires. Le dossier d’étudier les formations canadiennes, dans l’éventualité d’une division dans ce sens, aboutit donc sur son bureau, mais il n’observe d’immenses différences.  

Étant donné que la pause se prolonge, le contexte pourrait être propice à l’exploration de nouvelles idées. Cependant, il rappelle que le spectre d’un calendrier écourté limite ces possibilités. 

« Si c’est le cas, ça prend des résultats rapidement donc ce n’est pas non plus le temps de faire de grands essais ou de grands tests. Il y aura assurément des ajustements, mais pas de grandes expériences qui peuvent tout changer », a-t-il réagi. 

ContentId(3.1378060):LNH : Dominique Ducharme et le Canadien prêts pour la division canadienne
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En ayant procédé à des acquisitions d’envergure en attaque – avec Josh Anderson et Tyler Toffoli - le Canadien pourra s’aventurer de ce côté sans modifier son identité. 

« Ça amène de la variété, ce sont des joueurs un peu différents de ceux qui sont en place. Que ce soit par leur physique ou la qualité de Toffoli pour marquer des buts. Je ne crois pas qu’on va tout changer non plus offensivement, mais ce sont des outils qui vont amener un nouveau regard, de nouveaux atouts dans notre jeu offensif assurément », a cerné Ducharme. 

L’idée demeure donc de dicter le ton au lieu de trop s’adapter aux défis posés par l’opposant. Cette fois, Julien et ses adjoints disposeront d’assez de munitions pour exécuter ce plan de manière plus régulière. 

Outre pour le contexte particulier du jeu de puissance, Ducharme ne prévoit pas de modifications importantes au système de jeu. 

« Au contraire, ce sont des joueurs qui peuvent jouer avec vitesse. Jouer vite, ça se passe aussi dans la tête et dans l’exécution. Ce sont des joueurs qui peuvent jouer dans ce sens. Ils amènent des choses complémentaires qu’on avait moins », a noté Ducharme qui imagine déjà Anderson s’imposer autour du filet adverse en avantage numérique alors que Toffoli pourra utiliser sa touche de tireur.

Tout de même, si le contexte le permet ou l’exige, le Canadien pourra se tourner vers des pistes élaborées par Ducharme pendant cette pandémie. 

« On travaille sur des affaires qu’on n’utilisera peut-être pas ou seulement dans un an. Mais ça nous permet de mettre beaucoup de choses en banque et de les utiliser au moment venu », a-t-il confirmé.  

Un bénéfice pour Drouin et un plan pour séparer les joueurs ? 

Claude Julien et Dominique DucharmeOn ne le saura pas tout de suite, mais Jonathan Drouin pourrait devenir l’un des plus grands bénéficiaires de ces ajouts. La production offensive sera mieux répartie et ce sera à lui de prouver que ça lui permet de s’illustrer davantage. 

« Je pense que ça aide tous nos attaquants, on regarde notre formation et on peut dire qu’on a quatre trios très intéressants qui peuvent générer de l’attaque. Ça nous procurera des options comme entraîneurs pour trouver les combinaisons qui fonctionnent le mieux. En même temps, il faudra que ça fasse assez rapidement surtout si c’est un calendrier raccourci. Ça nous donne des options, c’est toujours intéressant », a d’abord répondu Ducharme sans trop vouloir s’attarder sur Drouin. 

Relancé plus tard sur le numéro 92, Ducharme s’attend à de belles choses de sa part. 

« Malheureusement, il a été blessé à un moment qu’il allait très bien. Ça l’a ralenti et empêché d’avoir la fin de saison désirée. Mais il a bien fait en séries et il a beaucoup appris de ces expériences. C’est important pour lui de revenir et qu’il demeure un joueur actif sur la glace. Quand il joue avec dynamisme, que ses jambes sont en mouvement, qu’il est prêt de la rondelle et qu’il joue vers l’intérieur (de la zone offensive), on voit ce que ça fait et Jonathan le ressent aussi. Je suis certain qu’il sera prêt pour le début de la saison », a mentionné l’entraîneur qui n’a pas eu le loisir de travailler autant individuellement avec Drouin, cette année, en raison de la COVID-19.

Sans surprise, Ducharme et ses confrères regardent de près ce qui se passe sur le reste de la scène sportive. La situation déplorable vécue par les Broncos de Denver, qui ont été privés de tous leurs quarts-arrières pour un match, fera réfléchir les équipes du circuit Bettman. Est-ce que l’option de séparer des joueurs sera envisagée ?  

« C’est une bonne question, on n’a pas discuté de ce sujet pour l’instant. Mais tous ces événements qui se passent dans les autres sports, ça peut servir à la LNH et aux équipes. Il faudra regarder le tout pour avoir un plan pas juste par rapport aux tests et à l’isolement, mais est-ce qu’il y a des façons de protéger notre équipe le mieux possible. Actuellement, il n’y a pas un plan en particulier qui a été établi », a témoigné Ducharme qui a entièrement confiance en Hockey Canada et André Tourigny pour surmonter l’épreuve actuelle de la quarantaine. 

« C’était une bonne décision de leur part d’arriver tôt au camp. Ça leur a donné le temps, si une crise arrivait, de pouvoir la gérer à l’interne et isoler les joueurs tout en ayant assez de temps pour se préparer en vue du tournoi », a déclaré Ducharme qui a mené le ÉCJ à la médaille d’or. 

Au plan personnel, Ducharme n’a rien perdu de sa passion malgré les mesures sanitaires. Il a effectué passablement de course à pieds pour maintenir la forme et il a visionné des vidéos en grande quantité pour aider le Canadien tout en poursuivant son perfectionnement. Même si le portrait demeure « un peu nébuleux », il demeure positif en raison du retour en force de l’équipe lors de la relance. 

« On avait connu une saison en dents-de-scie, on le sait. Là, le groupe était complet et on sentait qu’on pouvait remettre les pendules à l’heure et prouver qu’on était une meilleure équipe qu’on l’avait démontré. Pour la saison qui s’en vient, c’est une dose de confiance en plus des ajouts obtenus via Marc (Bergevin) », a-t-il conclu alors que le Canadien devra poursuivre son ascension.