MONTRÉAL - Elmer Lach, qui a pivoté le fameux trio surnommé la « Punch Line » au sein du Canadien de Montréal dans les années 40, est décédé samedi matin. Il était âgé de 97 ans (né le 22 janvier 1918), et était l'aîné de tous les anciens hockeyeurs toujours vivants.

ContentId(3.1122044):« Un grand de cette époque »
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« Elmer Lach c’est l’un des grands des anciens Canadiens, un membre du Temple de la renommée depuis plusieurs années, s'est exprimé l'ancien directeur général du Tricolore Réjean Houle en entrevue téléphonique avec RDS. J’avais l’occasion de le voir régulièrement au tournoi de golf des anciens Canadiens. J’ai toujours aimé beaucoup cet homme-là. Il était encore comme un jeune garçon même lorsqu’il avait 80 ans et plus parce qu’il aimait la vie et le golf. Il aimait parler de hockey. C’est un gars qui a eu une très belle vie et il mérite qu’on le salue et qu’on lui rende hommage à lui et sa famille. Né le 22 janvier 1918 à Nokomis, en Saskatchewan, Lach s'est joint au Canadien en 1940 à une époque où le Tricolore vivait une période creuse et était en mal de vedettes après le décès de Howie Morenz, trois ans plus tôt. »

 « C’est un gars qui était très sociable et toujours enjoué. C’est une perte importante pour notre organisation. »

« Je l’ai connu à l’époque où j’étais avec le Canadien. C’est un bonhomme très, très apprécié, a renchéri Bernard Brisset, ex-relationniste du CH. Tout le monde l’aimait, il était toujours de bonne humeur, il avait toujours des mots gentils à dire à propos de tout le monde. C’était un personnage dont on aimait la compagnie. Il a été bon pour le Canadien pendant qu’il jouait et bon après sa retraite. »À sa première saison, il récolte 21 points en 43 matchs, mais l'année suivante, il ne participera qu'à une seule rencontre après s'être blessé à un coude.

C'est en 1943-1944 que l'entraîneur-chef Dick Irvin décide de muter Lach au centre d'un trio que compléteront l'ailier gauche Hector « Toe » Blake et le jeune et fougueux ailier droit Maurice Richard.

Lors de cette saison, ils mèneront le Canadien au premier rang du classement, grâce à une récolte de 83 points en 50 matchs, 25 de plus que les Red Wings de Detroit, et à une première conquête de la coupe Stanley en 13 ans.

En 1944-1945, Lach obtient 54 passes et aide Richard à devenir le premier joueur à marquer 50 buts lors d'une même saison, un exploit réalisé en 50 matchs. Mais le Canadien subit l'élimination dès le premier tour des séries, face aux Maple Leafs de Toronto.

La « Punch Line » a fait la pluie et le beau temps jusqu'à ce que Blake prenne sa retraite, en 1948, mais Lach a continué de connaître du succès en compagnie de Richard, ajoutant deux coupes Stanley à son palmarès, en 1946 et en 1953.

Lors du cinquième match de la finale de 1953, contre les Bruins de Boston, Lach réussit le but gagnant à 1:22 de la première période de prolongation, assurant cette troisième coupe Stanley en carrière.

Lach a joué pendant 14 saisons dans la Ligue nationale de hockey, toutes avec le Canadien, amassant un total de 623 points en 664 rencontres, dont 215 buts. Il a ajouté 64 points en 74 matchs éliminatoires, incluant une récolte de 17 points en seulement neuf rencontres en 1946.

Lach a remporté deux fois le championnat des marqueurs de la LNH, en 1945 (80 points) et en 1948 (61 points), et le trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe, en 1945. Ses 54 mentions d'aide en 1945 ont constitué un record de la LNH, qu'il détiendra pendant cinq saisons.

Son deuxième titre de meilleur marqueur lui a par ailleurs permis de devenir le premier joueur dans l'histoire du circuit à faire graver son nom sur le trophée Art-Ross, décerné pour la première fois en 1948.

Lach a également mené trois fois la ligue pour le nombre de passes, en 1945 (54), 1946 (34) et en 1952 (50) et a été choisi cinq fois sur les équipes d'étoiles de la LNH, dont en trois occasions sur la première.

Intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1966, Lach a toutefois dû patienter jusqu'au 4 décembre 2009, soir des célébrations du centenaire du Canadien au Centre Bell, pour voir l'équipe retirer son numéro 16, en même temps que le numéro 3 du défenseur Émile Bouchard.

Malgré son état de santé précaire, M. Lach était présent aux funérailles de son ancien coéquipier Jean Béliveau en décembre 2014.