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Découragé par la piètre qualité du hockey offert par les joueurs du Canadien, par la piètre qualité de la formation proposée par les Maple Leafs, par la piètre qualité du spectacle offert par les deux clubs, j’ai lancé à un des 14 dépisteurs dépêchés au Centre Bell pour ce « grand » match qu’après deux périodes, je ne savais pas encore ce que j’allais bien pouvoir écrire sur cette partie.

Il m’a répondu du tac au tac qu’il était aux prises avec le même problème.

 

Le match opposant le Tricolore au club-école des Leafs lundi soir était d’une telle insignifiance que même l’entraîneur-chef du Canadien a convenu qu’il n’y avait rien à tirer de ce match préparatoire. Ou presque!

 

« C’est difficile de faire une évaluation », a admis candidement Claude Julien.

 

Alors pourquoi tenir ce genre de match si un coach d’expérience et des dépisteurs professionnels ne peuvent rien en tirer de vraiment constructif?

 

Pourquoi ne pas plutôt limiter à trois ou quatre le nombre de matchs préparatoires afin qu’ils portent vraiment leur nom? Afin qu’ils permettent vraiment de préparer la saison qui s’en vient vite en offrant aux joueurs qui seront du match d’ouverture la chance de développer chimie et cohésion au lieu de simplement faire acte de présence comme l’ont fait trop de joueurs du CH lundi soir?

 

Les réponses devront attendre

 

Les questions auxquelles on doit encore trouver les réponses dans le camp du Canadien sont : Nick Suzuki peut-il maintenir son niveau contre des vrais joueurs de la LNH? On ne l’a pas su samedi dernier à Ottawa en raison de la piètre opposition. On ne l’aurait pas su hier s’il avait affronté les Marlies.

 

Cale Fleury a joué hier soir. Est-ce que quelqu’un quelque part peut tirer du match d’hier des indications qui permettent de conclure qu’il peut ou ne peut pas jouer avec le grand club dès la semaine prochaine?

 

Personnellement, j’en suis incapable.

 

Et c’est pire encore pour Charlie Lindgren qui est venu en relève à Carey Price que le Canadien a gardé à la maison par mesure préventive pour soigner une contusion à sa main gauche.

 

Si Lindgren avait gagné, on aurait dit qu’il était normal qu’il batte un club aussi ordinaire. Maintenant qu’il a perdu, doit-on conclure qu’il n’est même plus assez bon pour le club-école?

 

Imaginez si Price avait été devant la cage. Il aurait été lapidé de critiques s’il avait été victime des trois buts des Leafs. Et tous ses arrêts auraient été normaux dans les circonstances.

 

Les réponses qu’on attendait du match d’hier et qu’on attend encore viendront peut-être mercredi parce que Claude Julien, à qui il ne reste que deux matchs pour établir sa formation, a assuré hier soir qu’il n’ira pas à Toronto, mercredi, avec le Rocket de Laval, mais bien avec le Canadien de Montréal.

 

Je lui souhaite que ce soit le vrai Canadien et non le semblant de club qui s’est présenté hier et qui a trouvé le moyen de perdre contre un club de réservistes à qui on doit donner le crédit d’avoir travaillé et joué fièrement.

 

Contrairement au Canadien.

 

Thompson a mal encaissé le coup

 

Dans le vestiaire du Canadien après ce match gênant et ce revers plus gênant encore, il n’y avait pas de visages longs.

 

Jonathan Drouin, dont on attend toujours la mise en fonction de la version 2,0, parlait des expériences tentées au fil des matchs. Il n’était pas fier de la manière dont l’équipe avait joué, mais il n’avait pas la tête dans le sable non plus.

 

Remarquez que le Canadien n’a pas gaspillé de points au classement hier soir.

 

Mais il a gaspillé du temps et une belle occasion de maximiser sa préparation.

 

« On n’a pas patiné, nous n’avons pas exécuté de bonnes sorties de zone, nous n’avons pas tiré au filet adverse, on n’a pas joué un bon match », a défilé le vétéran Nate Thompson dans un autre coin du vestiaire.

 

Quand je lui ai demandé s’il pourrait tirer des conclusions positives que les journalistes et les amateurs n’arrivaient pas à percevoir en raison de l’attention accordée au pointage final, Thompson a convenu qu’il n’y avait pas grand-chose de bon à sortir du match non.

 

Il a toutefois été rassurant, du moins à mes yeux, en affirmant qu’un tel résultat était loin de le laisser indifférent.

 

« Je ne peux pas parler pour les autres, mais tu ne peux pas être un vrai professionnel et accepter un résultat comme celui de ce soir sans broncher. Ça pince un revers comme celui qu’on a subi ce soir. Ça secoue de mal jouer comme on l’a fait ce soir. Que ce soit un match préparatoire ou un match de saison, un pro doit prendre les moyens pour le gagner. Pour être franc, ça me chavire de perdre un match de hockey disputé en espadrilles dans la rue », a indiqué celui qui devrait transmettre cette haine de la défaite à plusieurs de ses coéquipiers.

 

Car trop d’entre eux donnaient l’impression de se ficher éperdument du match, du résultat et de tout ce qui l’entourait hier soir.

 

Des paramètres à revoir

 

J’aurais bien aimé fustiger les Leafs pour le manque de respect qu’ils ont affiché à l’endroit des partisans du Canadien et même à leurs propres partisans qui occupaient des sièges dans les balcons du Centre Bell lundi soir.

 

Mais comme ils ont blanchi le Canadien 3-0, on peut difficilement leur reprocher d’être venus à Montréal avec des joueurs à sacrifier sur la patinoire du Centre Bell pendant que les vedettes profitaient d’un congé à Toronto.

 

En plus, les Leafs ont respecté les règles lundi soir.

 

Ils avaient au moins huit vétérans en uniforme comme l’oblige l’article 15,4 paragraphe C de la convention collective.

 

Mais attention! Le mot vétéran a le dos large.

 

Car dans les paramètres de l’article dont il est ici question, étaient considérés comme vétérans tous les joueurs ayant disputé au moins 30 matchs la saison dernière; tous les joueurs comptant 100 matchs d’expérience dans la LNH peu importe qu’ils aient été disputés sur une période de deux, de trois, de cinq ou de 10 saisons; tous les gardiens ayant défendu le filet au moins 30 fois l’an dernier ou qui ont au moins enfilé l’uniforme à titre d’adjoint dans le cadre de 50 matchs; sans oublier les premiers choix du dernier repêchage.

 

Ces caractéristiques très larges et généreuses qui font de joueurs bien ordinaires des « vétérans » expliquent que tous les joueurs endossant le chandail des Leafs lundi soir touchaient un salaire de moins d’un million $ et que l’entraîneur-chef Mike Babcock comptait sur les doigts d’une seule main ceux qu’il connaissait ou qu’il connaîtra un jour.

 

Ces paramètres doivent être revus. Ils doivent être resserrés afin d’obliger les équipes à mettre plus de «vrais» joueurs sur la patinoire.

 

On fait quoi des évaluations des jeunes diront certains?

 

On les évalue dans le cadre de matchs intraéquipe qui peuvent être au moins aussi intenses que celui que le Canadien a disputé lundi soir.

 

On ne peut pas fatiguer les «vrais» joueurs avant même le début de la saison répliqueront d’autres.

 

On ne les fatiguera pas en limitant à trois ou quatre le nombre de matchs préparatoires à disputer.

 

Entraîneur-chef du Canadien, Claude Julien s’est montré prudent dans ses commentaires. Après tout, ses patrons font beaucoup d’argent avec ces matchs qui n’en sont pas vraiment, car les joueurs ne touchent pas encore de salaire.

 

Mais Claude Julien a convenu qu’il y avait trop de matchs. « Je ne crois pas que deux ou trois comme tu le voudrais ce serait assez, mais plus de trois et moins de sept, ça représenterait un bon chiffre », a indiqué le coach du Canadien.

 

Pas question ici de débattre avec le coach du Canadien du nombre idéal de matchs préparatoires à disputer afin de bien préparer son équipe en vue de la saison.

 

Ce qui prime à mes yeux, c’est que peu importe leur nombre, ces matchs soient significatifs au lieu d’être insignifiants comme celui de lundi soir entre le Canadien et les « Leafs ». Comme bien trop de matchs préparatoires qui n’ont de matchs et de préparatoires que le nom et l’adjectif qui le suit.

 

ContentId(3.1336767):LNH : Maple Leafs 3 - Canadiens 0 (hockey)
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