BROSSARD – Si le Canadien peut entrevoir de l’espoir au centre, à moyen terme, avec les espoirs que sont Ryan Poehling, Jesperi Kotkaniemi et Jake Evans, l’organisation montréalaise voit aussi du renfort de la cuvée 2017 se pointer le nez à la défense.

Bien sûr, en 2016, le Tricolore avait visé juste avec Mikhail Sergachev – même s’il a été échangé - et Victor Mete qui n’ont pas tardé dans leur progression.

Le mandat revient désormais aux quatre défenseurs repêchés en 2017 de gravir les derniers échelons vers la LNH. Ce quatuor est composé de Josh Brook (2e ronde), Scott Walford (3e ronde), Cale Fleury (3e ronde) et Jarret Tyszka (5e ronde).

Brook et Fleury semblent avoir particulièrement patiné dans la bonne direction lors de la saison qui vient de s’achever.

La sélection de Fleury avait pourtant soulevé des doutes chez certains partisans puisque sa fiche contenait une donnée saisissante. Lorsque le Canadien l’a repêché, il venait de conclure sa campagne avec un cumulatif de -61 et ce n’était guère mieux la saison précédente à -37.

À sa défense, Fleury évoluait avec l’une des plus faibles organisations de la WHL. Malgré tout, les dépisteurs du CH ont perçu des éléments intéressants dans son répertoire et ce potentiel s’est particulièrement confirmé  quand il a été échangé du Ice de Kootenay aux Pats de Regina.

« Je suis content, la progression s’est bien déroulée pour moi cette saison. Je considère que j’ai bien joué et ce fut encore plus vrai après la transaction qui m’a envoyé vers Regina, a convenu Fleury. J’ai senti que mon développement a vraiment décollé à partir de ce moment. »

Fleury ne serait pas gagnant de déverser son fiel sur son ancienne organisation, mais il ne peut qu’admettre que le changement était propice pour lui. 

« C’est vrai que j’étais content d’être échangé. J’ai vécu de bons moments avec Kootenay et ils m’ont beaucoup aidé, mais ça m’a vraiment aidé de pouvoir jouer avec une meilleure équipe. Je me suis retrouvé entouré de très bons joueurs et j’ai pu propulser mon jeu à un autre niveau. »

L’acquisition de Fleury n’a pas toutefois pas empêché les Pats d’éviter une élimination hâtive en première ronde. Heureusement, les Pats pouvaient se reprendre la Coupe Memorial était présentée à leur domicile.

« On a travaillé très fort pour se préparer après notre élimination en séries. On croyait vraiment en nos chances de pouvoir remporter ce tournoi. On a pu s’en approcher. Évidemment, ça fait encore un peu mal d’avoir perdu en finale, mais on a pu réussir une belle prestation dans l’ensemble », a noté le défenseur de six pieds deux pouces et 207 livres.

Blancs 0 - Rouges 2

Maintenant qu’il a vécu toutes ces expériences enrichissantes, Fleury s’imagine de plus en plus dans un uniforme professionnel. Puisqu’il est né en novembre, les règlements de la Ligue américaine lui permettraient de faire le saut à ce niveau dès cette saison comme Brett Lernout et Nikita Scherbak l’ont fait avant lui.

Cette possibilité motive Fleury au plus haut point. D’ailleurs, il restera dans l’entourage du Canadien au cours des prochaines semaines. On peut présumer que ce scénario devrait plaire à plusieurs dirigeants du club montréalais surtout que le Rocket de Laval a besoin d’un renouveau dans son effectif.

« Après ce camp (de développement), je vais rester avec l’organisation pour patiner et m’entraîner pendant environ un mois. Ensuite, ce sera le camp officiel en espérant que je puisse faire le saut dans les professionnels, mais ça dépendra vraiment de leur plan pour moi », a répondu le jeune frère de Haydn Fleury qui a joué ses 67 premiers matchs dans la LNH cette saison avec les Hurricanes de la Caroline.

Un suivi attentif du CH sauf que ...

Les rapports racontent que Fleury s’est développé comme un défenseur fiable dans les deux sens de la patinoire, ses entraîneurs aiment lui faire confiance contre les meilleurs éléments adverses, sa relance est plus que convaincante grâce à son aisance sur patins et il possède une touche physique à son jeu.

Le Canadien a été à même de le constater et de favoriser ce travail en l’encadrant de près.

« J’ai probablement vu quelqu’un de l’organisation une fois par mois et parfois plus. Ça variait de Ken Morin, leur dépisteur dans l’Ouest canadien, à Francis (Bouillon) et Rob (Ramage) », a raconté le patineur de 19 ans.

La semaine folle de Jesperi Kotkaniemi

Fleury a particulièrement retenu un épisode des discussions avec les émissaires du Tricolore. 

« Ce que je me souviens le plus, c’est quand Rob Ramage m’a montré des séquences vidéos de Shea Weber pour démontrer à quel point ça peut sembler simple pour lui parce qu’il prend les bonnes décisions sur la patinoire sans se compliquer la vie », a décrit le droitier qui n'a jamais analysé des extraits de son jeu avec les représentants du CH.

Le jeune défenseur sait bien que ce n’est pas aussi facile de copier le jeu de Weber. La remarque le fait d’ailleurs sourire, mais il a apprécié entendre des conseils venant d’une autre source.

« C’est bien d’avoir une vision différente des choses, une autre opinion d’une personne qui a tes intérêts à cœur. »

Mais, par la force des choses, ce contexte crée parfois des zones grises. 

« Ça peut arriver que les avis soient discordants et ça devient un peu difficile de déterminer quelle suggestion écouter. J’essaie de faire de mon mieux », a tranché avec politesse celui dont le frère le conseille avant tout sur la manière de gérer le saut d’un niveau à l’autre.

Cette saison, Fleury s’est vraiment établi comme un défenseur efficace dans toutes les situations. Il souhaite pouvoir reproduire le même style dans la LNH, mais il attend d’entendre le son de cloche des dirigeants du Canadien avant de s’aventurer trop loin.

« Ça dépendra de mon développement. Je vais aussi en parler à l’organisation pour savoir comment elle souhaite que je me développe », a-t-il mentionné.

À partir du moment qu’il débarquera avec le Rocket, on déduit que Fleury recevra des directives bien claires. On a pu le confirmer en voyant l’influence déployée par le nouvel entraîneur, Joël Bouchard, lors de cette première présence des espoirs sur la patinoire au camp de développement.

Bouchard a véritablement dirigé ces séances de groupe et il était épaulé par Ramage, Bouillon Daniel Jacob, Sébastien Bordeleau et Ken Morin.

*Josh Brook n’a pas participé à cet entraînement et il n’était pas disponible pour rencontrer les médias en raison d’un rendez-vous.

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