BROSSARD - Brendan Gallagher et le Canadien seront largement négligés par les preneurs aux livres, les journalistes et la grande majorité des amateurs de hockey lorsqu’ils croiseront Sidney Crosby et les Penguins dans le cadre du tournoi de qualifications qui se mettra en branle le premier août prochain à Toronto.

Condamné depuis quelques années déjà à faire mentir des prédictions minant les chances de son équipe, Gallagher assure que lui et ses coéquipiers tenteront, une fois encore, de tirer le meilleur de ces projections défavorables.

 

« Si tu ne crois pas en tes chances, il est difficile, voire impossible de gagner. Nous avons donc simplement à prendre les moyens pour créer des cotes qui nous seront favorables », a lancé Gallagher après avoir assuré qu’il n’accordait pas la moindre importance aux opinions circulant à l’extérieur du vestiaire de son équipe.

 

Une affirmation dont on peut douter un brin ou deux puisque Gallagher et ses coéquipiers ont plusieurs fois répété au fil de la saison 2018-2019 avoir utilisé les prédictions très négatives à l’égard du Canadien comme source de motivations afin de les faire mentir. Ce que le Tricolore est d’ailleurs passé à un cheveu d’arriver à faire puisqu’il a raté les séries malgré une récolte de 96 points. Un exploit qu’il n’a toutefois pu répéter en 2019-2020.

 

« Nous sommes habitués à faire mentir les cotes, a ensuite admis Gallagher. Nous avons souvent eu à le faire sur des bases individuelles dans le cadre de la progression de nos carrières. Nous avons souvent eu à le faire sur le plan collectif aussi. »

 

Bien que le Canadien a « sauvé » sa saison difficile en étant invité à une relance de la saison qui pourrait lui permettre d’accéder aux séries, Gallagher assure que lui et ses coéquipiers prennent tous les moyens pour maximiser leurs chances de victoire.

 

« Nous ne sommes en vacances estivales », a-t-il martelé en parlant de l’opportunité qui s’offrait au Tricolore.

 

« Nous avons la chance de pouvoir prolonger notre saison. Je suis très heureux d’avoir une chance de plus de gagner en séries et de soulever le trophée qui est le plus difficile à gagner. Peu importe les raisons qui nous permettent d’avoir cette deuxième chance. J’espère, et je suis convaincu qu’ils le sont, que mes coéquipiers affichent les mêmes convictions que les miennes. On sait que ce sera difficile. Il faudra donc se fixer des objectifs à très court terme et prendre les moyens pour les atteindre. »

 

Byron absent

 

En plus des défenseurs Brett Kulak et Xavier Ouellet qui n’ont pas amorcé le camp du Canadien après que des cas de Covid-19 eurent été relevés par des tests de dépistage, Pau Byron manquait à l’appel vendredi.

 

Le Canadien n’a donné aucune indication quant à la raison de l’absence de l’ailier. Byron a été miné par les blessures au cours de la dernière saison et il est très possible que son retrait était préventif. À l’image de celui du capitaine Shea Weber mardi.

 

« J'aime bien ce que je vois de Juulsen et Kotkaniemi »

Le temps nous le dira.

 

Pendant que Byron brillait par son absence, Phillip Danault, Ryan Poehling, Victor Mete, Cale Fleury et le gardien Cayden Primeau ont passé 45 minutes sur la patinoire avant le reste de l’équipe.

 

Pourquoi?

 

L’entraîneur-chef Claude Julien est demeuré très vague sur les raisons de cette division en deux groupes. Il a toutefois convenu que le petit groupe avait été soumis au même genre d’exercices – batailles à un contre un le long des bandes et en fond de territoire – que le reste de l’équipe. Il a aussi insisté sur le mot « conditionnement » ouvrant la porte à la possibilité que les quatre patineurs et le gardien aient du rattrapage à faire en matière de forme physique.

 

« Ce n'est pas des vacances d'été. On ne veut pas gaspiller cette opportunité »

Le fait que Pierre Allard, le grand responsable du conditionnement physique chez le Canadien, s’occupait du petit groupe donne du poids à cette prétention.

 

Mais ça ne demeure qu’une prétention.

 

En l’absence de Byron et Danault, Jordan Weal s’est retrouvé au centre du premier trio entre Tomas Tatar et Brendan Gallagher et Charles Hudon a obtenu une promotion se retrouvant à la gauche de Jesperi Kotkaniemi et Artturi Lehkonen.

 

Après quatre entraînements sur la patinoire et une journée hors patinoire jeudi, Claude Julien a indiqué que le camp prendrait un petit virage à compter de samedi. Au lieu de simplement multiplier les exercices mettant l’accès sur des situations de jeu très spécifiques, Julien optera à compter de samedi sur des séances de matchs simulés.

 

« Nous ne pourrons y aller seulement avec du «scrimmage» en raison du nombre restreint de joueurs à notre disposition. On ne peut pas faire du jeu simulé avec deux trios sans risquer de perdre de l’intensité. L’objectif demeure de maximiser la forme de nos joueurs tout en minimisant les risques de blessure », a conclu Claude Julien.

 

Contraintes à venir

 

Premier joueur à rencontrer – virtuellement – les journalistes après l’entraînement, Brendan Gallagher a convenu que la qualité de la patinoire n’était pas à la hauteur de son niveau habituel en cours de saison.

 

« Nous sommes en plein été. La glace se dégrade beaucoup plus rapidement et c’était prévisible. Ce n’est pas une mauvaise chose, car ça nous préparera à ce qui nous attendra une fois à Toronto. »

 

Parlant de Toronto, Gallagher a bien hâte de s’y retrouver. Car une fois sous la bulle de protection, il espère qu’il sera en mesure de mousser ses liens avec ses coéquipiers.

 

« Pour l’instant nos contacts sont réduits au minimum. On arrive, on se change, on s’entraîne, on retire notre équipe et on file vers la maison pour nous doucher. Au lieu de passer du temps à parler entre nous autour d’un repas, on descend au garage, on ramasse une boîte à lunch et on part », a mentionné Gallagher qui peut échanger avec ses coéquipiers par le biais de jeux vidéo.

 

« Une fois chacun chez soi, on joue à «Call of duty» en groupe. Je suis très mauvais et personne ne veut m’avoir comme coéquipier. Mais comme nous sommes tous connectés à nos ordinateurs, on peut au moins se parler à distance. Ça aide à passer le temps. Mais une fois à Toronto – où il ne traînera qu’un paquet de cartes comme divertissement – nous aurons l’occasion de renouer ensemble et de trouver une zone de confort. En espérant que nous ne mourrons pas d’ennui d’ici là », a poursuivi Gallagher qui admet avoir grandement besoin d’une coupe de cheveux.

 

« Je devais y aller le jour où notre match contre Buffalo a été annulé. Après on a vécu le confinement et là, je ne fais que remettre à plus tard », a conclu Gallagher.

 

 

 

 

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