Par une journée de congé du Canadien, quand on est à la recherche d'une histoire pour remplir un temps mort, un collègue a cru bon récemment de s'inquiéter du prochain contrat du capitaine Brian Gionta. Quand il a appris de son agent qu'aucune approche n'a encore été établie entre Marc Bergevin et lui, c'est vite devenu un sujet d'actualité que l'ensemble du milieu médiatique montréalais a exploité à son tour.

Gionta dispute actuellement la dernière année d'un riche contrat accordé par Bob Gainey qui a toujours été généreux avec l'argent de ses propriétaires : une entente de cinq ans à cinq millions de dollars par saison. Le salaire ne semblait pas démesuré quand Gionta a offert des productions de 28 et 29 buts à ses deux premières années à Montréal, mais les deux saisons suivantes ont commencé à soulever des inquiétudes. Souvent ralentie par les blessures, l'équipe a obtenu des miettes de sa part : 15 et 26 points. Cette saison, au rythme où il produit, il ne faut pas s'attendre à ce que Bergevin se précipite chez son agent.

Gionta n'a pas été invité à négocier et il serait très étonnant qu'il le soit. Je doute fort qu'il fasse partie des plans futurs de l'organisation. Il ne sera pas le premier capitaine à devoir quitter sans avoir reçu une proposition de contrat. C'est arrivé la dernière fois avec Saku Koivu, notamment. Son prédécesseur, Vincent Damphousse, a été échangé parce qu'on se disait incapable de le payer. Damphousse avait même fait une proposition à l'amiable au Canadien pour pouvoir rester à Montréal, mais on lui avait quand même dit non.

Dans le cas de Gionta, Bergevin aura l'occasion de récupérer cinq millions $ sur sa masse salariale. Avec sept négociations de contrats en vue, dont celui de P.K. Subban qui devrait aller chercher dans les sept ou huit millions de dollars par saison, l'argent ainsi épargné accordera à Bergevin une meilleure marge de manoeuvre, malgré la hausse du plafond salarial anticipée.

Gionta est un bon capitaine et un bon vétéran, mais ça remonte à quand la dernière fois qu'il a exercé un impact sur le rendement de l'équipe? Il a 34 ans, sa contribution offensive est très ordinaire et il est, avec David Desharnais, le plus petit joueur sur la glace. Dans les circonstances, je ne m'attendrais pas à un coup de fil du directeur général si j'étais son agent.

L'indestructible Chris Chelios

L'impact de Chris Chelios

Le plus récent intronisé au Panthéon du hockey, Chris Chelios, était vraiment tiré d'un moule spécial. Pour la jeune génération d'amateurs, qui n'a pas eu le plaisir de le voir évoluer à la ligne bleue du Canadien, sachez que rien ne le dérangeait. La critique lui passait 100 pieds par-dessus la tête. Pas un adversaire ne lui faisait peur.

C'était un défenseur brillant, rude et parfois salaud. On ne patinait pas de son côté sans en payer le prix. Serge Savard l'avait en haute estime. D'ailleurs, c'est uniquement la conduite de Chelios à l'extérieur de la glace qui l'a forcé à s'en départir. Et il ne l'a pas fait de bon coeur, vous pouvez me croire.

Obligé d'agir, Savard a cru pouvoir porter le grand coup en allant chercher à Chicago un favori des partisans du Canadien, Denis Savard. Le patron du Canadien avait ainsi l'occasion de réparer la gaffe magistrale commise par le duo Irving Grundman-Ronald Caron qui lui avait préféré Doug Wickenheiser comme tout premier choix de la ligue en 1980.

Malheureusement, Savard s'est éteint lentement dans la pression de Montréal après être arrivé ici trop tard dans sa carrière. Chelios, à qui la vie tumultueuse hors glace aurait dû normalement le priver de quelques bonnes saisons, était une force de la nature. Il a joué pas moins de 12 saisons après la retraite de Savard.

Il était un guerrier qui ne laissait pas les statistiques personnelles parler pour lui. Il détient un seul record dans la Ligue nationale, celui d'avoir joué durant 26 ans, une marque qu'il partage avec Gordie Howe. Même si on accorde généralement le trophée Norris au défenseur qui amasse le plus de points, Chelios a gagné ce trophée à trois occasions sans avoir été une seule fois le meilleur marqueur parmi les défenseurs.

En 1989, avec le Canadien, ses 73 points l'ont placé au quatrième rang dans la ligue. Il a notamment eu le meilleur sur les 113 points de Paul Coffey. En 1993, il a été le neuvième marqueur chez les défenseurs et le quatrième en 1996.

Ça glisse sous les pieds de Pat Burns

Des grands oubliés?

Il est franchement permis de se demander si Pat Burns aura sa niche au Temple de la renommée du hockey un jour. Il ne semble pas y avoir une volonté parmi les membres du comité de sélection de reconnaître ce qu'il a accompli durant une brillante carrière qui lui a valu de remporter trois trophées Jack-Adams avec trois formations différentes.

En 2010, on lui a préféré un pur inconnu dans les cercles du hockey, Daryl Seaman, un partenaire minoritaire chez les Flames de Calgary qui a joué, dit-on, un rôle important dans le déménagement de la concession d'Atlanta à Calgary. En 2011 et 2012, le Panthéon n'a choisi aucun bâtisseur alors qu'il existait une belle ouverture pour y accueillir Burns.

C'est la quatrième fois qu'il est ignoré. À la première occasion en 2009, les critères pour élire un entraîneur étaient généralement de 1 000 parties et de 500 victoires. Burns y répondait dans les deux cas. Depuis, les chiffres changent continuellement alors que des entraîneurs toujours actifs continuent d'engraisser leur fiche. Joel Quenneville, par exemple, a jusqu'ici remporté 672 victoires. Ken Hitchcock en revendique 616. Bryan Murray en a amassé 620 et Marc Crawford 549.

Plus le temps passe, plus la barre devient haute pour les prochains candidats à une intronisation. Le temps joue donc contre Burns qui pourrait bien ne jamais être élu.

On peut établir un parallèle avec Jacques Demers qui, au moment d'être mis en nomination au milieu des années 2000, revendiquait 1 007 matchs et 409 victoires. La barre acceptable à l'époque était de 1 000 parties et de 400 victoires. Or, sa nomination est passée dans le beurre quand on lui a préféré Herb Brooks qui n'avait officié que 506 parties et remporté 219 victoires. Le miracle de Lake Placid en 1980 semble avoir totalement enterré la coupe Stanley de Demers.

Il est maintenant trop tard pour Demers puisqu'on accordera dorénavant de la considération aux gagnants de 600 matchs et plus.

Le Panthéon n'a jamais craint la controverse, faut-il le préciser.

Denis Coderre (suite et fin)

Denis Coderre s'explique

J'ai déjà eu un professeur qui avait l'habitude de dire que l'esprit qu'on veut avoir gâte celui qu'on a.

Denis Coderre ne l'a jamais fréquenté, visiblement. Des traits d'esprit, le maire de Montréal n'en manque pas. De son propre aveu, son humour ne lui réussit pas toujours, comme on s'en est rendu compte dans le cas de David Desharnais.

Ce n'est pas rien ce qu'il a dit au sujet de Desharnais. Suggérer de lui accorder un billet simple pour Hamilton, c'était demander qu'il ne revienne plus au Centre Bell.

Le premier dirigeant de la ville a ainsi suggéré qu'on sorte de Montréal un athlète québécois. Pas n'importe quel athlète, un membre du Canadien de Montréal, l'entreprise la plus en vue au Québec.

Un maire ne peut pas dire n'importe quoi sur une équipe qui permet parfois de faire oublier le climat de corruption et de morosité qui règne dans sa ville.

Jean Pascal : Et vlan!

Quand on demande à Jean Pascal si on pourrait assister jusqu'à deux combats revanche entre Lucian Bute et lui, sa réponse témoigne de l'énorme confiance qui l'habite.

« Je ne sais pas ce qui se passera dans l'avenir. Il y a un nouveau joueur dans le décor : Adonis Stevenson. J'imagine que ça dépendra de quelle façon Bute perdra le combat du 18 janvier », dit-il.