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Emil Heineman vise Montréal avec l'esprit ouvert

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BUFFALO – Ce n'est pas un secret que, parmi les attaquants, Emil Heineman représente le joueur qui a le plus de chances de mêler les cartes au camp d'entraînement du Canadien. De retour au tournoi des recrues, le Suédois aborde la saison avec l'esprit ouvert.

L'an dernier, l'ailier avait été parmi les espoirs du Tricolore à se démarquer lors de cet événement. Il n'a pas refait la route vers Buffalo à reculons, il s'y présente plutôt avec des ambitions plus grandes.

« Je ne crois pas ce soit mauvais du tout. Je trouve que c'est l'occasion parfaite de prendre un élan avant le camp d'entraînement. Aussi, je l'ai su rapidement donc j'étais prêt mentalement pour ça », a réagi Heineman, qui aura 22 ans en novembre, sera l'un des attaquants les plus âgés de la délégation montréalaise.
 
« Je veux également être davantage un meneur cette année », a ajouté celui qui sera jumelé à Owen Beck et Joshua Roy lors du premier match.
 
Il y a un an, Heineman débarquait à Buffalo alors qu'il avait déjà joué sept matchs en Suède. Cette fois, ce n'est pas le cas et ça le rend encore plus affamé.

Sauf qu'il voit surtout cette occasion comme la première étape pour demeurer à Montréal.

« Bien sûr, je vise une place. Mais j'aborde les choses avec l'esprit ouvert. Je vais me concentrer sur mon jeu et voir où ça me mènera », a répondu Heineman qui sonne réaliste et mature comme jeune homme.

En 2022-2023, Heineman était retourné jouer la majeure partie de la saison en Suède et il s'est accoutumé aux matchs nord-américains en enfilant 13 fois (dont 2 en séries) l'uniforme du Rocket de Laval.

L'enjeu demeure donc de savoir s'il a suffisamment assimilé les nuances de ce hockey pour ne pas retourner à Laval.

« Je considère que je suis plutôt habitué aux petites patinoires maintenant. C'était utile de jouer à Laval, j'ai beaucoup appris par rapport à comment le hockey se joue ici. J'ai assurément plus d'expérience », a commenté le tireur de six pieds deux pouces et 202 livres (huit livres de plus que l'an dernier).

Cela dit, il a reconnu qu'il était loin d'avoir atteint son apogée et que son évolution passe par un arsenal mieux affûté pour le jeu de la LNH.

« Je trouve encore que je ne suis pas le produit fini, je suis encore jeune et je me développe encore. Je continue d'apprendre à jouer de la bonne manière ici et j'essaie de trouver la manière d'accéder à la LNH », a-t-il noté.

L'entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle, était sans doute le mieux placé pour déterminer si Heineman a bien compris le style nord-américain.

« J'ai trouvé qu'il s'était démarqué au camp des recrues l'an passé et à Laval en fin de saison. Mais tous les joueurs ont besoin d'un peu de temps dans la Ligue américaine de hockey, ça ne peut pas nuire. C'est une bonne chose pour eux, ils ont plus de glace et ils jouent dans les situations importantes. Tous les joueurs qui passeront par Laval vont apprendre », a évoqué Houle.

Après réflexion, est-ce que Heineman juge qu'il a besoin de jouer plus de matchs dans la LAH? 

« On verra, on a un camp d'entraînement qui s'en vient avec plusieurs matchs. Alors ... on verra », a-t-il prononcé, en riant, sans trop vouloir se mouiller.

La bonne nouvelle dans son cas, c'est que ses atouts cadrent bien avec les petites patinoires. À commencer par son tir, qu'il décoche vite, et sa capacité à protéger la rondelle près de la bande.

Les parties du tournoi des recrues permettront d'avoir une meilleure idée à son sujet, mais il ne faudra pas oublier qu'il doit dominer l'opposition moins aguerrie à Buffalo.

« On a vu, en séries, à Laval, qu'il a une belle progression et il est capable de réussir encore mieux », a indiqué Houle qui s'attend à le voir ressortir grâce à son bagage professionnel en Europe.

Mentalement, Heineman est aussi serein à l'idée de demeurer à l'ouest de l'Atlantique cette année. 

« Bien sûr. C'est complètement différent de savoir que je vais rester en Amérique du Nord. Je sens que c'est plus concret désormais », a-t-il confié.

Quand le Canadien a procédé à l'acquisition de Heineman, il avait été parfois comparé à Artturi Lehkonen, car les deux joueurs peuvent jouer un style complet. Cela dit, Heineman pense nettement plus au côté offensif de son jeu tout en voulant être un joueur fiable.

Quitter l'Europe rapidement, la meilleure option ? 

Le parcours de Heineman peut inciter à vouloir déterminer la bonne approche pour le développement des joueurs européens. Le sujet est encore plus d'actualité avec l'ajout de David Reinbacher à la banque d'espoirs du club. 

Alors, faut-il que les espoirs européens traversent l'océan rapidement? 

« Euh, ça dépend pour chaque joueur. Dans mon cas, je suis plutôt un joueur complet, j'ai un aspect physique à mon jeu et je joue du hockey direct. Pour moi, c'était bien de venir jouer ici pour m'habituer », a mentionné Heineman. 

« Tous les joueurs sont différents, certains ont besoin de plus de temps en Europe », a rétorqué Houle en sachant qu'une recette unique ne fonctionne pas. 

Puisque les dirigeants du Canadien ont déjà mentionné que Reinbacher devrait, fort probablement, retourner en Suisse cette année, il pourrait ressentir moins de pression.