Le 18 mai 1993, Stephan Lebeau disputait un deuxième match depuis son retour d’une commotion cérébrale affligée par Steven Finn des Nordiques de Québec lors du premier tour des séries.

À cette époque Lebeau figurait presque autant sur la liste des blessés que sur la feuille de pointage. L’attaquant avait  été tenu à l’écart du jeu durant toute la seconde ronde des séries qui opposait le Canadien aux Sabres de Buffalo.

« J’étais très hypothéqué durant les séries de 1993. Durant la saison régulière, j’avais subi une blessure à la cheville qui m’avait tenu à l’écart du jeu durant 13 parties. On a d’ailleurs appris durant la saison morte que je jouais en dépit d’une microfracture à cette cheville », s’est remémoré Lebeau en discussion à l’émission On Jase.

Le joueur de centre était revenu juste à temps pour disputer la finale de conférence qui opposait le Tricolore aux Islanders de New York, surprenants tombeurs des puissants Penguins de Pittsburgh, doubles champions en titre de la coupe Stanley. Un duel qui réjouissait Lebeau et ses coéquipiers de l’époque se souvient-il.

« On écoutait la rencontre dans un hôtel lorsque les Islanders ont éliminé les Penguins. Nous étions tellement contents qu’on se tapait dans les mains parce qu’on évitait de jouer contre Mario Lemieux et les Penguins. En plus, ça nous permettait de débuter la série à la maison. Malgré cela, nous n’avons pas eu d’excès de confiance face aux Islanders car on était si près du but et nous voulions terminer le travail et poursuivre l’excellence. »

Le Canadien a répondu aux attentes lors de la première rencontre en disposant aisément des visiteurs new-yorkais 4 à 1. Le deuxième match s’est avéré beaucoup plus ardue pour le Tricolore, ouvrant la porte toute grande à Lebeau.

À égalité à un but de chaque côté à mi-chemin dans la rencontre, l’attaquant de Saint-Jérôme a brisé l’impasse en marquant son premier but des séries. Trente minutes plus tard, tout était à recommencer avec une égalité à trois après 60 minutes.

ContentId(3.1276955):Canadiens : Il y a 25 ans, Stephan Lebeau jouait les héros (hockey)
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Encore une fois Lebeau a trouvé le fond du filet sur une passe à la remorque de Vincent Damphousse en deuxième période de prolongation pour permettre aux Canadiens de signer un sixième gain consécutif en temps supplémentaire et ainsi marquer un des filets les plus importants de sa carrière.

Tout était bon pour se rallier à la cause

Lors des séries de 1993, Jacques Demers avait remis une carte arborant le nom et le numéro de chacun de ses joueurs qui les engageaient à se dédier entièrement à l’équipe. L’entraîneur-chef demandait d’ailleurs la carte à ses joueurs sous peine d’être mis à l’amende.

Patrick Roy avait imité son entraîneur lorsque l’équipe a perdu la première ronde de la finale de la coupe Stanley. Au lieu de s’entraîneur, le Tricolore avait visionné la première rencontre face aux Kings afin de voir ce qui n’avait pas fonctionné. Le gardien rappelait à ses coéquipiers que les vrais gagnants ne se contentaient pas de se rendre en finale, mais qu’ils donnaient tout pour remporter le grand trophée.

« C'était mon plus gros but en carrière »

« Par la suite nous avons même eu la chanson Nothing’s Gonna Stop Us Now du groupe Starship qui jouait après chaque victoire et toute l’équipe d’entraîneurs et les joueurs se sont mis à embarquer. À la fin tout le monde y croyait, et on était fier d’y adhérer. Est-ce que c’est ce qui a expliqué le succès de 1993, probablement pas, mais ça en a fait partie. Ce sont parfois ces petits éléments déclencheurs qui peuvent soulever ou soutenir un groupe et en 1993 nous étions une belle famille unie. »