MONTRÉAL – Pour ceux qui croyaient que Kent Hughes avait longuement réfléchi quant à la décision d’accepter le titre de 18e directeur général du Canadien, il affirme que c’est le contraire et il affiche une solide confiance en ses moyens pour assumer ce rôle. 

Par le passé, Jeff Gorton, le nouveau vice-président aux opérations hockey du Canadien, avait déjà tenté de lui confier un poste avec les Rangers de New York. Cette fois-ci, on ne parlait pas du tout de la même réalité. 

« C’est Montréal, où j’ai grandi, l’organisation qui possède le plus de titres. Bill Guerin est un ami et il m’a appelé pour discuter de ma décision. Il m’a dit ce sont les Yankees de New York ou les Cowboys de Dallas. Voyons donc, tu n’as même pas de décision (à prendre) », a confié Hughes dans un impressionnant décor orchestré sur la patinoire du Centre Bell pour la conférence de presse de sa nomination. 

« Des gens m’ont demandé si j’avais eu une hésitation, c’est non. C’était plutôt une période de réflexion puisque la décision aurait un impact sur ma famille et mes clients, je travaille avec certains depuis plus de 25 ans », a ajouté Hughes à ce sujet. 

Jeff Gorton, Kent Hughes et Geoff MolsonCe qui l’enchante également peut autant s’appeler la reconstruction, la relance ou le redémarrage. Il ne veut pas choisir un mot précis pour le définir – ce n’est pas important à ses yeux - mais il s’agit du boulot à accomplir. 

« Ce n’est pas juste de venir remplir les souliers de quelqu’un. Il y a beaucoup de travail à faire, l’occasion est là d’implanter une nouvelle identité pour le Canadien », a ajouté Hughes en faisant référence aux propos de Patrice Bergeron selon lesquels il carbure avant tout aux défis. 

« Ma vision est d’établir une équipe qui peut gagner dans l’avenir. Pas pour l’an prochain ou dans deux ans, mais plutôt d’avoir la confiance que notre organisation peut être compétitive chaque année », a noté Hughes qui se débrouille dans un français plus que respectable pour ceux qui en doutaient encore. 

Plusieurs questions légitimes ont tourné autour de sa complicité avec Gorton, mais les deux hommes ont insisté sur le fait que le processus en comité a été respecté. Hughes a même voulu ajouter cette déclaration. 

« Je vous assure que je ne serais pas ici aujourd’hui si je n’étais pas confiant en mes habiletés d’être le DG du Canadien. Je suis content d’avoir participé au processus et je sais que je ne serais pas ici, si je n’avais pas été le meilleur candidat », a exprimé Hughes qui aura deux mois pour bien se préparer en vue de la date limite des transactions du 21 mars. 

Comme il l’avait soulevé lors de son embauche, Gorton a trouvé un allié complémentaire. 

« Le comité tenait vraiment à embaucher une bonne personne de hockey qui complète mes forces autant que possible. Bien sûr, il était agent, mais je le vois comme une personne de hockey avant tout. J’aime ses idées moins conventionnelles et j’ai eu de bonnes sensations par rapport à sa philosophie », a indiqué Gorton. 

Le concept de l’associer à des idées moins conventionnelles le fait sourire. 

« Mes idées ne sont pas outside the box pour moi. Je pense aux statistiques avancées. C’est très important pour obtenir de l’information. L’enjeu devient de comment s’en servir, il ne faut pas que ça serve uniquement à prendre une décision sur un joueur, mais plutôt voir ce qu’on peut en tirer avec l’équipe de développement », a-t-il suggéré comme exemple. 

Ce n'est pas révolutionnaire comme approche, mais Hughes a émis l'intention d'en connaître davantage sur les joueurs qui seront repêchés par Montréal. Il souhaite remonter plus loin dans le parcours de ceux-ci pour éviter des erreurs. Pour un agent qui a bâti son entreprise avec plusieurs excellents joueurs québécois, c'était naturel de l'entendre dire qu'il est familier avec la LHJMQ et qu'il se servira de ses contacts établis pendant un quart de siècle pour bien ratisser ce circuit. 

 

Quelques notes sur son parcours via La Presse Canadienne

Hughes s'amène avec une feuille de route bien remplie en matière d'expériences au hockey.

Hughes a amorcé sa carrière dans le hockey comme joueur avant de devenir agent. Il a disputé une saison avec les Lions du Lac St-Louis, dans la Ligue de hockey midget AAA, et il a joué au Collège Middlebury, dans l'État du Vermont, de 1988 à 1992.

Hughes, qui a signé un contrat de cinq ans, s'est ensuite tourné vers le monde de la représentation de joueurs. Il s'est fait connaître du grand public lorsque son client Vincent Lecavalier a été sélectionné au premier rang du repêchage de 1998.

Au sein de l'agence Quartexx Management, Hughes représentait notamment les Québécois Kristopher LetangPatrice Bergeron et Anthony Beauvillier, ainsi que Darnell Nurse et Drake Batherson. Au moment de se joindre à l'organisation des Canadiens, Hughes représentait plus de 20 joueurs sous contrat dans la LNH.

Hughes réside à Boston depuis plus de 20 ans et c'est là qu'il a connu Gorton, qui a occupé plusieurs rôles différents dans l'organisation des Bruins pendant une quinzaine d'années. Gorton était directeur général adjoint des Bruins lorsqu'ils ont sélectionné Bergeron au repêchage de 2003.

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