Jake Evans : un bon coup à bon coût
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Ce n'est pas parce que le plafond salarial franchira bientôt les 100 millions $ annuellement, que les directeurs généraux doivent gaspiller les fortunes de leurs propriétaires.
Ou pire! Qu'ils doivent effacer tout de suite les marges de manœuvre dont ils pourront bientôt profiter. Des marges qui étaient inexistantes au cours des dernières années en raison de la stagnation du plafond.
Kent Hughes mérite donc une très bonne note avec la mise sous contrat de Jake Evans pour quatre ans (11,4 millions $) à un salaire annuel moyen sous le plafond de 2,85 millions $
Cette signature à bon coût représente aussi un très bon coup sur le plan hockey.
Car même s'il est loin d'être une vedette, Jake Evans est un joueur très efficace.
Il franchira bientôt la barre des 30 points – il revendique 12 buts et 16 mentions d'aide – ce qui n'est pas à dédaigner pour un joueur de soutien dans la LNH. Même que ce genre de production, pour un centre à qui on demande d'abord et avant tout de contrer les élans des trios qu'il affronte, contribue grandement aux succès des équipes de la LNH.
C'est pour cette raison que plusieurs directeurs généraux multiplient les offres à leurs homologues autour du circuit – et les multiplieront jusqu'à vendredi 15 h – afin d'obtenir une production accrue au sein de leurs trios de soutien.
Au deuxième rang de la LNH
Cela dit, et c'est ce qui rendait Evans et surtout son agent Brian McDonald un brin gourmand, le centre du Canadien est l'un des meilleurs de la LNH cette saison en désavantage numérique.
Evans occupe d'ailleurs la deuxième place dans la LNH chez les attaquants avec un temps d'utilisation moyen de 2 min 52 s par match en désavantage numérique. Jordan Greenway, des Sabres de Buffalo, le devance par deux secondes. Cela dit, Evans a été premier une grande partie de la saison. Et il pourrait rapidement reprendre la première place si ses coéquipiers se rendent coupables d'indiscipline lors du voyage dans l'Ouest canadien et américain qui débutera, jeudi, à Edmonton, pour prendre fin à Seattle la semaine prochaine.
David Savard avec ses 3 min 20 s passées en moyenne sur la patinoire à court d'un homme, Mike Matheson (3 min 18 s) et Joel Armia (2 min 32 s) permettent au Canadien d'avoir quatre joueurs au sein des 40 premiers les plus utilisés dans la LNH en désavantage numérique.
Evans et ses principaux complices n'ont pas simplement multiplié les minutes sur la glace à court d'un homme. Ils se sont distingués en permettant au Tricolore de se hisser au cinquième rang de la Ligue avec une efficacité de 82,3 %.
Evans a aussi maximisé ses présences en participant à six des huit buts marqués par le Tricolore en désavantage numérique jusqu'ici cette saison. Il en a marqué trois et s'est donc fait complice de trois autres. En passant, le Tricolore est aussi cinquième dans la Ligue pour le nombre de buts enfilés à court d'un homme.
Malgré tout ce qu'Evans fait de bien et de bon, accepter d'amputer la masse salariale annuelle de plus de 3 millions $ pour s'assurer de compter sur lui pour les quatre prochaines saisons aurait été une erreur de gestion.
L'ancien directeur général Marc Bergevin, qui a multiplié les bonnes et les très bonnes transactions au fil de son règne à la tête du Canadien, s'est rendu coupable de ce genre d'erreur de gestion avec des contrats – ceux de Brendan Gallagher, de Josh Anderson ou Karl Alzner entre autres – qui ont porté ombrage à son legs.
Hughes a évité ce piège.
Et le fait qu'Evans ait accepté l'offre au lieu d'avoir à quitter Montréal d'ici vendredi pour ensuite profiter du marché des joueurs autonomes et peut-être la meilleure indication qui soit quant à l'esprit de corps et la confiance qui animent les joueurs dans le vestiaire.
Et ça, c'est une excellente nouvelle pour les partisans du Tricolore. Car ça démontre que les joueurs croient vraiment en leurs chances d'accéder aux séries dès cette année. Ou de faire partie très bientôt des clubs à prendre au sérieux dès le début de la saison.
Contrairement à ce qu'on a vu à Chicago au cours des derniers jours alors que Seth Jones a vertement critiqué la reconstruction des Blackhawks pour ensuite demander et obtenir une transaction qui l'a fait passer aux Panthers de la Floride.
Il ne reste maintenant à Evans qu'à prouver que ses performances jusqu'ici cette saison n'étaient pas seulement le fruit d'une dose massive d'adrénaline générée par sa quête d'un nouveau contrat.
L'ardeur qu'il déploie sur la patinoire permet de croire qu'Evans y arrivera sans problème.